PARIS: Le ministère français des Affaires étrangères a fait état lundi de "sa condamnation la plus ferme de la répression violente, par l’appareil sécuritaire iranien, des manifestations" en Iran, consécutives à la mort de la jeune Mahsa Amini après son interpellation par la police des mœurs.
"Cette répression brutale a déjà conduit à la mort de plusieurs dizaines de manifestants et manifestantes au cours des derniers jours", a dénoncé le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué, précisant que la France examinait avec ses partenaires européens "les options disponibles en réaction à ces nouvelles atteintes massives aux droits des femmes et aux droits de l’Homme en Iran".
Plus de 1 200 manifestants ont été arrêtés dans la république islamique, ont indiqué les autorités lundi, au 10e jour des protestations nocturnes contre la mort de la jeune femme âgé de 22 ans.
Au moins 41 personnes ont été tuées, selon un bilan officiel incluant manifestants et forces de l'ordre. L'ONG Iran Human Rights (IHR) fait elle état "d'au moins 76 personnes tuées dans les manifestations".
Mahsa Amini avait été arrêtée en vertu d'un code vestimentaire très strict pour les femmes, en particulier le port du voile islamique.
Les tensions s'accroissent entre Téhéran et l'Occident avec la convocation lundi par l'Allemagne de l'ambassadeur d'Iran. La veille, l'Union européenne avait dénoncé "l'usage disproportionné de la force" par les autorités iraniennes, tandis que Téhéran a convoqué les ambassadeurs du Royaume-Uni et de Norvège.
"La France condamne toutes les violences, les arrestations et les détentions arbitraires (...), ainsi que les atteintes flagrantes aux droits des femmes et à la liberté d'expression par le blocage de sites d’information et de réseaux sociaux" ainsi que les arrestations "de journalistes dans l’exercice de leur métier", a insisté le Quai d'Orsay.
Elle appelle "l’Iran à cesser cette répression brutale, à respecter pleinement ses engagements internationaux en matière de droits de l'Homme (...) et à garantir la liberté de réunion pacifique et d'association ainsi que la liberté d’opinion et d’expression, notamment sur internet".