PARIS : La paléo-climatologue Valérie Masson-Delmotte a estimé que le secteur du sport doit "monter en puissance" afin de prendre en compte les "transformations profondes" qu’entraîne le réchauffement climatique, jeudi lors du festival 'Demain le sport'.
"Le changement climatique touche le sport. Beaucoup d'événements ont été annulés cet été avec la chaleur extrême", rappelle la scientifique, membre du GIEC, et directrice de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives).
"Et donc la question pour le sport comme pour tous c'est soit des transformations subies, c'est-à-dire des événements (climatiques) qui s'intensifient dans un climat qui se réchauffe, et là on n'est pas prêt. Soit des transformations choisies, avec une pratique sportive qui anticipe sur les calendriers, les infrastructures, pour permettre d'être résilient finalement avec le climat qui se réchauffe", assure-t-elle.
En juillet 2021, la fondation WWF avait publié un rapport sur les conséquences du réchauffement climatique, estimant que les Français pourraient perdre "jusqu'à deux mois d'activité par an dans un monde à +4 degrés".
"Il y a besoin de faire monter l'exigence sur de meilleures pratiques, comme mesurer les émissions de gaz à effet de serre sur un grand événement, c'est plusieurs millions tonnes de CO2 (infrastructures, hébergement, transport)", explique-t-elle.
"On voit que c'est le début, que les pratiques commencent à évoluer, mais qu'il y a besoin de mieux mobiliser. Il y a des enjeux à enclencher des transformations profondes dans ces secteurs. Mais il y a besoin que le sport monte en puissance, monte en compétence sur ces sujets", a-t-elle dit.