PARIS : Le Britannique Banksy, la New-yorkaise Swoon, la Française Miss Tic... autant de grands noms du street art représentés à l'exposition «Capitale(s): 60 ans d'art urbain» qui s'ouvre samedi à l'Hôtel de ville de Paris.
«Paris fait partie de l'ADN du street art; sur le périph', en s'engouffrant dans certains quartiers, c'est indissociable», explique à l'AFP «Madame». Prénommée Aurélie-Ludivine - cette Parisienne de 40 ans fait partie des soixante-dix artistes exposés jusqu'au 11 février 2023, pour célébrer les soixante ans de ce mouvement artistique contemporain ainsi que l'influence parisienne sur son évolution.
L'occasion de retrouver une pionnière parisienne, Miss Tic - Radhia Novat, de son vrai nom - connue pour ses silhouettes de femmes brunes, sexy et poétiques graffées au pochoir sur les murs de la capitale, décédée en mai dernier à 66 ans.
«C'est plus qu'un mouvement», insiste Magda Danysz, galeriste à Paris, à Shanghai ou encore à Londres et l'une des quatre commissaires de l'exposition. «C'est une culture (...) un sport collectif, un art où les gens sont extrêmement liés, où les choses se font écho».
Archives audiovisuelles, créations des artistes, matériel de production - bombes, stickers, masques, encres, marqueurs -, l'exposition entend «montrer le mouvement d'un point de vue chronologique», selon Marko 93, un autre commissaire de l'exposition.
De l'arrivée de Bando en 1982, qui initie la pratique du graffiti en France en passant par mai 1991 où trois jeunes refont clandestinement la déco de la station de métro Louvre Rivoli: finalement «une page importante de l'histoire du street art, au-delà d'un acte de répression, de vandalisme», commente Magda Danysz.
Marko 93 invite tous les publics à passer la porte de l'exposition dans les quatre mois à venir: «Il y en a pour tous les goûts, toutes les techniques, toutes les générations; emmenez les enfants, ouvrez-les au monde, à la couleur, à la forme, c’est fait pour les enfants de 3 ans à 77 ans».