CANNES: Avec du rouge au sol, Cannes veut "réinventer" sa Croisette, avenue du bord de mer rendue célèbre par le Festival de Cannes et a choisi un groupement international de cabinets d'architecture pour mener ce chantier de 160 millions d'euros.
"La Croisette réinvente sa légende, et s'attaquer à la Croisette, ce n’est pas rien, c'est un objectif d'intérêt général majeur parce que c’est la quintessence d'un certain esprit de la Côte d’Azur", a indiqué le maire LR David Lisnard, lors d'une conférence de presse vendredi.
"La baie est sublime mais elle n’était plus au niveau" tant pour le revêtement du sol, l’éclairage public, les bordures ou sous terre avec un réseau vieux de plus d’un siècle, a-t-il ajouté.
L’équipe retenue est emmenée par l’Atelier d'urbanité Roland Castro, du nom de l'urbaniste et architecte français, mandataire de l'opération, et compte notamment en son sein le cabinet d’architecture norvégien Snohetta, auteur notamment de l'entrée du Mémorial du 11 septembre à New York ou du nouveau siège du groupe Le Monde à Paris.
Ils devront rénover l’ensemble de la voirie et du mobilier urbain de ces 170.000 m2, avec le parti-pris fort d'une pierre rouge sur le sol, censée rappeler la couleur du tapis des marches du Palais des festivals et la roche du massif de l'Esterel voisin.
Des touches de laiton viendront signaler les grands hôtels et les flux de circulation.
La voirie, dont l’asphalte sera lui aussi rouge, réservera deux voies aux véhicules, avec une piste cyclable.
Sur les trottoirs seront disposés des bancs en béton semblant sortir de terre avant d’y disparaître.
Sur ces 2,6 km qui courent du Palais des festivals jusqu’au Palm Beach, sera aussi construit un "théâtre de la mer", face au soleil qui se couche derrière le massif de l’Esterel.
"C’est un projet sobre et élégant qui vise à sublimer la Croisette et à la rendre appropriable par tous", a résumé Gérald Heulluy, président de l’Atelier d'urbanité Roland Castro
La livraison de la première tranche est prévue pour 2025, selon la mairie.
Le budget total, à la charge de la ville et de l'agglomération, est de 160 millions d'euros, comprenant une phase préliminaire sur les réseaux souterrains pour près de 40 millions d'euros.
"Il y a 150 ans, la Croisette n’existait pas, c’était des dunes et des marécages, ce n’est qu’au milieu du 19e siècle que les 27 copropriétaires des lieux ont tracé un chemin de cinq mètres de large avant que la Croisette elle-même n’apparaisse à la fin du 19e siècle", a rappelé M. Lisnard.
Depuis 1960, elle n’avait bénéficié d’aucun aménagement majeur.
Pour lui, il était "plus que temps" de rénover "la vitrine de Cannes, qui a le record d'enseignes de luxe devant l’avenue Montaigne à Paris et la 5e avenue à New-York", et dont il veut aussi garder le "côté populaire" avec les kiosques et les manèges pour enfants.