Un essai nucléaire de Pyongyang recevrait une «réponse», prévient l'armée américaine

La vice-présidente américaine Kamala Harris (R) utilise une paire de jumelles alors qu'elle est informée par un membre de l'armée à un poste d'opération militaire lors de sa visite de la zone démilitarisée (DMZ) séparant la Corée du Nord et la Corée du Sud, à Panmunjom, le 29 septembre 2022. (AFP).
La vice-présidente américaine Kamala Harris (R) utilise une paire de jumelles alors qu'elle est informée par un membre de l'armée à un poste d'opération militaire lors de sa visite de la zone démilitarisée (DMZ) séparant la Corée du Nord et la Corée du Sud, à Panmunjom, le 29 septembre 2022. (AFP).
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Publié le Samedi 01 octobre 2022

Un essai nucléaire de Pyongyang recevrait une «réponse», prévient l'armée américaine

  • La Corée du Nord a procédé à quatre tests de missiles balistiques en une semaine, et se prépare vraisemblablement à conduire un essai nucléaire après le prochain congrès du Parti communiste chinois qui débute le 16 octobre
  • «Je pense que la possibilité d'un test est plus probable une ou deux semaines après le congrès», a précisé ce responsable ayant requis l'anonymat

HONOLULU : Un essai nucléaire de la Corée du Nord, qui apparait probable dans les prochaines semaines, "changerait la donne" dans la région et recevrait une "réponse" des Etats-Unis, ont indiqué vendredi à Honolulu plusieurs hauts responsables du commandement américain pour l'Asie-Pacifique.

La Corée du Nord a procédé à quatre tests de missiles balistiques en une semaine, et se prépare vraisemblablement à conduire un essai nucléaire après le prochain congrès du Parti communiste chinois qui débute le 16 octobre, a indiqué à quelques journalistes un responsable du commandement Indo-Pacifique (IndoPacom).

"Je pense que la possibilité d'un test est plus probable une ou deux semaines après le congrès", a précisé ce responsable ayant requis l'anonymat.

Son estimation rejoint celle des services de renseignement sud-coréens, pour lesquels cet essai nucléaire, qui serait le premier depuis 2017, pourrait avoir lieu entre le 16 octobre et les élections de mi-mandat aux Etats-Unis le 7 novembre.

Tout en soulignant qu'aucun lien n'a été établi entre les récents tests balistiques de Pyongyang et la possibilité d'un test nucléaire, le chef de la flotte américaine dans la région, l'amiral Sam Paparo, a reconnu que ce serait "un sujet d'inquiétude très profonde".

"Ce serait très inquiétant, il y aurait une réponse", a-t-il ajouté.

"Cette réponse se ferait en consultation étroite avec notre allié sud-coréen et serait conforme à notre doctrine de dissuasion intégrée: elle incorporerait tous les instruments de pouvoir des Etats-Unis", diplomatique, militaire et économique, a-t-il ajouté.

Vision «inhabituelle»

Pour le chef des forces aériennes dans la région, le général Ken Wilsbach, l'idée que la Corée du Nord dispose d'une arme nucléaire est d'autant plus inquiétante que, contrairement à d'autres puissances nucléaires, le régime de Pyongyang ne considère pas ce genre d'armement comme un outil de dissuasion destiné à ne jamais être utilisé.

"Ils ont menacé d'utiliser ces armes contre leurs voisins et même les Etats-Unis. Et c'est inhabituel", a-t-il remarqué. "Les autres pays qui ont ces armes ne parlent pas comme ça et cela devrait inquiéter tout le monde".

Un essai nucléaire nord-coréen "changerait indubitablement la donne" dans la région, a ajouté le général Wilsbach. "Ce serait une source d'inquiétude pour de nombreux pays. Je pense que ça inquièterait même la Chine et la Russie".

Sous le coup de sanctions internationales pour ses programmes d'armement, la Corée du Nord a adopté début septembre une nouvelle doctrine proclamant qu'elle ne renoncerait jamais à l'arme nucléaire.

Le régime nord-coréen a testé des bombes atomiques à six reprises depuis 2006. Le dernier essai nucléaire en date, et le plus puissant, est survenu en 2017, d'une puissance estimée à 250 kilotonnes. Pyongyang a évoqué une bombe à hydrogène.

Des images satellites ont montré ces derniers mois des signes d'activité dans un tunnel du site d'essais nucléaires de Punggye-ri.

Pyongyang avait assuré avoir démoli ce site en 2018 avant un sommet historique entre Kim Jong Un et le président américain de l'époque Donald Trump, début d'une brève phase de dialogue.

Face à la rhétorique guerrière de Pyongyang, les Etats-Unis et la Corée du Sud ont repris leurs exercices conjoints, suspendus depuis 2018 en raison du Covid-19 et d'un réchauffement diplomatique, désormais terminé, entre Séoul et Pyongyang.

La vice-présidente américaine Kamala Harris s'est rendue cette semaine à Séoul et a visité la zone démilitarisée (DMZ) entre les deux Corée, lors d'un voyage visant à souligner l'engagement "inébranlable" de Washington à défendre la Corée du Sud contre le Nord.

Washington est le principal allié de Séoul en matière de sécurité, avec environ 28 500 de ses soldats stationnés en Corée du Sud.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.