Après la victoire de Meloni, vers un axe Italie/Hongrie/Pologne au sein de l'UE ?

Avec la victoire de Giorgia Meloni, l'Italie pourrait prendre la tête d'un front ultra conservateur en Europe avec la Hongrie et la Pologne (Photo, AFP).
Avec la victoire de Giorgia Meloni, l'Italie pourrait prendre la tête d'un front ultra conservateur en Europe avec la Hongrie et la Pologne (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 27 septembre 2022

Après la victoire de Meloni, vers un axe Italie/Hongrie/Pologne au sein de l'UE ?

  • Signe révélateur, le Premier ministre hongrois Viktor Orban et son homologue polonais Mateusz Morawiecki ont été les premiers à saluer la victoire de la dirigeante post-fasciste italienne
  • La victoire de Mme Meloni dans un pays qui est aussi la troisième économie de l'UE donne des ailes aux ultra conservateurs

PARIS: Avec la victoire de Giorgia Meloni, l'Italie pourrait prendre la tête d'un front ultra conservateur en Europe avec la Hongrie et la Pologne, mais une telle alliance trouvera rapidement ses limites, notamment autour de la question ukrainienne et du positionnement envers Moscou.

Signe révélateur, le Premier ministre hongrois Viktor Orban et son homologue polonais Mateusz Morawiecki ont été les premiers à saluer la victoire de la dirigeante post-fasciste italienne à l'issue des élections législatives dimanche.

"Nous avons plus que jamais besoin d'amis partageant une vision et une approche commune de l'Europe", s'est exclamé Budapest, tandis que Varsovie saluait la "grande victoire" de l'extrême droite italienne.

De fait "la Hongrie et la Pologne sont plus que ravies de cette élection", résume Yordan Bozhilov, directeur du think tank bulgare Sofia Security Forum. La victoire de l'extrême droite dans un des pays fondateurs de l'Union européenne devrait atténuer l'isolement de Budapest et Varsovie, en conflit avec Bruxelles sur les questions d'Etat de droit.

"La victoire de Meloni va permettre de diminuer la pression sur leurs propres pays au sein de l'UE, et ouvre la voie à un front plus uni", déclare M. Bozhilov à l'AFP.

Après la forte percée de l'extrême droite en Suède aux législatives de septembre, la victoire de Mme Meloni dans un pays qui est aussi la troisième économie de l'UE donne des ailes aux ultra conservateurs. Rome, Budapest et Varsovie sont très proches sur les questions sociétales.

Les trois pays se retrouvent également dans leur conception d'une Europe chrétienne, blanche, et composée de nations souveraines. "Hongrie et Pologne sont des pays qui veulent changer l'Europe de l'intérieur, et ils ne s'en cachent pas. Ils n'ont pas réussi jusqu'à présent mais il y aura sans doute la tentative de faire un axe Rome/Budapest/Varsovie", estime Tara Varma, directrice du bureau parisien de l'ECFR (European Council on foreign relations).

Pour elle, ces trois pays, qui n'ont pas l'intention de sortir de l'UE "vu le contre exemple absolu qu'a été le Brexit", peuvent néanmoins être les "spoilers, les empêcheurs de tourner en rond" de l'UE. "Un pas en avant, deux pas en arrière, ils peuvent empêcher l'Union d'avancer, tout en continuant à profiter des fonds communautaires".

Ukraine et sanctions 

Mais le front de "valeurs" risque de se fissurer rapidement sur la question brûlante de la guerre en Ukraine et la politique de l'UE vis à vis de Moscou. "A un moment, Meloni devra choisir entre la Pologne et la Hongrie", résume Tara Varma.

La responsable italienne a clairement affiché ses positions, pro-ukrainienne, en faveur des sanctions européennes contre Moscou, atlantiste.

Un positionnement aligné sur celui de Varsovie, mais très loin de celui de Viktor Orban, qui a tissé ces dernières années des liens étroits avec le président russe Vladimir Poutine, et se montre très critique, voire opposé, aux sanctions européennes contre Moscou.

En dépit de ses alliés aux positions pro-russes, Silvio Berlusconi et Matteo Salvini, Mme Meloni, dont le parti Fratelli d'Italia domine la coalition des droites, ne devrait pas changer de position sur l'Ukraine, espèrent ses partenaires.

"Concernant la politique étrangère, de ce que nous savons, Mme Meloni est en faveur des sanctions contre la Russie et Fratelli d'Italia est plus proche du PiS polonais que du Fidesz hongrois", estime l'analyste hongrois Patrik Szicherle.

Pour Martin Quencez, du German Marshall Fund, Mme Meloni "a envoyé les bons messages sur l'Ukraine", notamment aux Etats-Unis, pour qui l'Italie est un partenaire crucial au sein de l'OTAN.

De son côté, Mme Meloni "a tout intérêt à avoir de bonnes relations avec Bruxelles et à ne pas entrer dans un conflit frontal", analyse Paolo Modugno, professeur de civilisation italienne à Sciences Po Paris. "Elle est très consciente des problèmes des Italiens, de leur angoisse face à l'inflation et la situation économique. Son urgence est de faire face à la crise, pas de se lancer dans une aventure idéologique", estime-t-il.

Pour tous les analystes, la nomination des ministres régaliens, particulièrement aux Finances et aux Affaires étrangères, constituera un indicateur crucial de l'attitude que compte adopter Mme Meloni en Europe.


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.


Inde: deux insurgés tués par l'armée dans le Cachemire

Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
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  • Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays
  • L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions

SRINAGAR: Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts.

Une unité de l'armée indienne, le Chinar Corps, a fait état mercredi d'un "échange de tirs intense" avec des hommes armés, affirmant les soupçonner d'avoir "tenté une infiltration" dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam où a eu lieu la fusillade.

L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions.

Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.

Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.

Les forces de l'ordre indiennes ont lancé une vaste traque après la fusillade mardi contre un groupe de touristes à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.

Il s'agit de la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle.

Les combats ont diminué depuis que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a révoqué l'autonomie limitée de ce territoire en 2019.