Selon un rapport, des milliers de bâtiments seraient détruits si un violent séisme frappait Istanbul

Au total, les dégâts causés par un grand tremblement de terre pourraient atteindre 120 milliards de lires turques pour la seule ville d'Istanbul. (AFP)
Au total, les dégâts causés par un grand tremblement de terre pourraient atteindre 120 milliards de lires turques pour la seule ville d'Istanbul. (AFP)
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Publié le Vendredi 06 novembre 2020

Selon un rapport, des milliers de bâtiments seraient détruits si un violent séisme frappait Istanbul

  • • Selon les recherches menées par la municipalité métropolitaine d'Istanbul, un tremblement de terre de magnitude 7,5 pourrait frapper Istanbul: il démolirait ou endommagerait sérieusement environ 48 000 bâtiments dans la ville
  • • Le Parlement turc a approuvé la formation d'une commission d'enquête chargée d'étudier les mesures à prendre en cas de tremblement de terre

 

ANKARA: Une étude récemment publiée révèle que les grandes villes turques sont mal préparées à faire face à un violent séisme – un événement qui devrait, selon les experts, se produire dans les prochaines décennies.

Cette étude fait suite au séisme de magnitude 7 au large de la côte ouest de la Turquie, qui a tué 114 personnes et en a blessé 1 035 autres vendredi après-midi dans la ville d'Izmir, à l'ouest du pays.

Selon les recherches menées par la municipalité métropolitaine d'Istanbul, un tremblement de terre de magnitude 7,5 pourrait frapper Istanbul: il démolirait ou endommagerait sérieusement environ 48 000 bâtiments dans la ville, et en fragiliserait 194 000 autres.

L'étude, préparée par l'Agence de planification d'Istanbul, indique que, dans le cas d’un tremblement de terre de cette force, un tiers des routes de la ville seraient bloquées, sans oublier la menace d'un tsunami.

Les îles des Princes, une destination touristique populaire dans la mer de Marmara, au sud de la ville, seraient fortement menacées par des vagues pouvant atteindre plus de 12 mètres de haut.

Au total, un éventuel séisme de grande ampleur pourrait entraîner des pertes s'élevant à 120 milliards de lires turques (1 lire turque = 0,099 euro) pour la seule ville d'Istanbul. La ville doit être bien préparée, en raison des nombreuses lignes de faille qui la traversent et des nombreux tremblements de terre qu'elle a connus par le passé.

Les experts craignent que les autorités n'aient pas pris les précautions nécessaires, malgré le souvenir encore frais du tremblement de terre de magnitude 7,6 survenu dans la région de Marmara, au sud d'Istanbul, tuant plus de 17 000  personnes.

Selon le rapport, «les tremblements de terre sont certes des catastrophes naturelles, mais les pertes de vies humaines et l'effondrement des maisons ne résultent pas de causes naturelles. Ils sont plutôt causés par l'homme et peuvent être évités. Bien qu'il soit impossible de prévenir les tremblements de terre, il est cependant possible de limiter les dégâts.»

Le gouvernement, qui refuse de révéler à quoi ont servi les impôts levés à la suite du terrible tremblement de terre de 1999 pour prévenir les séismes, fait l’objet de critiques virulentes. On parle de 147,2 milliards de lires collectées au cours des dix-sept dernières années.  

"Amnistie de zonage" et matériaux bon marché

Ali Babacan, ancien «tsar» de l'économie turque et fondateur du Parti de la démocratie et du progrès (Deva) dissident, a suggéré que le gouvernement devrait réserver les ressources du pays à la construction de bâtiments résistants aux séismes, au lieu de les dépenser, dans une course aux profits, pour des projets tels que le controversé canal d'Istanbul, long de 45 km, qui relie la mer Noire à la mer de Marmara.

Les géologues et les experts en séisme craignent que le canal ne déclenche des mouvements de terrain, puisque 1 à 1,5 milliard de mètres cubes de matériaux seront excavés et utilisés pour former de petites îles dans la mer de Marmara.

Burhanettin Bulut, un député du Parti républicain du peuple (CHP), le principal parti d'opposition, faisait partie de l’équipe de politiciens qui s’est rendue sur le terrain à Izmir juste après le tremblement de terre.

«Ce tremblement de terre montre que les entrepreneurs du privé ont utilisé des matériaux bon marché et inadéquats pour la construction de ces bâtiments. Cependant, il appartient à l'État de faire respecter les codes de construction et de surveiller toutes les étapes afin de contrôler la résistance des bâtiments aux tremblements de terre», explique-t-il à Arab News.

M. Bulut s'est entretenu avec de nombreuses victimes du tremblement de terre et a exhorté les autorités à agir.

«Nous ne devons pas négliger la vie de nos concitoyens. La plus grande partie des bâtiments qui se sont effondrés à Izmir avaient bénéficié de l'amnistie de zonage très controversée qui a été promulguée par le gouvernement avant les élections générales de 2018. Plutôt que de se concentrer sur la recherche de logements à louer dans les grandes villes, il est urgent d'exercer un contrôle strict sur le secteur de la construction», ajoute-t-il.

Avec cette amnistie de zonage, la construction d’environ dix millions de bâtiments illégaux dans tout le pays a été validée. Izmir est en tête de liste en termes de nombre de bâtiments illégaux. Lors du récent tremblement de terre, 20 bâtiments à Izmir se sont effondrés, enterrant leurs infortunés habitants.

Le 3 novembre, le Parlement turc a approuvé la formation d'une commission d'enquête chargée d'étudier les mesures à prendre en cas de tremblement de terre – une motion longtemps réclamée par les partis d'opposition.

«Le gouvernement doit désormais collaborer avec les experts sur ce problème, car les victimes du tremblement de terre avec lesquelles j'ai parlé sont en effet désabusées. Tout le monde devrait tirer de sérieuses leçons de cet incident et prendre les précautions nécessaires pour protéger les vies humaines», assure M. Bulut.

Ali Agaoglu, figure célèbre du secteur de la construction en Turquie et architecte de douzaines de zones résidentielles de luxe à Istanbul, a montré, il y a quelques années, comment les matériaux de mauvaise qualité, notamment le sable marin et la ferraille, étaient couramment utilisés dans les bâtiments que son entreprise avait construits par le passé.

«Les bâtiments s'écrouleront comme du papier si un grand tremblement de terre frappe Istanbul», a-t-il affirmé lors d'une interview télévisée.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Le Parlement libanais approuve un projet de loi sur le secret bancaire

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
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  • La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise
  • Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière

BEYROUTH: Le Parlement libanais a approuvé jeudi un projet de loi sur la levée du secret bancaire, une réforme clé réclamée par le Fonds monétaire international (FMI), au moment où des responsables libanais rencontrent à Washington des représentants des institutions financières mondiales.

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise imputée à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a désormais besoin de fonds pour la reconstruction.

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière.

Ces organismes pourront avoir accès à des informations telles que les noms des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

Le Liban applique depuis longtemps des règles strictes en matière de confidentialité des comptes bancaires, ce qui, selon les critiques, rend le pays vulnérable au blanchiment d'argent.

En adoptant ce texte, le gouvernement avait précisé qu'il s'appliquerait de manière rétroactive pendant 10 ans. Il couvrira donc le début de la crise économique, lorsque les banquiers ont été accusés d'aider certaines personnalités à transférer d'importantes sommes à l'étranger.

Le feu vert du Parlement coïncide avec une visite à Washington des ministres des Finances, Yassine Jaber, et de l'Economie, Amer Bisat, ainsi que du nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid, pour des réunions avec la Banque mondiale et le FMI.

M. Jaber a estimé cette semaine que l'adoption des amendements donnerait un "coup de pouce" à la délégation libanaise.

En avril 2022, le Liban et le FMI ont conclu un accord sous conditions pour un programme de prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord avec Beyrouth après des discussions avec M. Jaber. Le nouveau gouvernement libanais s'est engagé à mettre en oeuvre d'autres réformes et a également approuvé le 12 avril un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.


Syrie: Londres lève ses sanctions contre les ministères de la Défense et de l'Intérieur

Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
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  • "Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor
  • Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier

LONDRES: Le Royaume-Uni a annoncé jeudi avoir levé ses sanctions contre les ministères syriens de l'Intérieur et de la Défense ainsi que contre des agences de renseignement, qui avaient été imposées sous le régime de Bachar al-Assad.

"Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor.

Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier.

Ces autorités, issues de groupes rebelles islamistes, ont pris le pouvoir le 8 décembre.

Le Royaume-Uni avait début mars déjà levé des sanctions à l'égard de 24 entités syriennes ou liées à la Syrie, dont la Banque centrale.

Plus de trois cents individus restent toutefois soumis à des gels d'avoirs dans ce cadre, ainsi qu'une quarantaine d'entités, selon le communiqué du Trésor.

Les nouvelles autorités syriennes appellent depuis la chute d'Assad en décembre dernier à une levée totale des sanctions pour relancer l'économie et reconstruire le pays, ravagé après 14 années de guerre civile.


1983 – L'attaque contre les Marines américains à Beyrouth

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  • Les dégâts sont énormes au quartier général des Marines
  • Quatre couches de ciment s'étaient effondrées pour former des tas de décombres, des incendies brûlaient et l'on entendait beaucoup de cris au milieu du sang

BEYROUTH: Le 23 octobre 1983, aux alentours de 6h25, une violente déflagration secoue Beyrouth et sa banlieue, jusque dans les hauteurs montagneuses. Le souffle, sourd et diffus, fait d’abord penser à un tremblement de terre.

Mais sept minutes plus tard, une seconde explosion, bien plus puissante, déchire la ville et ses environs, dissipant toute confusion: Beyrouth venait de vivre l’un des attentats les plus meurtriers de son histoire.

Je travaillais alors pour le journal libanais As-Safir en tant que correspondant de guerre. Beyrouth était assiégée, dans sa banlieue sud, dans les montagnes et dans la région du Kharoub, par des affrontements entre le Parti socialiste progressiste et ses alliés d'une part, et les Forces libanaises d'autre part, dans ce que l'on appelait la «guerre des montagnes».

Le sud du pays a également été le théâtre de la résistance armée des combattants libanais contre l'occupation israélienne. Ces combattants étaient liés à des partis de gauche et, auparavant, à des factions palestiniennes.

Des forces multinationales, notamment américaines, françaises et italiennes, avaient été stationnées à Beyrouth après le retrait des dirigeants et des forces de l'Organisation de libération de la Palestine, à la suite de l'agression israélienne contre le Liban et de l'occupation de Beyrouth en 1982.

Quelques minutes après les explosions, la réalité s’impose avec brutalité: le quartier général des Marines américains, situé sur la route de l’aéroport de Beyrouth, ainsi que la base du contingent français dans le quartier de Jnah, ont été ciblés par deux attaques-suicides coordonnées.

Les assaillants, non identifiés, ont lancé des camions piégés – chargés de plusieurs tonnes d’explosifs – contre les deux sites pourtant fortement sécurisés, provoquant un carnage sans précédent.

Comment nous l'avons écrit

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Au lendemain des attentats, Arab News faisait état de 120 morts parmi les Marines et de 20 morts parmi les Français, un chiffre nettement inférieur au décompte final.

L'attaque de la base américaine a tué 241 militaires américains – 220 Marines, 18 marins et trois soldats – et en a blessé des dizaines. Le bombardement du site militaire français a tué 58 parachutistes français et plus de 25 Libanais.

Ces attentats étaient les deuxièmes du genre à Beyrouth; un kamikaze avait pris pour cible l'ambassade des États-Unis à Aïn el-Mreisseh six mois plus tôt, le 18 avril, tuant 63 personnes, dont 17 Américains et 35 Libanais.

Les dégâts sont énormes au quartier général des Marines. Quatre couches de ciment s'étaient effondrées pour former des tas de décombres, des incendies brûlaient et l'on entendait beaucoup de cris au milieu du sang, des morceaux de corps et de la confusion. Voici ce que nous, journalistes, avons pu voir au milieu du chaos qui régnait immédiatement après la catastrophe, et ce qui reste gravé dans ma mémoire plus de 40 ans plus tard.

La nuit précédente, un samedi, les Marines avaient fait la fête, divertis par un groupe de musique qui avait fait le voyage depuis les États-Unis pour se produire devant eux. La plupart dormaient encore lorsque la bombe a explosé.

Aucun groupe n'a revendiqué les attentats ce jour-là, mais quelques jours plus tard, As-Safir a publié une déclaration qu'il avait reçue et dans laquelle le «Mouvement de la révolution islamique» déclare en être responsable.

Environ 48 heures après l’attentat, les autorités américaines pointent du doigt le mouvement Amal, ainsi qu’une faction dissidente dirigée par Hussein al-Moussawi, connue sous le nom d’Amal islamique, comme étant à l’origine de l’attaque.

Selon la presse locale de l’époque, la planification de l’attentat aurait eu lieu à Baalbeck, dans la région de la Békaa, tandis que le camion utilisé aurait été aperçu garé devant l’un des bureaux du mouvement Amal.

Le vice-président américain, George H.W. Bush, s'est rendu au Liban le lendemain de l'attentat et a déclaré: «Nous ne permettrons pas au terrorisme de dicter ou de modifier notre politique étrangère.»

La Syrie, l'Iran et le mouvement Amal ont nié toute implication dans les deux attentats.

En riposte à l’attaque visant leurs soldats, les autorités françaises ont lancé une opération militaire d’envergure: huit avions de chasse ont bombardé la caserne Cheikh Abdallah à Baalbeck, que Paris considérait comme un bastion de présences iraniennes.

À l’époque, les autorités françaises ont affirmé que les frappes avaient fait environ 200 morts.

Un responsable de l'Amal islamique a nié que l'Iran disposait d'un complexe dans la région de Baalbeck. Toutefois, il a reconnu le lien idéologique fort unissant son groupe à Téhéran, déclarant: «L’association de notre mouvement avec la révolution islamique en Iran est celle d’un peuple avec son guide. Et nous nous défendons.»

Le 23 novembre, le cabinet libanais a décidé de rompre les relations avec l'Iran et la Libye. Le ministre libanais des Affaires étrangères, Elie Salem, a déclaré que la décision «a été prise après que l'Iran et la Libye ont admis qu'ils avaient des forces dans la Békaa».

Un rapport d'As-Safir cite une source diplomatique: «Les relations avec l'Iran se sont détériorées en raison des interventions, pratiques et activités illégales qu'il a menées sur la scène libanaise, malgré de nombreux avertissements.»

Les attentats du 23 octobre étaient jusqu'alors le signe le plus évident de l'évolution de l'équilibre des forces régionales et internationales au Liban et de l'émergence d'un rôle iranien de plus en plus important dans la guerre civile.

Le chercheur Walid Noueihed m'a expliqué qu'avant 1982, Beyrouth avait accueilli toutes les formes d'opposition, y compris l'élite éduquée, appelée «opposition de velours», et l'opposition armée, dont les membres étaient formés dans des camps ou des centres d'entraînement palestiniens dans la vallée de la Békaa et au Liban-Sud.

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Vue aérienne de l'ambassade américaine à Beyrouth après l'explosion qui a fait 63 morts, dont 46 Libanais et 17 Américains. (AFP)

Il a indiqué que l'opposition iranienne au chah était présente parmi ces groupes et a décrit Beyrouth comme une oasis pour les mouvements d'opposition jusqu'en 1982. Toutefois, cette dynamique a changé lorsqu'Israël a envahi le Liban et assiégé Beyrouth, ce qui a entraîné le départ de l'OLP en vertu d'un accord international qui exigeait en échange qu'Israël s'abstienne de pénétrer dans Beyrouth.

Si les factions palestiniennes ont quitté le Liban, ce n'est pas le cas des combattants libanais associés à l'OLP, pour la plupart des chiites qui constituaient la base des partis de gauche libanais.

Les attaques contre les bases militaires américaines et françaises ont entraîné le retrait des forces internationales du Liban, explique M. Noueihed, laissant une fois de plus Beyrouth sans protection. Les opérations de résistance se sont multipliées, influencées par des idéologies distinctes de celles de la gauche traditionnelle, des groupes comme l'Amal islamique affichant ouvertement des slogans prônant la confrontation avec Israël.

En 1985, le Hezbollah est officiellement créé en tant qu'«organisation djihadiste menant une révolution pour une république islamique». Il s'est attiré le soutien des partis de gauche libanais et palestiniens, en particulier après l'effondrement de l'Union soviétique.

Selon M. Noueihed, l'émergence du Hezbollah a coïncidé avec le déclin des symboles existants de la résistance nationale, ce qui semble indiquer une intention d'exclure toutes les autres forces du pays du mouvement de résistance, laissant le Hezbollah comme parti dominant.

L'influence iranienne au Liban est devenue évidente lors des violents affrontements entre le Hezbollah et Amal, qui ont fait des dizaines de victimes et se sont terminés par la consolidation du contrôle du Hezbollah au milieu de la présence des forces militaires syriennes.

Beyrouth se vide peu à peu de son élite intellectuelle, a souligné M. Noueihed. Des centaines d’écrivains, d’intellectuels, de chercheurs et de professionnels des médias ont fui vers l’Europe, redoutant pour leur sécurité, laissant derrière eux une ville désertée par ceux qui faisaient autrefois vibrer sa vie culturelle et académique.

Najia Houssari est rédactrice pour Arab News, basée à Beyrouth. Elle était correspondante de guerre pour le journal libanais As-Safir au moment du bombardement de la caserne des Marines américains.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com