Le PKK accusé d’avoir perpétré une attaque meurtrière contre une résidence de policiers en Turquie

Un bus de transport de policiers en flammes peu après l’explosion d’une bombe, en octobre 2017, dans la province de Mersin, en Turquie. Mercredi, cette dernière a imputé au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) une attaque meurtrière contre une résidence abritant des policiers. (Photo, AP)
Un bus de transport de policiers en flammes peu après l’explosion d’une bombe, en octobre 2017, dans la province de Mersin, en Turquie. Mercredi, cette dernière a imputé au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) une attaque meurtrière contre une résidence abritant des policiers. (Photo, AP)
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Publié le Mercredi 28 septembre 2022

Le PKK accusé d’avoir perpétré une attaque meurtrière contre une résidence de policiers en Turquie

  • L’une des assaillantes a été identifiée comme étant Dilsah Ercan, appelée Zozan Tolan, qui a rejoint le PKK en 2013 à Mersin
  • Une enquête judiciaire a été ouverte et vingt-deux personnes en lien avec cet incident sont placées en garde à vue

ANKARA: La Turquie a imputé au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) une attaque meurtrière contre une résidence abritant des policiers dans la province côtière de Mersin, dans le sud du pays.

Un policier a été tué et un autre blessé lors de cette attaque qui aurait été perpétrée lundi soir par deux femmes ayant ouvert le feu avec des armes à canon long et fait exploser des bombes.

Une autre bombe, trouvée dans un sac près de la résidence des policiers, a été désamorcée.

L’une des assaillantes a été identifiée comme étant Dilsah Ercan, appelée Zozan Tolan, qui a rejoint le PKK en 2013 à Mersin, précise le ministère turc de l’Intérieur.

Une enquête judiciaire a été ouverte et 22 personnes en lien avec cet incident sont placées en garde à vue.

En 1984, le PKK, qui figure sur la liste des organisations terroristes de la Turquie, des États-Unis et de l’UE, a lancé une campagne terroriste sanglante contre l’État turc, qui a fait 40 000 victimes à ce jour.

Le bureau des Affaires étrangères du Royaume-Uni a conseillé aux ressortissants britanniques en Turquie de ne pas se rendre dans les régions situées à moins de 10 kilomètres de la frontière syrienne.

L’attaque de lundi coïncide avec les débats nationaux qui ont lieu en Turquie à l’approche du marathon électoral de l’année prochaine.

Erol Bural, colonel à la retraite et directeur du Centre de recherche pour la lutte contre le terrorisme et la radicalisation (TERAM) basé à Ankara, explique à Arab News que l’attaque de Mersin est un message du PKK à Ankara indiquant qu’il est toujours actif dans les villes turques.

«Le terrorisme est un instrument qui sert à exercer une violence politique. Le PKK a voulu montrer qu’il était toujours actif en Turquie en perpétrant des attaques terroristes contre des cibles spécifiques», ajoute-t-il.

M. Bural précise que le PKK n’avait pas mené d’attaque urbaine d’une telle ampleur depuis un certain temps grâce à l’efficacité des mesures antiterroristes et de collecte de renseignements renforcées de la Turquie.

«Cette attaque a été menée par l’équipe urbaine du PKK composée de personnes qui connaissent bien le quartier et qui semblent avoir été spécifiquement formées pour de telles opérations urbaines. Elles savaient très bien que la résidence des policiers ne pouvait pas être protégée aussi solidement qu’un poste de police. C’est pourquoi elles ont choisi cette cible», poursuit-t-il.

Selon M. Bural, le PKK pourrait également avoir utilisé l’attaque comme un signal pour décourager la Turquie de mener d’éventuelles opérations en Syrie.

«Une autre raison sous-jacente de cette attaque pourrait aussi être la vengeance faisant suite aux opérations transfrontalières menées par la Turquie dans le nord de l’Irak contre les repaires du PKK», dit-il.

Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a annoncé lundi qu’environ 400 membres du PKK dans le nord de l’Irak avaient été «neutralisés» — c’est-à-dire qu’ils se sont rendus, ont été tués ou capturés — depuis le début d’une opération transfrontalière en avril.

Le 23 septembre, l’Organisation nationale du renseignement turque (MIT) a enlevé un membre du PKK contre lequel une notice rouge avait été émise, et mercredi, elle a appréhendé un autre membre du groupe, Sabah Ogur. Le même jour, M. Akar a révélé que l’attaque de la résidence avait été planifiée en Syrie et a ajouté que «les mesures nécessaires seront prises contre les auteurs de l’attentat lorsque le moment sera venu».

Par ailleurs, dans le cadre de l’opération anti-Daech menée par la Turquie, seize suspects de Daech ont été arrêtés à Istanbul et huit à Mersin.

Le groupe de réflexion TERAM suit de près les opérations antiterroristes en Turquie. D’après M. Bural, «chaque mois, environ 1 000 terroristes de différents groupes sont arrêtés en Turquie, et certains d’entre eux sont détenus. Par conséquent, les opérations antiterroristes de la Turquie se poursuivront avec la même vigueur après cet attentat».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".