BERLIN: La justice allemande a décidé d'ouvrir une enquête après les récentes fuites sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, en complément des investigations en cours en Suède et au Danemark, a indiqué lundi le parquet fédéral.
Les enquêteurs soupçonnent "une explosion provoquée intentionnellement et un sabotage", a déclaré le parquet de Karlsruhe, sans désigner d'auteur présumé.
"Il existe suffisamment d'indices pour dire que les deux gazoducs ont été délibérément endommagés au moyen d’au moins deux détonations", ajoute le parquet fédéral, chargé des affaires les plus sensibles.
Les gazoducs Nord Stream étaient des installations stratégiques pour l'acheminement direct du gaz russe vers l'Allemagne, à laquelle ils sont reliés.
L'hypothèse du sabotage est privilégiée par le parquet suédois, qui ouvert une enquête quelques jours après la survenue des fuites, provoquées par deux explosions d'origine inconnue le 26 septembre.
Ces explosions ont eu lieu en dehors des eaux territoriales, mais dans les zones économiques exclusives de la Suède et du Danemark.
Berlin, Stockholm et Copenhague avaient déjà annoncé la formation d'une cellule d'enquête commune.
La Suède refuse de donner accès à Moscou à son enquête
La Suède a refusé lundi de donner accès à la Russie à son enquête sur le sabotage présumé des gazoducs Nord Stream 1 et 2, suggérant à Moscou de mener sa propre investigation sur place en mer Baltique.
"En Suède, les enquêtes préliminaires sont confidentielles, et c'est évidemment le cas dans ce dossier", a déclaré la Première ministre démissionnaire Magdalena Andersson, lors d'une conférence de presse.
Cette déclaration intervient après des demandes répétées de Moscou d'être associé aux enquêtes ouvertes par le Danemark et la Suède sur les explosions survenues il y a deux semaines.
Le parquet fédéral allemand se joint aux investigations car "il s'agit d'une attaque particulièrement violente contre l'approvisionnement en énergie du pays, qui affaiblit sa sécurité intérieure et extérieure".
Pour des raisons techniques, les gazoducs, qui n'étaient pas en service, étaient remplis de méthane et ce dernier s'est déversé en grande quantité dans la Baltique.
La Russie, vers laquelle tous les regards se sont tournés, rejette toute responsabilité, pointant les États-Unis qui ont à leur tour nié toute responsabilité.