TEHERAN: L'Iran attend le déblocage de sept milliards de dollars de ses fonds gelés à l'étranger, a annoncé dimanche un média officiel, après qu'un Américano-iranien détenu par Téhéran a été autorisé à quitter le pays.
"Avec la finalisation des négociations entre l'Iran et les Etats-Unis pour libérer les prisonniers des deux pays, sept milliards de dollars des ressources bloquées de l'Iran seront libérés", a indiqué l'agence officielle Irna.
Cette déclaration intervient après que l'ONU a annoncé samedi que Baquer Namazi, un Américano-iranien de 85 ans, détenu ou interdit de quitter l'Iran depuis février 2016, a été autorisé à partir. Son fils détenu depuis sept ans a lui été libéré et se trouve "à la maison avec ses parents à Téhéran", a indiqué son avocat.
Baquer Namazi, un ancien responsable de l'Unicef, avait été détenu en février 2016 lorsqu'il s'était rendu en Iran pour faire libérer son fils, Siamak Namazi, un homme d'affaires irano-américain arrêté en octobre 2015.
Des dizaines de milliards de fonds iraniens sont gelés dans plusieurs pays, notamment en Chine, en Corée du Sud et au Japon, depuis le rétablissent des sanctions américaines en 2018 par l'ancien président américain Donald Trump.
En janvier 2021, Téhéran avait accusé Séoul de tenir "en otage" sept milliards de dollars (7,1 milliards d'euros) lui appartenant, appelant à plusieurs reprises la partie coréenne à les débloquer.
L'agence Irna a précisé que "Washington poursuit en même temps la libération de ses citoyens détenus en Téhéran et le déblocage des fonds iraniens en Corée du Sud".
Des négociations sont en cours depuis avril 2021 entre Téhéran et les Occidentaux pour tenter de faire revenir les Etats-Unis dans l'accord international sur le programme nucléaire iranien de 2015, avec à la clé pour la République islamique une levée des mesures punitives qui permettrait à l'Iran de disposer de ses fonds gelés à l'étranger.
Le retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord en 2018 et la réimposition de sanctions économiques sévères avaient incité l'Iran à revenir sur ses propres engagements.
L'Iran a demandé à plusieurs reprises la levée des sanctions, ainsi que des garanties que les États-Unis ne se retireront plus d'un accord renouvelé.
Baquer Namazi est un ancien responsable de l'UNICEF qui a été arrêté en février 2016 lorsqu'il s'est rendu en Iran pour demander la libération de son fils Siamak, qui avait été arrêté en octobre de l'année précédente.
Tous deux ont été condamnés à dix ans de prison en octobre 2016 pour espionnage. Le père, âgé de 85 ans, a été dispensé en 2020 d'exécuter sa peine mais ne pouvait pas quitter l'Iran malgré des problèmes médicaux.
"Pour la première fois depuis sept ans, Siamak Namazi est à la maison avec ses parents à Téhéran", a indiqué l'avocat.