Ilyes Djadel: De Marrakech à Casablanca, l’humoriste a conquis le public marocain

Ilyes Djadel, prodige de l’humour, poursuit sa tournée dans toute la France et pourrait même être de retour très prochainement au Maroc. (Photo, Instagram @ilyesdjadel)
Ilyes Djadel, prodige de l’humour, poursuit sa tournée dans toute la France et pourrait même être de retour très prochainement au Maroc. (Photo, Instagram @ilyesdjadel)
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Publié le Samedi 15 octobre 2022

Ilyes Djadel: De Marrakech à Casablanca, l’humoriste a conquis le public marocain

  • «Le public marocain est très chaleureux et je suis toujours très content de venir jouer ici»
  • Entre spectacles, festivals, chroniques télé, Ilyes Djadel est désormais plébiscité de toutes parts et il continue de rêver en grand

CASABLANCA: Pour son premier spectacle dans la ville blanche, Ilyes Djadel a eu droit à une belle standing ovation. Une fois de plus, l’humoriste franco-algérien a fait un carton avec ses anecdotes sur sa famille, sa scolarité dans un lycée catholique ou encore ses rencontres avec des personnalités du show-business.

«C’était super, j’ai pris énormément de plaisir. Le public marocain est très chaleureux. Je suis toujours très content de venir jouer ici», raconte-t-il avec émotion.

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«J’aime beaucoup cette ville. Je venais pour la première fois au Marrakech du rire (MDR), c’était une ambiance très spéciale.», affirme Ilyes. (Photo, Instagram @ilyesdjadel).

D’ailleurs, Ilyes connaît bien la scène marocaine. Et pour cause, il y a quelques semaines, il jouait son nouveau show à Marrakech; la ville pour laquelle il a eu «un gros coup de cœur». «J’aime beaucoup cette ville. Je venais pour la première fois au Marrakech du rire (MDR), c’était une ambiance très spéciale.»

Ce lien particulier avec la cité ocre, Ilyes le noue lors de la dixième édition du MDR. Alors qu’il n’était initialement pas programmé sur l’événement, en une soirée, le comédien de 24 ans devient «la révélation du festival». «Je n’étais censé faire que la première partie du gala, celle qui n’est pas diffusée. J’ai joué deux soirs et c’était un carton. M6 et Jamel Debbouze ont décidé de m’intégrer à la programmation officielle; c’était exceptionnel», se remémore-t-il.

Des rencontres déterminantes

C’est sur les bancs de l’école que l’adolescent originaire d’Hazebrouck, dans le nord de la France, se découvre une passion pour l’humour. Plutôt turbulent en cours, le lycéen suit les conseils de sa professeure de français pour canaliser son énergie. Une expérience qui l’a transformé.

«Un jour, Mme Leblond m’a proposé de m’inscrire à une scène ouverte pour me défouler. On a alors écrit un minisketch ensemble. Le soir même, elle m’a emmené dans sa voiture et moi je me suis dit: “Elle va m’enlever!” (rires). J’ai joué pour la première fois sur une scène ouverte et j’ai ressenti quelque chose. Ce jour-là, je me suis dit: “C’est ça que je veux faire!”», explique Ilyes.

Quand à 18 ans, Ilyes quitte sa province pour Paris, il ne s’imagine pas les difficultés qui l’attendent sur son chemin. Pendant plusieurs années, il enchaîne les plateaux d’humour. Mais face à une concurrence rude et un succès qui peine à arriver, le jeune homme décide de tout lâcher.

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«C’était super, j’ai pris énormément de plaisir. Le public marocain est très chaleureux. Je suis toujours très content de venir jouer ici», raconte-t-il avec émotion. (Photo, fournie)

«J’allais tout arrêter. Je rentrais définitivement chez moi. Sur la route de la gare, j’ai croisé par hasard Kev Adams. On a discuté, je l’ai remercié, car il fait partie des personnes qui m’ont inspiré. Il m’a proposé de faire, un jour, sa première partie. Je n’y ai pas trop cru. Je suis rentré chez moi dans le Nord. Trois mois plus tard, Kev est venu à Lille, il m’a envoyé un message sur Instagram en me proposant de faire sa première partie. C’était le destin, j’ai compris que ce métier était fait pour moi. Désormais, j’ai la chance de travailler avec les personnes que je regardais déjà à la télé tout petit, comme Kev ou Jamel, de voyager, de rencontrer le public. J’ai hâte de connaître la suite.»

 

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Entre spectacles, festivals, chroniques télé, Ilyes Djadel est désormais plébiscité de toutes parts et il continue de rêver en grand. L’humoriste espère un jour «remplir des Zéniths et faire de grands spectacles à l’américaine». (Photo, Instagram @ilyesdjadel)

Entre spectacles, festivals, chroniques télé, Ilyes Djadel est désormais plébiscité de toutes parts et il continue de rêver en grand. L’humoriste espère un jour «remplir des Zéniths et faire de grands spectacles à l’américaine». Mais avant d’atteindre ses objectifs, le prodige de l’humour poursuit sa tournée dans toute la France et pourrait même être de retour très prochainement au Maroc.


Hoor al-Qasimi nommée directrice artistique de la Biennale de Sydney

Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
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  • Créée en 1973, la Biennale de Sydney est l'une des expositions les plus anciennes du genre
  • Depuis 2017, Al-Qasimi préside l'Association internationale des biennales ainsi que l'Institut d’Afrique

DUBAÏ : La Biennale de Sydney a annoncé cette semaine la nomination de la commissaire d’expositions émiratie Hoor al-Qasimi au poste de directrice artistique de sa 25e édition, qui se tiendra du 7 mars au 8 juin 2026.

Créée en 1973, la Biennale de Sydney est l'une des expositions les plus anciennes du genre et s’affirme en tant que première biennale établie dans la région Asie-Pacifique.

En 2009, Al-Qasimi a créé la Fondation d'art de Sharjah, dont elle est actuellement la présidente et la directrice. Tout au long de sa carrière, elle a acquis une vaste expérience dans la conception de biennales internationales, notamment en tant que commissaire de la deuxième Biennale de Lahore en 2020 et du Pavillon des Émirats arabes unis à la 56e Biennale de Venise en 2015.

Elle a également cocuraté la sixième édition de la Biennale de Sharjah en 2003 et en assure la direction depuis.

Al-Qasimi préside l'Association internationale des biennales ainsi que l'Institut d’Afrique depuis 2017.  Elle a précédemment siégé au conseil d'administration du MoMA PS1 à New York et à celui du Ullens Center for Contemporary Arts (UCCA), à Beijing, entre autres fonctions.

Elle est également directrice artistique de la sixième Triennale d'Aichi, qui se tiendra au Japon en 2025.

 


Cannes: le conflit israélo-palestinien en filigrane

L'actrice française Leila Bekhti porte un badge en forme de pastèque palestinienne alors qu'elle arrive à la projection du film "Furiosa : A Mad Max Saga" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024. (Photo Valery Hache AFP)
L'actrice française Leila Bekhti porte un badge en forme de pastèque palestinienne alors qu'elle arrive à la projection du film "Furiosa : A Mad Max Saga" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024. (Photo Valery Hache AFP)
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  • Sur TikTok, le hashtag «blockout2024» fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza
  • Vendredi, une projection privée du film-témoignage monté par le gouvernement et l'armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, «Bearing Witness», a été envisagée avant d'être annulée «pour raisons de sécurité »

CANNES, France : Un symbole palestinien ou un portrait d'otage: à l'heure où le conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza embrase les campus et les réseaux sociaux, les stars présentes au 77e Festival de Cannes préfèrent afficher un soutien discret.

Ruban jaune accroché à la veste, l'acteur Philippe Torreton a gravi mardi les marches du Festival. Un symbole en soutien aux quelque 250 personnes prises en otage par le Hamas le 7 octobre.

L'actrice Leïla Bekhti, qui a récemment enregistré un message en faveur des enfants de Gaza pour l'Unicef, a arboré mercredi un pin's pastèque, l'un des symboles de la résistance palestinienne.

Des positionnements très discrets quant au conflit israélo-palestinien, au moment où sur TikTok, le hashtag «blockout2024» fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza. Beyoncé et Kim Kardashian figurent parmi les cibles de cette mobilisation propalestinienne et ont déjà perdu des centaines de milliers d'abonnés.

En réponse, des célébrités comme Omar Sy, membre du jury à Cannes, ont mis en ligne en début de semaine un appel au cessez-le-feu sur Instagram.

Sur le tapis rouge cannois, le message le plus fort à propos de ce conflit est venu jusqu'ici d'une survivante de l'attaque du Hamas le 7 octobre, Laura Blajman-Kadar, vêtue d'une robe jaune affichant des portraits d'otages israéliens et une écharpe noire «Bring them home» («Ramenez-les à la maison»).

Vendredi, une projection privée du film-témoignage monté par le gouvernement et l'armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, «Bearing Witness», a été envisagée avant d'être annulée «pour raisons de sécurité, ont indiqué à l'AFP ses organisateurs.

Ce film, composé d'extraits des caméras et téléphones des assaillants du Hamas et d'images captées par des victimes et des secouristes, avait été diffusé le 14 novembre à l'Assemblée nationale en France. Des projections privées ont déjà eu lieu en marge de sommets comme Davos, selon les organisateurs.

- Haute surveillance -

Mais point de manifestation politique, ni côté public, ni côté montée des marches. Une discrétion à l'extrême, qui pourrait basculer avec la présentation vendredi à 18H00 de «La belle de Gaza», documentaire dans le milieu très fermé des femmes transgenres palestiniennes réfugiées à Tel-Aviv.

Même si le conflit israélo-palestinien, évoqué à travers la dureté des autorités pour les «clandestines» venues de Cisjordanie sans permis de travail, s'efface totalement dans ce film de Yolande Zauberman, supplanté par un autre type de conflit intime et universel.

Si aucun film palestinien n'est présent en sélection, «Vers un pays inconnu» du réalisateur danois d'origine palestinienne Mahdi Fleifel, suit deux jeunes cousins palestiniens se retrouvant en Grèce, après avoir fui un camp au Liban. Le film est présenté à la Quinzaine des cinéastes.

Au Marché du film, le plus grand au monde, le pavillon du «film arabe» a déroulé une grande banderole appelant à soutenir l'industrie des territoires occupés ou ses cinéastes en exil.

Le seul film israélien présenté cette année est le court-métrage d'Amit Vaknin, étudiante en cinéma à l'Université de Tel-Aviv. «It's no time for pop» s'attache à une jeune femme qui refuse de prendre part à des festivités patriotiques.

Le pavillon israélien a été maintenu, sous très haute surveillance, avec un filtrage sécuritaire drastique à l'entrée.

L'équipe de l'ambassade israélienne a déclaré à l'AFP avoir douté jusqu'au dernier moment du maintien de sa présence, moins d'une semaine après les manifestations monstre lors de l'Eurovision en Suède.

 


Pour sa nouvelle création, Angelin Preljocaj livre son «Requiem(s)»

Le chorégraphe et danseur français Angelin Preljocaj participe à une répétition de sa chorégraphie, le ballet «Le lac des cygnes» du compositeur russe Tchaïkovski, avec les danseurs du «Ballet Preljocaj», au Théâtre de l'Archeveche à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, le 23 juillet 2020. (Clement Mahoudeau AFP)
Le chorégraphe et danseur français Angelin Preljocaj participe à une répétition de sa chorégraphie, le ballet «Le lac des cygnes» du compositeur russe Tchaïkovski, avec les danseurs du «Ballet Preljocaj», au Théâtre de l'Archeveche à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, le 23 juillet 2020. (Clement Mahoudeau AFP)
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  • Dans la salle du Grand Théâtre de Provence d'Aix, 300 personnes ont assisté à la répétition générale, la veille de la première, et les deux premières dates de «Requiem(s)» étaient annoncées complètes
  • Cette mosaïque d'émotions jaillit aussi de la musique qui accompagne les 19 danseurs, avec des ruptures aussi rapides qu'un claquement de doigts, passant brutalement du +Lacrimosa+ du requiem de Mozart à une chanson de métal

AIX-EN-PROVENCE, France : De la tristesse, de la rage parfois mais aussi des moments de joie, le chorégraphe français Angelin Preljocaj présente ce week-end à Aix-en-Provence, en première mondiale, «Requiem(s)», un spectacle autour de toutes les facettes de la mort et du deuil.

«C'est un thème magnifique et puis l'année 2023 était une année assez dure pour moi personnellement. J'ai perdu beaucoup d'amis, mes parents aussi. Je me suis dit que c'était peut-être le moment de faire un requiem», confie M. Preljocaj à l'AFP.

Basé avec son ballet à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, au Pavillon noir, le chorégraphe d'origine albanaise est connu notamment pour ses ballets «Le Parc» et «Blanche-Neige», et ses collaborations fréquentes avec des artistes issus de la musique électro comme Air, le DJ Laurent Garnier et les Daft Punk.

Dans la salle du Grand Théâtre de Provence d'Aix, 300 personnes ont assisté à la répétition générale, la veille de la première, et les deux premières dates de «Requiem(s)» étaient annoncées complètes.

Pour ce spectacle, Angelin Preljocaj dit s'être longuement documenté, allant piocher des références entre autres chez le sociologue Émile Durkheim, qui expliquait que les hommes ont fait société quand ils ont commencé à donner une cérémonie pour leurs morts.

Les facettes de ce cérémonial ressortent tout au long du ballet, tantôt langoureux, tantôt très rythmé, parfois complètement frénétique, les danseurs jouant avec les différentes émotions liées au deuil.

«Ce n'est pas toujours triste, il y a beaucoup de joie dans le spectacle aussi, de la rage parfois, de la mélancolie», énumère le chorégraphe.

- De Mozart au métal -

Cette mosaïque d'émotions jaillit aussi de la musique qui accompagne les 19 danseurs, avec des ruptures aussi rapides qu'un claquement de doigts, passant brutalement du +Lacrimosa+ du requiem de Mozart à une chanson de métal.

«Les musiques m'apportaient des nuances d'émotions différentes et j'avais envie de travailler avec ces choses-là, par exemple les cantates de Bach (1685-1750), Ligeti (1923-2006), Mozart (1756-1791)... et du métal. Je me suis beaucoup amusé avec ça», sourit Angelin Preljocaj.

Des décors aux costumes en passant par la lumière, les danseurs se retrouvent plongés dans une bichromie noire et blanche pudique, seulement troublée par quelques très rares touches de rouge.

Après une heure trente de danse, le public a applaudi de longues minutes.

«Un spectacle, c'est comme une photographie qu'on met dans le révélateur; le révélateur c'est le public, et ce soir c'était très très chaleureux», souffle le chorégraphe à l'issue de la générale.

Après les deux dates inaugurales au Grand Théâtre de Provence vendredi et samedi, une tournée à Paris et dans plusieurs autres villes de France, le spectacle reviendra au mois d'octobre à Aix puis sera joué le 4 décembre à Modène (Italie) puis en 2025 à Athènes, Madrid et Fribourg (Suisse).