Indonésie: au moins 125 morts après un mouvement de foule dans un stade de football

Des policiers et des soldats se tiennent au milieu de la fumée de gaz lacrymogène en Indonésie, le 1er octobre 2022 (Photo, AP).
Des policiers et des soldats se tiennent au milieu de la fumée de gaz lacrymogène en Indonésie, le 1er octobre 2022 (Photo, AP).
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Publié le Dimanche 02 octobre 2022

Indonésie: au moins 125 morts après un mouvement de foule dans un stade de football

  • 125 personnes sont mortes en Indonésie dans un mouvement de foule provoqué par des fans envahissant un terrain de football
  • Des survivants ont décrit des spectateurs pris de panique, bloqués par la foule, quand la police a lancé des gaz lacrymogènes

MALANG: L'Indonésie s'est retrouvée dimanche endeuillée par l'une des pires tragédies jamais survenues dans un stade: au moins 125 personnes sont mortes dans un mouvement de foule quand des milliers de supporters ont envahi un terrain de football et ont été aspergés de gaz lacrymogène par la police, selon un dernier bilan. 

Le drame, qui s'est déroulé samedi soir dans la ville de Malang, à l'est de l'île de Java, a aussi fait plus d'une centaine de blessés dans cet archipel d'Asie du Sud-Est où les rivalités entre supporters virent souvent à la catastrophe. 

L'incident a commencé quand des fans de l'équipe locale du Arema FC ont pénétré sur le terrain du stade Kanjuruhan, dans la ville de Malang, après la défaite de leur équipe 3 à 2 contre celle de Persebaya Surabaya, la ville voisine. 

La police, qui a qualifié cet incident d'"émeutes", a tenté de persuader les fans de regagner les gradins et a envoyé vers le public du gaz lacrymogène après la mort de deux policiers, ce qui a provoqué des bousculades et des mouvements de foules incontrôlés. De nombreuses victimes ont été piétinées. 

Le vice-gouverneur de la province de Java Est, Emil Dardak, a annoncé dimanche soir une révision à la baisse du bilan, qui passe de 174 à 125 morts, en raison d'un double comptage. 

"Le bilan est aujourd'hui de 125 morts. 124 ont été identifiés et l'un ne l'a pas été. Certains noms avaient été enregistrés deux fois", a indiqué le responsable sur la chaîne Metro TV. 

Grandes quantités de lacrymogène 

Des survivants ont décrit des spectateurs pris de panique, bloqués par la foule, quand la police a lancé des gaz lacrymogènes. 

Des images prises à l'intérieur du stade montrent une énorme quantité de gaz lacrymogène et des personnes s'agrippant aux barrières, tentant de s'échapper. D'autres portaient des spectateurs blessés, se frayant un chemin à travers le chaos. 

"Des policiers ont projeté du gaz lacrymogène, et les gens se sont aussitôt précipités pour sortir en se poussant les uns les autres et ça a provoqué beaucoup de victimes", a indiqué à l'AFP Doni, un spectateur de 43 ans, qui n'a pas voulu donner son nom de famille. 

"Il n'y avait rien, pas d'émeutes. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, il ont soudainement envoyé du gaz lacrymogène", a-t-il déclaré. "Ce qui m'a choqué, c'est qu'ils n'ont pas pensé aux femmes et aux enfants?" 

Amnesty International a appelé à une enquête "sur l'utilisation des gaz lacrymogènes" par la police et à faire en sorte que ceux ayant "commis des violations soient jugés devant la justice" et pas seulement sanctionnés par leur supérieurs. 

Interrogé par l'AFP, Sam Gilang, un survivant, qui a perdu trois amis, écrasés par la foule, a évoqué un incident "terrifiant, absolument choquant". 

"Les gens se poussaient (...) et beaucoup ont été piétinés en allant vers la sortie. Mes yeux brûlaient à cause des gaz lacrymogènes. Heureusement, j'ai réussi à grimper sur une clôture et j'ai survécu". 

Le président indonésien Joko Widodo a ordonné dimanche "une évaluation complète des matchs de football et des procédures de sécurité". 

Il a demandé à l'Association nationale du football de suspendre tous les matchs jusqu'à des "améliorations de la sécurité". 

Le directeur d'un hôpital a indiqué sur une chaîne de télévision locale qu'une des victimes n'avait que cinq ans. 

Le stade contenait 42 000 personnes et était au complet selon les autorités. Quelque 3 000 d'entre eux ont envahi le terrain après le match. 

Le monde du football sous le choc  

Devant le stade, des véhicules calcinés, dont un camion de police, jonchaient les rues dimanche, témoignant de la colère de la population après cette tragédie. 

Des fans du club Arema ont jeté des pétales de fleurs devant la statue de la mascote du club, un lion, en hommage aux victimes. 

L'Association de Football d'Indonésie (PSSI) a fait son mea culpa et de nombreuses réactions ont afflué du monde du football sous le choc. 

Cette catastrophe est "une tragédie au-delà de l'imaginable", a déclaré le président de la Fédération internationale de football (Fifa) Gianni Infantino. 

Les clubs de Manchester United, Barcelone, la Série A en Italie, et le défenseur du Paris Saint-Germain Sergio Ramos ont exprimé des condoléances en ligne. 

En Espagne, une minute de silence sera observée dans les stades avant les matchs de championnat de dimanche. 

Le secrétaire général de l'Association nationale de football PSSI, Yunus Yussi, a indiqué avoir communiqué avec la FIFA sur cet incident dramatique, espérant éviter des sanctions de l'organe international. 

La FIFA interdit en effet dans ses recommandations d'utiliser du gaz lacrymogène pour le contrôle de la foule sur le terrain. 

Lors de son angélus dimanche sur la place Saint-Pierre, le pape François a dit prier "pour ceux qui ont perdu la vie et ont été blessés dans les affrontements". 

La violence des supporters est un problème de longue date en Indonésie, où les rivalités entre clubs se sont souvent transformées en affrontements mortels. 

Certains matchs --le plus important étant derby entre Persija Jakarta et Persib Bandung-- sont si tendus que les joueurs des équipes de haut niveau doivent s'y rendre sous haute protection. 

Pour le match samedi, les fans de Persebaya Surabaya n'avaient pas été autorisés à acheter de billets, de crainte d'incidents. 

L'Indonésie doit accueillir l'an prochain la Coupe du Monde U-20 dans plusieurs stades du pays, mais celui de Malang n'en fait pas partie. 

En 1989, un mouvement de foule au stade de Hillsborough en Grande-Bretagne avait causé la mort de 97 fans de Liverpool et en 2012, le stade de Port Said en Egypte avait connu une autre tragédie avec 74 morts. 

En 1964, 320 personnes étaient mortes et plus d'un millier d'autres blessées lors d'un mouvement de foule au stade national de Lima au cours d'un match de qualification entre le Pérou et l'Argentine. 

Réactions dans le monde entier après le drame de Malang

Les réactions se multiplient dans le monde du football après la catastrophe qui a fait au moins 125 morts lors d'un mouvement de foule dans le stade de Kanjuruhan à Malang (Indonésie) quand des milliers de fans ont envahi le terrain samedi et ont été aspergés de gaz lacrymogène par la police. 

Organisations

- Une tragédie au-delà de l'imaginable", a déclaré le président de la Fédération internationale de football (Fifa) Gianni Infantino. "Le monde du football est en état de choc après les tragiques événements en Indonésie", a ajouté le dirigeant suisse, parlant d'"un jour noir pour tous ceux qui aiment le football". 

- "La RFEF déplore profondément cette tragédie et condamne tout acte de violence, d'autant plus lorsqu'il intervient dans un contexte de fête, ce qu'un match de football devrait toujours être" (La fédération espagnole de football). 

Une minute de silence sera observée dans les stades espagnols avant les matchs de dimanche en hommage aux victimes de la catastrophe, a déclaré la Liga. 

- "Les pensées de chacun au sein de la Premier League vont à ceux qui sont touchés par les évènements tragiques au stade de Kanjuruhan" (La Premier League). 

- "Nous envoyons nos condoléances et pensées aux victimes, aux familles et à tous ceux touchés par la tragédie à Malang" (la Serie A italienne). 

- "Je suis profondément choqué et attristé d'apprendre des évènements aussi tragiques en provenance d'Indonésie, un pays amoureux du football" (le président de la confédération asiatique de football Shaikh Salman bin Ebrahim Al Khalifa). 

- "Nous sommes choqués par la tragédie de Malang. Nous faisons part de nos plus profondes condoléances aux victimes, à leurs amis, à leurs familles et à tous ceux qui sont touchés" (Fédération allemande). 

Joueurs

- "C'est terrible d'apprendre la nouvelle de la catastrophe dans le stade de Kanjuhuran en Indonésie hier (samedi) soir. C'est une nouvelle très triste", a déploré l'ancien joueur de football britannique Wayne Rooney. 

- "C'est bouleversant. Nos pensées vont aux familles des victimes" (le défenseur espagnol Sergio Ramos). 

- "Mes pensées vont à tous ceux touchés par cette tragédie. L'Indonésie a une place spéciale dans mon coeur" (Leah Williamson, capitaine de l'équipe de football d'Angleterre féminine). 

Clubs

- "Nous faisons part de nos sincères condoléances aux victimes, à leur famille et à tous ceux qui ont été touchés" (Manchester United). 

- "Nous sommes très attristés d'apprendre les évènements tragiques qui se sont produits au stade de Kanjuruhan. Nos pensées vont à tous ceux qui sont concernés" (Manchester City). 

- "Le FC Barcelone est peiné d'apprendre les évènements tragiques au stade de Kanjuruhan et rejette tout acte de violence tant sur qu'à l'extérieur du terrain" (le FC Barcelone). 

- "Paris Saint-Germain entend offrir ses plus profondes condoléances aux familles et à ceux qu'aimaient les personnes qui ont perdu la vie lors de la tragédie dans le stade à Malang" (Le Paris Saint-Germain). 

- "Nous sommes profondément attristés par la tragédie à Malang. Il ne devrait jamais y avoir d'évènements violents lors d'un match de football (Ajax d'Amsterdam). 


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.


Inde: deux insurgés tués par l'armée dans le Cachemire

Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
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  • Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays
  • L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions

SRINAGAR: Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts.

Une unité de l'armée indienne, le Chinar Corps, a fait état mercredi d'un "échange de tirs intense" avec des hommes armés, affirmant les soupçonner d'avoir "tenté une infiltration" dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam où a eu lieu la fusillade.

L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions.

Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.

Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.

Les forces de l'ordre indiennes ont lancé une vaste traque après la fusillade mardi contre un groupe de touristes à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.

Il s'agit de la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle.

Les combats ont diminué depuis que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a révoqué l'autonomie limitée de ce territoire en 2019.