MOSCOU: Le Kremlin a indiqué mercredi s'attendre à ce que le président turc Recep Tayyip Erdogan fasse à Vladimir Poutine une proposition concrète de médiation sur le conflit en Ukraine, alors que les deux hommes se voient jeudi au Kazakhstan.
"Les Turcs proposent leur médiation. Si des contacts (russo-ukrainiens) devaient avoir lieu, il se feraient sur le territoire" turc, a indiqué à la presse le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.
"Erdogan va probablement officiellement proposer quelque chose", a-t-il ajouté, précisant s'attendre à une "discussion intéressante et utile".
M. Ouchakov a fait une nouvelle fois l'éloge de la position de la Turquie, qui "ne se joint pas par principe aux sanctions illégitimes occidentales" imposées à la Russie en raison de son offensive en Ukraine.
Cela "donne une impulsion supplémentaire au renforcement de la coopération économique russo-turque", a-t-il jugé.
Membre de l'Otan, la Turquie, très dépendante des gaz et pétrole russes, s'est efforcé de depuis l'offensive russe du 24 février d'entretenir sa relation avec l'Ukraine et la Russie.
Ankara a joué un rôle clé dans un échange de prisonniers en septembre entre la Russie et l'Ukraine ainsi que dans la conclusion en juillet, sous l'égide de l'ONU, d'un accord entre les deux pays permettant l'exportation de céréales ukrainiennes via la mer Noire et le Bosphore.
A deux reprises, elle a aussi réuni en mars sur son sol des représentants russes et ukrainiens pour des négociations qui ont finalement échoué, les deux camps s'en rejetant la responsabilité.
M. Erdogan a rencontré M. Poutine à trois reprises ces trois derniers mois et s'entretient régulièrement avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le président turc se pose en médiateur privilégié et prône de longue date des pourparlers entre les deux hommes.
Mardi encore, le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, a appelé la Russie et l'Ukraine à un cessez-le-feu "dès que possible".
"Le plus tôt est le mieux", a-t-il déclaré dans un entretien télévisé.
Pour sa part, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a répété mardi, dans un discours devant une réunion virtuelle d'urgence des dirigeants des pays du G7, qu'il n'y avait rien à négocier avec Vladimir Poutine, qui a revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes en septembre qui s'ajoute à celle de la Crimée en 2014.
Réagissant à ces propos, Iouri Ouchakov a remarqué mercredi à la presse: "j'aimerais lui dire qu'il ne faut jamais dire 'jamais'".