ALGER: L’histoire de Ryma Annane, une enseignante algérienne qui a été brûlée vive par un homme dont elle a refusé la demande en mariage, continue à choquer l’opinion publique.
Ce drame s’est déroulé le 26 septembre dernier, dans la wilaya kabyle de Tizi Ouzou, à Makouda.
La jeune professeure de français de 28 ans se dirige vers l’école où elle enseigne, sans savoir à l'idée que l’homme dont elle a refusé les avances et la demande en mariage l’attend avec de l’essence. Il l’en asperge avant de la bruler vive.
Ryma parvient à courir jusqu’à chez elle, le corps en feu, avant que son frère et sa maman ne l'aident.
Brûlée au 3ᵉ degré, mais fort heureusement encore en vie, Ryma a rapidement été transférée au CHU de Tizi Ouzou.
Quant à l’auteur des faits, il s’est rendu aux autorités et est actuellement placé en détention provisoire en attendant son procès.
Ce drame s’est déroulé le 26 septembre dernier, dans la wilaya kabyle de Tizi Ouzou, à Makouda.
Féminicide
« Féminicides Algérie », une association de femmes engagées à dénoncer et à recenser les agressions contre des femmes, ont veillé depuis l’accident à sensibiliser les consciences sur ce drame tout en appelant au don de sang, aux collectes de fonds et autres nécessités médicales.
Son pronostic vital étant engagé, sa famille, ses amis et collègues ont créé une cagnotte leetchi pour sa prise en charge à l'étranger : https://www.leetchi.com/c/ryma-fhm25
Grandement médiatisé par l’association « Féminicides Algérie » et d’autres médias algériens, la cagnotte mise en place afin de couvrir ses soins et l’obtention express d’un visa médical, ont permis que la jeune femme soit transférée aujourd'hui à l’Hôpital La Paz de Madrid à bord d’un avion médical.
Cette énième tentative de féminicide a embrasé les réseaux sociaux, les internautes demandant aux autorités compétentes un durcissement des peines pour les hommes commettant ce genre de crimes et de donner plus d’attention aux inquiétudes exprimées par les femmes qui, cherchant une protection, se tournent vers la police.
« Son tort est d'avoir refusé la demande de mariage de son voisin qui l'a aspergé d'essence et mis en feu. Son tort est d'avoir décidé librement de son avenir, combien de Ryma doivent être victimes de cette folie ? À quand une loi rigide qui libérera la femme de l'emprise de l'homme ?! » , s’insurge un internaute.
Le phénomène croissant de la violence à l’égard des femmes en Algérie est préoccupant.
En effet, d’après la liste non exhaustive publiée par Féminicides Algérie sur leur site, au moins 32 femmes et petites filles ont été assassinées par un voisin, un amoureux éconduit, un fils, un père ou encore un frère depuis le début de l’année 2022 sur le territoire algérien.