LONDRES: Le régime syrien a critiqué les interventions menées par l’Occident au Moyen-Orient, déclarant lundi à l’Assemblée générale de l’ONU que le monde se trouvait à un «point critique et dangereux».
Après un discours virulent à l’encontre des pays occidentaux, le ministre des Affaires étrangères Faisal Mekdad a lancé un appel à «relever ensemble les défis de l’insécurité alimentaire, du terrorisme et du changement climatique».
Il a indiqué que le conflit qui dure depuis dix ans en Syrie découle des «tentatives de certains pays d’imposer leur hégémonie aux autres», condamnant les décisions visant à «étrangler les économies», à «bafouer le droit international» et à mener des «guerres d’occupation».
Le conflit est «en fin de compte une tentative de l’Occident de maintenir son contrôle sur le monde», a-t-il poursuivi, prévenant que la tentative de «briser la volonté de la Syrie et de l’isoler du monde» avait échoué.
Selon M. Mekdad, les pays occidentaux interviennent au Moyen-Orient «sous prétexte de diffuser la démocratie et les droits de l’homme». Les groupes terroristes qualifiés de «modérés» sont «utilisés comme des outils», a-t-il ajouté.
Il a affirmé qu’en sapant délibérément l’accès de la Syrie aux médicaments, à la nourriture, au carburant et aux produits de base, le peuple du pays a été puni par l’Occident.
Par ailleurs, il a appelé à la création d’un ordre mondial multipolaire, supervisé par l’ONU, afin de respecter la charte de l’organisation et de soutenir son objectif.
M. Mekdad a souligné que les pratiques d’Israël avaient fait monter les tensions et provoqué l’instabilité au Moyen-Orient. Il a allégué que pendant le conflit en Syrie, Israël soutenait secrètement des groupes terroristes combattant dans le pays, notamment Daech et le front Al-Nosra, ce qu’il a décrit comme un «acte d’agression militaire».
Les activités d’Israël sur le plateau du Golan – qu’il a pris à la Syrie en 1967 et annexé illégalement en 1981 – sont également une source de préoccupation, a indiqué le ministre syrien des Affaires étrangères, prévenant que Damas cherchera à tenir Israël «pour responsable de ces crimes».
La Syrie continue de soutenir la Palestine pour qu’elle devienne un membre à part entière de l’ONU, a assuré M. Mekdad.
Il a évoqué certaines des mesures prises par le régime pour mettre fin au conflit en Syrie, rappelant qu’il avait constamment appelé à «la réconciliation nationale et locale afin de promouvoir l’unité nationale».
À cet égard, M. Mekdad a précisé que le régime avait signé 21 décrets d’amnistie, «permettant aux Syriens de reprendre une vie normale» et mettant fin aux combats dans le pays.
Il a toutefois prévenu qu’en raison du «terrorisme économique» occidental, la Syrie a perdu environ 107 milliards de dollars (1 dollar = 1,04 euro) de recettes pétrolières et gazières depuis 2011, ce qui entraîne d’autres problèmes économiques.
M. Mekdad a affirmé que la Syrie continuera à demander une indemnisation pour le manque à gagner, avant de poursuivre que le régime «fait tout son possible» pour améliorer la situation humanitaire sur le terrain.
En ce qui concerne les questions internationales, le ministre a mentionné que la Syrie soutenait le «droit de la Russie à protéger son territoire national», ajoutant: «La Russie ne se défend pas seulement elle-même, mais elle défend aussi la justice et le droit de l’humanité à rejeter l’hégémonie unipolaire.»
Il a enfin abordé le soutien de la Syrie à la Chine, avançant que Pékin a le droit de protéger sa souveraineté nationale contre les «tentatives occidentales» d’influencer les événements à Hong Kong, à Taïwan et au Xinjiang.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com