CALAIS: "Des droits, pas la mort": 200 personnes se sont rassemblées mercredi à Calais, dans le nord de la France, au passage d'une "caravane de solidarité" partie d'Espagne vers Bruxelles pour dénoncer les "politiques migratoires européennes meurtrières", a constaté une journaliste de l'AFP.
Une cinquantaine de personnes, membres d'associations comme "Emmaüs international" ou "Ongi Etorri Errefuxiatuak" ("Bienvenue aux réfugiés"), étaient partis lundi en bus de Bilbao, en Espagne, et sont passés par Irun (Espagne), Poitiers (France) et Paris, avant de s'arrêter à Calais, ville portuaire d'où les migrants tentent régulièrement la traversée vers l'Angleterre.
Ils doivent rejoindre Bruxelles jeudi, pour y être reçus par une délégation au Parlement européen.
Cette "caravane" se déplace régulièrement en Europe depuis plusieurs années pour réclamer plus de droits pour les exilés.
À Calais, les manifestants, essentiellement associatifs et migrants, se sont retrouvés sur la place où les associations se recueillent lorsqu'un migrant décède. "Pas morts, mais assassinés", ont-ils scandé.
Ils ont écouté deux représentants affirmer que "52 personnes sont décédées depuis le début de l'année sur le territoire de la Côte d'Opale", par noyade, accident ou lors de rixes, tuées par "les politiques migratoires inhumaines". Leurs noms ont été égrenés, notamment des Soudanais, Irakiens et Erythréens.
Jalila Tamala était "venue exprès de Tunisie pour témoigner" car ses deux fils, Mehdi et Hedi, 18 et 20 ans, sont morts en 2019 en mer Méditerranée en voulant rejoindre la France.
"Ils ont voulu passer par l'Italie, car mon fils aîné avait une fiancée en France. Son visa ayant été refusé, il a tenté l'aventure avec son frère. Je veux donner ma voix pour soutenir toutes les mamans qui sont comme moi dans la douleur", a-t-elle déclaré.
Même si cela dure depuis 20 ans, "on ne s'habitue pas à ces drames. Les morts ne sont pas une fatalité, et même si pour l'instant ça n'avance pas, on n'arrêtera pas", a lancé Juliette Delaplace, porte-parole du Secours catholique.