MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine va rencontrer jeudi son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Astana, en marge d'un sommet régional dans la capitale du Kazakhstan, a annoncé mardi le Kremlin.
"Les préparatifs sont en cours pour la rencontre" entre MM. Poutine et Erdogan, a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
La rencontre, qui sera l'occasion de discuter de la situation en "Ukraine, des relations bilatérales et d'échanger leurs avis sur les sujets d'actualité", aura lieu jeudi, a-t-il précisé.
M. Erdogan devrait partir pour Astana mercredi pour des entretiens avec le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, avant d'y rencontrer jeudi M. Poutine, a dit un responsable turc sous le couvert de l'anonymat.
La Turquie, qui maintient une position neutre depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a offert dans le passé sa médiation pour ouvrir des pourparlers entre les deux belligérants, avec lesquels elle conserve de bonnes relations.
M. Erdogan, qui n'a pas encore fait de commentaires sur les frappes russes à travers tout le territoire ukrainien lundi, qui ont fait au moins 19 morts et une centaine de blessés, a assuré que l'approche "équilibrée" d'Ankara sur ce conflit était appréciée des Occidentaux.
Le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, a eu un entretien téléphonique lundi avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba après les dernières attaques russes, a souligné une source diplomatique turque sans plus de précisions.
Mardi, M. Cavusoglu a appelé Moscou et Kiev à un cessez-le-feu "dès que possible".
Les présidents turc et russe se sont rencontrés en marge d'un sommet régional en Ouzbékistan le mois dernier.
M. Erdogan nourrit l'espoir d'amener Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à se rencontrer pour des pourparlers de paix dont les belligérants ne semblent pas vouloir, mais jugés essentiels et réalistes par les officiels turcs.
Bien que membre de l'Otan, la Turquie ne s'est pas jointe aux sanctions occidentales contre la Russie. M. Erdogan, qui fait face à une situation économique difficile avant des élections prévues pour juin, est soucieux de développer les échanges commerciaux avec Moscou.
Toutefois, sous la pression des Etats-Unis, Ankara a annoncé le mois dernier que les trois dernières banques turques qui acceptaient encore les cartes bancaires russes avaient décidé d'y mettre fin.
Cette décision a fait suite à des semaines d'avertissements de plus en plus pressants de Washington, enjoignant à la Turquie de limiter ses relations économiques avec la Russie, sous peine de risquer d'être elle-même soumise à des sanctions.