LONDRES: Lundi, Amnesty International a lancé une pétition demandant une enquête indépendante de l’ONU sur les «crimes graves» commis par le régime iranien dans le cadre de la répression de la vague de manifestations dans le pays.
Amnesty a appelé les États membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à contribuer à la lutte contre la répression meurtrière des manifestations qui font rage en Iran à la suite de la mort de Mahsa Amini, 22 ans, décédée le 13 septembre après avoir été arrêtée par la police des mœurs du pays. Selon l’organisation, une «crise de l’impunité» a «encouragé» le régime iranien à tuer et à torturer des manifestants iraniens sans crainte de représailles ces dernières années.
Les autorités de Téhéran s’en tirent avec des «crimes graves» ces dernières années sans aucune conséquence, ajoute un communiqué de l’organisation. Amnesty a accusé le régime iranien de soumettre régulièrement les femmes et les jeunes filles à «des détentions arbitraires, des actes de torture et d’autres mauvais traitements» lorsqu’elles ne se plient pas aux «lois abusives, dégradantes et discriminatoires sur le port obligatoire du voile» imposées par l’Iran.
L’organisation a également dénoncé les forces de sécurité iraniennes pour avoir recouru illégalement à la force contre les manifestants, notamment en tirant à bout portant des balles réelles et des plombs, en faisant un usage abusif des gaz lacrymogènes et des canons à eau, et en infligeant des coups de matraque excessifs et violents.
Des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont été tués lors de la répression contre les manifestants, et des centaines d’autres ont été gravement blessés, selon Amnesty, qui a également évoqué le cas de deux hommes devenus aveugles d’un œil ou des deux. L’organisation a par ailleurs critiqué le régime iranien pour avoir bloqué l’accès à Internet dans le but de «dissimuler ses crimes». Elle a également précisé que de nombreuses personnes blessées ne cherchaient pas à se faire soigner à l’hôpital par crainte d’être arrêtées ou de subir d’autres représailles.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com