Ukraine: l'ONU en assemblée générale d'urgence après les frappes massives russes

"Profondément choqué", le secrétaire général Antonio Guterres a dénoncé "une nouvelle escalade inacceptable de la guerre" dont les civils "paient le prix le plus élevé" (AFP)
"Profondément choqué", le secrétaire général Antonio Guterres a dénoncé "une nouvelle escalade inacceptable de la guerre" dont les civils "paient le prix le plus élevé" (AFP)
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Publié le Lundi 10 octobre 2022

Ukraine: l'ONU en assemblée générale d'urgence après les frappes massives russes

  • Avant l'Assemblée générale à 15H00 (19H00 GMT), l'ONU a fustigé des bombardements russes meurtriers, d'une ampleur inégalée depuis des mois, ayant frappé Kiev et d'autres villes lundi matin
  • Les services de secours ukrainiens ont fait état d'un bilan provisoire de 11 morts et 89 blessés à travers le pays

NATIONS UNIES: Tous les pays des Nations unies se retrouvent lundi à New York en assemblée générale d'urgence pour débattre d'une condamnation de l'annexion de régions ukrainiennes par Moscou, après des frappes russes massives dénoncées par l'ONU et l'Occident.

Avec cette résolution, qui pourrait être mise au vote mercredi, les Occidentaux espèrent montrer que la Russie du président Vladimir Poutine est isolée sur la scène internationale.

Avant l'Assemblée générale à 15H00 (19H00 GMT), l'ONU a fustigé des bombardements russes meurtriers, d'une ampleur inégalée depuis des mois, ayant frappé Kiev et d'autres villes lundi matin.

"Profondément choqué", le secrétaire général Antonio Guterres a dénoncé "une nouvelle escalade inacceptable de la guerre" dont les civils "paient le prix le plus élevé", selon son porte-parole Stéphane Dujarric.

 "Brutalité absolue" 

Le président américain Joe Biden s'est insurgé contre la "brutalité absolue" de son homologue russe, tandis que la diplomatie européenne a dénoncé des "attaques barbares".

Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a jugé sur Twitter que "Poutine (était) désespéré (...) et il utilise le terrorisme des missiles pour essayer de changer le rythme de la guerre en sa faveur".

Les services de secours ukrainiens ont fait état d'un bilan provisoire de 11 morts et 89 blessés à travers le pays.

Avant ces frappes, l'ONU avait décidé de porter le dossier des annexions de régions ukrainiennes devant son Assemblée générale -- où chacun des 193 membres ont une voix, sans veto -- après que la Russie eut bloqué un texte similaire au Conseil de sécurité le 30 septembre.

"Si le système onusien et la communauté internationale, via l'Assemblée générale, ne réagissaient pas à ce type de tentatives illégales, nous serions dans une très mauvaise situation", a commenté Olof Skoog, ambassadeur de l'Union européenne chargé de rédiger le projet de résolution avec l'Ukraine et d'autres pays.

Annexions "illégales" 

Le projet de texte vu par l'AFP condamne les annexions "illégales" des régions ukrainiennes de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson après des "prétendus référendums" et souligne que ces actions n'ont "aucune validité" au regard du droit international. Il appelle également à ce que personne ne reconnaisse ces annexions et réclame le retrait immédiat des troupes russes d'Ukraine.

Dans une lettre à tous les Etats membres, la Russie a attaqué "les délégations occidentales" dont les actions "n'ont rien à voir avec la défense du droit international".

"Elles poursuivent leurs propres objectifs géopolitiques", a écrit l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia, dénonçant la "pression" des Etats-Unis et de leurs alliés sur les autres capitales.

Dans ces circonstances, il a réclamé un vote à bulletin secret, une procédure plus qu'inhabituelle réservée en principe aux élections par exemple des membres du Conseil de sécurité.

"Escalade dangereuse" 

M. Guterres avait aussi dénoncé les annexions de territoires ukrainiens: "Cela bafoue les buts et les principes des Nations unies. C'est une dangereuse escalade. Cela n'a pas de place dans le monde moderne. Cela ne doit pas être accepté", avait-il martelé le 29 septembre.

Les propos du chef de l'ONU "prouvent bien que ce n'est pas une question de l'Occident contre la Russie", a commenté un responsable américain.

Lors du vote au Conseil de sécurité, aucun pays n'avait pris le parti de la Russie, mais quatre (Chine, Inde, Brésil et Gabon) s'étaient abstenus.

Alors que certains pays en développement s'agacent que l'Occident concentre toute son attention sur l'Ukraine, d'autres pourraient leur emboîter le pas cette semaine.

"Cela va être dur" 

Le vote permettra d'évaluer plus précisément le degré d'isolement de la Russie. Les efforts des défenseurs du texte pour convaincre les potentiels abstentionnistes vont ainsi bon train.

"Cela va être dur. La résolution contre l'annexion de la Crimée en 2014 avait recueilli une centaine de votes. Je pense qu'on en aura plus cette fois", confie un responsable européen, tablant sur 100 à 140 voix pour.

Les deux premières résolutions de l'Assemblée générale contre l'invasion russe en mars avaient recueilli 141 et 140 voix pour, cinq contre (Russie, Bélarus, Syrie, Corée du Nord et Erythrée) et entre 35 et 38 abstentions.

La troisième fin avril, qui suspendait la Russie du Conseil des droits de l'Homme, s'était traduite par un effritement de l'unité internationale face à Moscou, avec beaucoup plus d'abstentions (58) et de voix contre (24) face à 93 voix pour.

En visite en Afrique, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Kouleba a dit "exhorter l'Afrique à ne pas rester neutre" lors du vote, selon un communiqué de l'ambassade d'Ukraine à Dakar.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.