Sondage: Les Turcs sont préoccupés par l’immigration et le terrorisme, et sceptiques à l’égard des États-Unis

Un vendeur attend des clients à Istanbul. La confiance de la population turque dans les autres pays continue de baisser, selon une enquête. (AFP)
Un vendeur attend des clients à Istanbul. La confiance de la population turque dans les autres pays continue de baisser, selon une enquête. (AFP)
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Publié le Vendredi 30 septembre 2022

Sondage: Les Turcs sont préoccupés par l’immigration et le terrorisme, et sceptiques à l’égard des États-Unis

  • La Turquie est le pays qui souhaite le moins que les États-Unis soient impliqués dans la défense et la sécurité de l’Europe
  • À l’échelle mondiale, la part des personnes interrogées qui considèrent le rôle de l’Otan dans la sécurité de leur pays comme important est de 78%

ANKARA: Sur le plan sécuritaire, les trois principaux défis auxquels est confronté le peuple turc sont l’immigration, le terrorisme et la guerre interétatique, tandis que les pays occidentaux sont principalement préoccupés par le changement climatique et la Russie. C’est ce qui ressort du dernier rapport sur les tendances transatlantiques publié jeudi dernier par le German Marshall Fund des États-Unis.

L’édition 2022 de l’enquête a été menée dans quatorze pays entre juin et juillet 2022. Les onze pays européens sont la France, l’Allemagne, l’Italie, la Lituanie, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, l’Espagne, la Suède et la Turquie. Les autres nations sont les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada.

La Turquie est aussi le pays qui souhaite le moins que les États-Unis soient impliqués dans la défense et la sécurité de l’Europe. Seuls 38% des Turcs soutiennent le rôle des États-Unis dans la sécurité européenne, contre 88% des Polonais, 86% des Lituaniens et 85% des Portugais.

Le scepticisme traditionnel à l’égard des États-Unis persiste au sein du peuple turc. Alors qu’une nette majorité de personnes interrogées en Europe approuvent la gestion des affaires internationales par le président américain, Joe Biden, l’approbation est la plus élevée en Pologne et la plus faible en Turquie.

Dans le même ordre d’idées, la Turquie est le seul pays où une large majorité (67%) a une perception négative de l’influence américaine.

«Les menaces à la sécurité perçues par la population turque diffèrent considérablement de celles de leurs alliés de l’Otan», déclare dans un entretien accordé à Arab News Nils Lange, chercheur à la Fondation Konrad-Adenauer (laboratoire d’idées allemand, NDLR) en Turquie.

«Il est important que les partenaires européens continuent de soutenir la Turquie en matière de migration, en particulier en période de grande tension, et que les alliés de l’Otan soutiennent et écoutent la Turquie dans la lutte contre le terrorisme», ajoute M. Lange.

L’enquête a été menée en Turquie auprès de 1 063 personnes physiques et de 500 autres en ligne entre mai et juillet, avec le soutien financier de la branche turque de la Fondation Konrad-Adenauer.

Les baisses les plus importantes concernant le statut de partenaire fiable ont été détectées pour la Pologne, la Turquie, les États-Unis et l’Espagne. La Turquie est toujours considérée comme le partenaire le moins fiable en moyenne avec 27% en 2022, contre 23% en 2021.

Les pays les moins enclins à considérer la Turquie comme fiable sont la Suède (11%), l’Allemagne (17%), la France (18%) et les Pays-Bas (19%).

En Turquie, la perception de la fiabilité des États-Unis a également chuté de 23% en 2021 à 17% cette année.

Le directeur du German Marshall Fund à Ankara, Ozgur Unluhisarcikli, estime qu’il s’agit de la conclusion la plus importante de l’enquête.

«Les alliances reposent sur des valeurs et des intérêts partagés, mais elles prospèrent grâce à la confiance mutuelle. La méfiance réciproque entre le public turc et les publics des alliés de la Turquie met en évidence le principal problème des liens entre la Turquie et ses alliés», confie-t-il à Arab News.

Alors que la confiance qu’accorde la population turque à d’autres pays continue de baisser, M. Lange affirme que, parmi les pays auxquels les Turcs se fient le moins, se trouve l’Allemagne, ce qui est surprenant, car cette dernière jouit traditionnellement d’un niveau de confiance relativement élevé en Turquie.

«Cependant, de son côté, la population allemande semble avoir très peu confiance en la Turquie», précise-t-il.

«Compte tenu du fait que la population turque considère l’Allemagne comme le pays le plus influent d’Europe, le gouvernement allemand devrait examiner de plus près ses relations avec la Turquie. Il devrait également décider de la manière dont les futures relations de la Turquie avec l’Europe devraient être façonnées.»

Selon M. Lange, l’attitude plutôt bien intentionnée de la population turque envers l’Allemagne et la perception négative qu’a la population allemande de la Turquie et de son gouvernement forment un contraste frappant qui devrait être résolu par une meilleure éducation.

«C’est un fait que l’Allemand moyen méconnaît grandement la Turquie et son peuple», soutient-il.

Environ trois millions de personnes d’origine turque vivent actuellement en Allemagne. Cette dernière a commencé à accueillir des travailleurs étrangers en provenance de la Turquie en 1961.

La Suède est perçue comme le partenaire le plus fiable parmi tous les pays étudiés (71%), à l’exception de la Turquie, qui ne lui accorde que 33%.

L’année dernière, les Turcs interrogés considéraient la Suède comme le deuxième pays le plus fiable après l’Allemagne.

«Il est vrai que nous accordons souvent beaucoup d’importance à la manière dont la politique peut être affectée par l’opinion publique. Le fait que la Suède soit passée de deuxième partenaire le plus fiable à partenaire le moins fiable en seulement une année montre à quel point les politiques nationales et étrangères ont une incidence sur l’opinion publique», explique M. Unluhisarcikli.

Bien que l’on constate un soutien écrasant en Europe (73%) à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, seuls 36% des Turcs sont favorables à cette initiative, tandis que près d’un tiers des personnes interrogées disent être fortement en désaccord avec cette adhésion.

À la fin du mois de juin, la Turquie est parvenue à un accord pour soutenir les candidatures des deux pays nordiques à l’Otan après une intense impasse diplomatique, puisqu’ils n’avaient pas réagi positivement aux demandes d’extradition d’Ankara.

De nombreux Turcs (58%) déclarent que l’Union européenne (UE) est importante pour la sécurité de leur pays. Par ailleurs, les jeunes personnes interrogées considèrent l’UE comme importante pour la sécurité nationale.

Cependant, une majorité de personnes interrogées dans tous les pays, à l’exception de la Turquie, considèrent l’influence de l’UE dans les affaires mondiales comme positive. Au total, 53% des Turcs la tiennent pour négative.

De même, les Turcs sont opposés aux influences russe et chinoise dans les affaires mondiales, qu’ils considèrent comme négatives à 66% et 68% respectivement. Dans la gestion des relations de leur pays avec la Chine et la Russie, 56% des Turcs interrogés préfèrent également adopter une approche indépendante.

M. Lange pense que ces résultats montrent que le désir du gouvernement turc de mettre en place une politique étrangère plus autonome gagne du terrain au sein de la société.

Les Turcs interrogés sont moins intéressés par le fait de travailler par l’intermédiaire de l’Otan (18%, contre 27% en moyenne parmi les pays non membres de l’UE) et 13% souhaitent travailler avec l’UE (contre une moyenne de 16% parmi les pays non membres de l’UE).

Selon M. Unluhisarcikli, ces statistiques reflètent les tendances unilatéralistes de la société turque, principalement dues à la méfiance qu’elle éprouve envers les alliés.

À l’échelle mondiale, la part des personnes interrogées considérant le rôle de l’Otan dans la sécurité de leur pays comme important est de 78%, soit une augmentation de onze points par rapport à 2021, tandis qu’en Turquie, elle est de 65%, soit une baisse de quatre points par rapport à l’année dernière.

Au sein de la communauté transatlantique, les personnes interrogées considèrent l’Allemagne comme le pays le plus influent d’Europe. Elle est suivie par la France, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne et la Turquie.

Une majorité de personnes interrogées en Turquie souhaitent que leur pays relève les défis mondiaux en travaillant exclusivement avec les démocraties.

Cependant, la part des Turcs qui affirment que la situation de la démocratie dans leur pays est bonne est passée de 35% à 21% en un an, tandis que près de la moitié d’entre eux déclarent que la démocratie constitue en danger, un chiffre qui a augmenté de sept points par rapport à l’année dernière.

En ce qui concerne les réactions à la guerre en Ukraine, les Turcs ont adopté une position équilibrée. Seuls 42% sont favorables à la poursuite de la Russie pour crimes de guerre (moyenne de 74%) et 43% soutiennent des sanctions économiques plus fortes contre la Russie (moyenne de 71%).

De même, seulement 34% des Turcs approuvent l’offre d’adhésion de l’Ukraine à l’Otan (moyenne de 58%), tandis que 46% d’entre eux soutiennent l’augmentation des fournitures et équipements militaires à l’Ukraine (moyenne de 66%); 45% sont favorables à la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne pour les avions russes au-dessus de l’Ukraine (moyenne de 64%).

«La majorité des Turcs s’opposent à l’adoption de sanctions contre la Russie parce qu’ils pensent qu’une telle ligne de conduite nuirait également à l’économie turque», souligne M. Unluhisarcikli.

«Le fait que la Turquie elle-même ait fait l’objet de sanctions ou de menaces de sanctions de la part des États-Unis et de pays européens au cours des dernières années ne peut pas non plus être ignoré. Les tendances unilatéralistes empêchent également le public turc de soutenir automatiquement les initiatives transatlantiques», poursuit-il.

Transatlantic Trends est un projet codirigé par le German Marshall Fund et la Fondation Bertelsmann (Amérique du Nord).


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.