«Football Leaks»: Rui Pinto reconnaît avoir recouru au piratage informatique

Rui Pinto a passé plus d'un an en détention provisoire à la suite de son arrestation en Hongrie, en janvier 2019 (Photo, AFP).
Rui Pinto a passé plus d'un an en détention provisoire à la suite de son arrestation en Hongrie, en janvier 2019 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 10 octobre 2022

«Football Leaks»: Rui Pinto reconnaît avoir recouru au piratage informatique

  • Rui Pinto répond de 89 faits de piratage informatique, qui vont de la violation de correspondance au vol de données et qu'il aurait commis
  • Il est également jugé pour tentative d'extorsion, crime passible d'une peine comprise entre deux et dix ans d'emprisonnement

LISBONNE: Lanceur d'alerte à l'origine des révélations "Football Leaks", Rui Pinto a reconnu et regretté avoir obtenu ces informations grâce à des intrusions informatiques illégales réalisées avec "un groupe d'amis", lundi au début de son témoignage devant un tribunal de Lisbonne.

Jugé depuis septembre 2020 pour des faits de piratage informatique et tentative d'extorsion, le Portugais de 33 ans a débuté son interrogatoire en racontant comment il avait eu l'idée, à l'été 2015, de publier sur internet des documents confidentiels sur les dessous du foot-business.

"J'étais à Prague avec les amis qui allaient faire partie des 'Football Leaks'. On parlait de football, de l'affaire de corruption à la Fifa, très médiatisée à l'époque, et aussi des montages liés au 'Third party ownership' (un mécanisme de tierce propriété des droits sportifs des footballeurs, ndlr) et aux fonds d'investissement", a-t-il détaillé.

Interrogé par la juge présidente sur la façon dont il avait obtenu les documents qu'il allait ensuite rendre publics, le jeune homme a répondu que c'était "à travers des accès illégitimes".

"Les premiers, ce n'est même pas moi qui les ai faits. Mais l'information m'a été transmise et elle révélait des pratiques douteuses", a-t-il ajouté. S'il a refusé d'identifier les personnes avec lesquels il travaillait, Rui Pinto a précisé que la première cible de ces cyberattaques avait été le club du Sporting Portugal.

«Le crime ne rapporte pas»

Rui Pinto répond de 89 faits de piratage informatique, qui vont de la violation de correspondance au vol de données et qu'il aurait commis contre le Sporting, le fonds d'investissement Doyen Sports, la Fédération portugaise de football, un important cabinet d'avocats et même des magistrats du parquet portugais.

Il est également jugé pour tentative d'extorsion, crime passible d'une peine comprise entre deux et dix ans d'emprisonnement.

Selon l'accusation, le "hacker" aurait voulu faire chanter le patron de Doyen, le Portugais Nélio Lucas, lui réclamant entre 500 000 et un million d'euros pour cesser de publier des documents compromettants pour ce fonds basé à Malte et contrôlé par une fratrie d'oligarques kazakho-turcs.

"J'ai été indigné par ce que j'ai découvert et j'ai décidé de le rendre public. (...). Je n'ai jamais rien fait pour l'argent", avait-il affirmé dans une brève déclaration à l'ouverture du procès.

Lundi, il a réaffirmé que ses révélations avaient "apporté de grands bénéfices à la société", tout en disant regretter le recours à des pratiques illégales.

"J'ai appris que le crime ne rapporte pas, même quand les intentions sont bonnes. Si je savais ce que je sais aujourd'hui, je n'aurais pas fait ce que j'ai fait. Ma vie est sens dessus dessous".

Dernière étape avant les plaidoiries finales, son interrogatoire ouvre la voie à la conclusion du procès mais, la séance ayant été suspendue en début d'après-midi, il se poursuivra lundi prochain.

Nouvelle mise en examen

Rui Pinto a passé plus d'un an en détention provisoire à la suite de son arrestation en Hongrie, en janvier 2019, avant d'accepter de coopérer avec les autorités dans d'autres affaires, devenant à la fois prévenu et témoin protégé.

Rui Pinto "coopère de façon effective et pertinente", en permettant aux autorités d'accéder à une masse de données chiffrées contenant des documents inédits en sa possession à Budapest, a témoigné le directeur national de la police judiciaire, Luis Neves, entendu par le tribunal en mai 2021.

Le lanceur d'alerte a pourtant été mis en examen la semaine dernière dans un autre dossier, a révélé lundi son représentant Francisco Teixeira da Mota. Sans préciser la nature de ces poursuites, l'avocat a dénoncé "une stratégie perverse" de la part du parquet visant à empêcher son client de "reprendre une vie normale".

Après avoir fait ses premières révélations directement sur internet, Rui Pinto a confié à partir de 2016 des millions de documents à un consortium de médias européens qui a dévoilé des mécanismes d'évasion fiscale, des soupçons de fraude et de corruption mettant en cause certains des plus grands clubs et joueurs.

Ces révélations ont conduit à des redressements fiscaux et à l'ouverture de procédures judiciaires dans plusieurs pays d'Europe. Actuellement, Rui Pinto coopère aussi avec les autorités françaises.

Le Portugais est également à l'origine des "Luanda Leaks", une enquête publiée en janvier 2020 accusant la femme d'affaires angolaise Isabel dos Santos d'avoir accumulé une immense fortune de manière frauduleuse.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.