WASHINGTON: Les Etats-Unis mènent une offensive tous azimuts pour rallier le plus grand nombre de pays à adopter une résolution en discussion à l'ONU condamnant l'annexion de régions ukrainiennes par Moscou.
"Nous pensons que le temps n'est plus à la neutralité", a déclaré mardi le porte-parole du département d'Etat, Ned Price. "Il ne peut pas y avoir de la neutralité dans une situation comme celle-ci", a-t-il dit à la presse.
Les pays membres de l'ONU débattent au sein de l'Assemblée générale d'une résolution présentée par l'Ukraine et co-rédigée par l'Union européenne, que les Occidentaux espèrent permettra de démontrer l'isolement de la Russie du président Vladimir Poutine sur la scène internationale.
Selon des sources diplomatiques, un vote pourrait avoir lieu mercredi ou "probablement jeudi".
En attendant, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken multiplie les appels à des dirigeants étrangers y compris mardi au président serbe Aleksandar Vucic, et à ses homologues dans le monde afin de rallier le plus grand nombre de pays. Il avait déjà plaidé l'adoption de cette résolution lors d'une tournée en Amérique latine la semaine dernière, en Colombie, au Chili et au Pérou, ainsi que lors de l'assemblée générale de l'Organisation des Etats américains jeudi et vendredi derniers à Lima.
Mardi, M. Blinken et la numéro trois du département d'Etat chargée des affaires politiques, Victoria Nuland, ont eu un échange virtuel avec les représentants d'une centaine de pays où ils ont insisté sur le fait que la Russie devait "rendre des comptes pour son annexion illégale de territoires en Ukraine", a indiqué le porte-parole Ned Price.
Lors d'un débat lundi à l'Assemblée générale, l'Ukraine avait accusé la Russie d'être un "Etat terroriste" pour avoir tué des civils en frappant massivement Kiev et des grandes villes, des bombardements dénoncés par les Nations unies et l'Occident.
Lors d'un récent vote au Conseil de sécurité, aucun pays n'avait pris le parti de la Russie, mais quatre (Chine, Inde, Brésil et Gabon) s'étaient abstenus.
Et certains pays en développement s'agacent que l'Occident concentre toute son attention sur l'Ukraine.
Un responsable européen tablait lundi sur 100 à 140 voix en faveur de la résolution.