PARIS: Le patron des députés LR Olivier Marleix a dénoncé mardi la "chienlit" créée par les pénuries de carburant, et estimé que le gouvernement devait "mettre l'épée dans les reins des pétroliers", tandis que les élus de gauche ont défendu les grévistes.
Face à cette "situation inédite" qui relève de l'"ordre public", "le gouvernement doit mettre l'épée dans les reins des pétroliers pour débloquer cette question au plus vite", a estimé M. Marleix lors d'un point presse.
"Tout cela est totalement intolérable", a-t-il ajouté, regrettant que "le gouvernement laisse faire, laisse Total, qui lui-même procrastine".
Mais "le gouvernement doit agir: c'est à lui de prendre ses responsabilités et de faire pression sur les pétroliers pour que les discussions aient lieu rapidement, que personne ne soit tenté de jouer la montre" et "ne prenne les Français en otage plus longtemps", a affirmé cet élu d'Eure-et-Loir.
Interrogé sur l'opportunité pour le gouvernement de lancer des réquisitions, il s'est interrogé: "qu'est-ce qu'il attend? On n'a jamais vu dans notre pays une telle chienlit".
De son côté, le député LFI Alexis Corbière a martelé que "c'est la grève qu'il faut valoriser". "Oui, ça gêne, c'est sûr (...) Mais personne ne découvre que la grève produit du dérangement", a-t-il ajouté.
"Le but des salariés n'est pas de gêner, (...) c'est de pouvoir faire payer la direction et je pense que tous les Français dans ce pays se sentent malgré tout représentés par ces salariés", a poursuivi le député de Seine-Saint-Denis.
"On ne résout pas un conflit social par la brutalité. Le gouvernement a encore une fois fait preuve d'un certain amateurisme", a critiqué le député socialiste Benjamin Lucas, dénonçant une "volonté de communiquer à outrance qui a desservi la préparation et la gestion de cet événement".
"Je mets au défi n'importe quel membre du gouvernement ou force de sécurité de redémarrer une raffinerie", a lancé le député communiste Sébastien Jumel, pour qui "le gouvernement doit faire pression sur Total pour qu’il lâche sur ses profits".
"Soutien aux salariés d'Esso-ExxonMobil et TotalEnergies, à qui le gouvernement répond par une menace de réquisition des salariés en grève", a tweeté l'écologiste Marie-Charlotte Garin.
Le gouvernement, sous le feu des critiques alors qu'un tiers des stations-service sont affectées par des pénuries, a réclamé mardi un déblocage "sans délai" des dépôts de carburants, en menaçant d'"intervenir", mais les grévistes ont reconduit le mouvement.