PARIS : « Ça va, ça paraît bien vide »: la ministre du Travail, Elisabeth Borne, s'est rendue vendredi dans plusieurs entreprises pour voir si elles recourent bien au télétravail au « maximum » face au Covid-19, prévenant les employeurs qui n'auraient « pas compris » qu'ils s'exposent à des sanctions.
Après une visite au siège de BNP Paribas dans le quartier Opéra, puis dans les locaux d'Engie et de Total à la Défense, la ministre a insisté lors d'un point presse sur le caractère indispensable du télétravail pour les activités qui le permettent, au vu de l'épidémie très brutale de Covid-19.
Depuis une semaine, la nouvelle version du protocole national en entreprise prévoit que 100% des tâches télétravaillables doivent être télétravaillées, a-t-elle rappelé, des règles qui semblent appliquées avec moins d'entrain depuis le nouveau confinement.
« J'ai passé ma semaine à appeler des dirigeants d'entreprises, des DRH, pour leur dire que même si aujourd'hui - et c'est ce qui revient beaucoup - les salariés ne souhaitent pas majoritairement repasser à 100% en télétravail, il faut le faire », a ajouté la ministre, plaidant qu'il faut trouver « le bon équilibre » entre poursuivre l'activité économique et « casser la dynamique de l'épidémie ».
« C'était important pendant cette semaine de sensibiliser » et ensuite « si jamais certaines entreprises n'ont pas compris, on sera dans notre rôle de conseiller, d'accompagner, mais aussi de contrôler et si ça ne va pas, de mettre en demeure et d'avoir des sanctions », a affirmé la ministre.
« On fait d'abord confiance » au dialogue social et « si certains ne comprennent pas, on sera amenés à faire des sanctions », a-t-elle insisté.
Au siège de BNP Paribas, dans la matinée, la ministre a visité un immense open-space quasiment vide, la direction indiquant n'avoir « jamais fait revenir tous les salariés » depuis la première vague. Dans une agence bancaire, « service essentiel » selon la direction, 6 salariés sur 9 étaient en revanche présents, avec un protocole sanitaire strict.
La ministre s'est ensuite rendue au siège d'Engie, accueillant en temps normal 4.000 personnes. Ils n'étaient que 80 vendredi, soit 2%, contre environ « 2.000 avant le second confinement », selon l'entreprise. Celle-ci a expliqué avoir choisi de laisser « des soupapes » pour les personnes ayant des raisons personnelles de venir, car « trop seules ou dans des appartements trop petits », ou ayant des activités nécessitant d'être sur place (dépannage informatique, service courrier...).
Enfin, chez Total, la direction a fait état de 8% de personnes présentes vendredi dans les 4 sites du groupe du quartier d'affaires, et 20% en moyenne sur la semaine.
Le ministère a commandé un sondage pour mesurer l'état réel du recours au télétravail, attendu en principe en début de semaine prochaine.