Le ciel est la limite pour les personnes qui suivent une formation de pilote privé en Arabie saoudite

Certaines académies proposent également une formation à la licence pour un avion de sport, ce qui vous permet de piloter un petit avion de sport d’une charge totale maximale de 600 kg, pilote et passager compris. (Photo fournie)
Certaines académies proposent également une formation à la licence pour un avion de sport, ce qui vous permet de piloter un petit avion de sport d’une charge totale maximale de 600 kg, pilote et passager compris. (Photo fournie)
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Publié le Dimanche 18 septembre 2022

Le ciel est la limite pour les personnes qui suivent une formation de pilote privé en Arabie saoudite

  • Le cours de pilote privé comporte soixante heures de formation au sol qui représentent l’aspect théorique
  • Alors que la plupart des apprenants voient la PPL comme un tremplin vers une carrière de pilote professionnel, beaucoup aspirent simplement à voler comme sport d’aventure amusant pendant le week-end

RIYAD: On a tendance à associer l’aviation privée aux milliardaires dans des jets Lear faisant des allers-retours entre Monte Carlo et les Bahamas. Cependant, l’entrée dans ce monde est étonnamment abordable et accessible, en particulier en Arabie saoudite.

La prolifération des académies d’aviation privée au sein du Royaume a permis aux hommes et aux femmes ordinaires d’obtenir une licence de pilote privé en quelques mois, ce qui permet de conduire un avion de sport ou de loisir avec quelques passagers, mais non à des fins commerciales.

Le pilote Aboubakar Mohammed, instructeur en chef à la Rabigh Wings Aviation Academy située au nord de Djeddah, explique la procédure.

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«Vous devez avoir au moins 17 ans et disposer de préférence d’un diplôme d’études secondaires. La première exigence est un test d’évaluation de vos compétences en anglais. Vous devez compléter au moins quatre niveaux parmi les six.»

«Une vérification du casier judiciaire s’impose, en plus d’un examen médical et d’un test de dépistage de drogue, qui sont effectués dans certaines cliniques spécifiques certifiées par l’Autorité générale de l’aviation civile.

«Une fois que tout est bon, votre inscription au cours de pilote privé est complète. Elle comporte soixante heures de formation au sol qui représentent l’aspect théorique.»

en bref

L’ensemble du processus d’obtention d’une licence de pilote privé nécessite trois à quatre mois. Le coût total s’élève à 60 000 riyals saoudiens environ, soit 16 000 dollars américains (1 dollar = 1 euro), frais d’examen compris.

Après cela, vous êtes prêt(e) à entamer la formation dans les airs. Cette dernière nécessite un minimum de trente-cinq heures, d’abord avec un instructeur puis en solo. Les personnes en formation apprennent à décoller et à atterrir sur des pistes de gazon courtes et à voler de nuit. D’autres exercices incluent le décrochage et le redémarrage de votre avion en vol.

«L’idée est de vous préparer aux normes de l’Autorité générale de l’aviation civile, déclare M. Mohammed, puisque c’est cette entité qui s’occupe des examens finaux oraux, écrits et pratiques et délivre votre licence.»

«Il ne s’agit pas seulement d’obtenir la licence – mais de profiter de l’aventure. En arabe, il y a une expression qui signifie voler de bonheur. Et nous volons littéralement de bonheur!»- Islam Saeed Gwayed, responsable de la sécurité et de la formation au Club de l’aviation saoudienne à Thamamah

L’examen écrit de l’Autorité générale de l’aviation civile est un questionnaire informatisé à choix multiples, suivi d’une évaluation finale qui concerne votre capacité de piloter.

L’ensemble du processus nécessite trois à quatre mois. Le coût total s’élève à 60 000 riyals saoudiens environ, soit 16 000 dollars américains, frais d’examen compris.

Vous pouvez choisir d’étudier vous-même les informations requises, en consultant le matériel en ligne, puis passer directement à l’examen écrit de ladite autorité. C’est une option moins chère, mais qui ne comprend ni l’expérience immersive d’une vraie salle de classe avec un instructeur professionnel ni la camaraderie avec les autres apprenants.

Certaines académies proposent également une formation à la licence pour un avion de sport, ce qui vous permet de piloter un petit avion de sport d’une charge totale maximale de 600 kg, pilote et passager compris. Cela ne nécessite que vingt heures de temps de vol surveillé et en solo mais, une fois de plus, ne comprend pas l’immersion profonde du cours complet pour une licence de pilote privé.

Après avoir réussi vos examens écrits et pratiques de l’Autorité générale d’aviation civile, vous obtiendrez la licence PPL qui vous permet de piloter un avion monomoteur léger.

D’autres types d’appareils, comme les hydravions et les avions bimoteurs, nécessitent des qualifications plus avancées. De plus, une PPL n’autorise que les «règles de vol à vue», ce qui signifie que vous n’aurez pas le droit de voler dans des conditions de faible visibilité. Piloter un avion dans des conditions météorologiques très défavorables nécessite une qualification de vol aux instruments, avec une formation et des examens supplémentaires.

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Alors que la plupart des apprenants voient la PPL comme un tremplin vers une carrière de pilote professionnel, beaucoup aspirent simplement à voler comme sport d’aventure amusant pendant le week-end.

Cependant, le pilote Islam Saeed Gwayed, responsable de la sécurité et de la formation au Club de l’aviation saoudienne à Thamamah, au nord de Riyad, considère le fait de piloter comme une amélioration de la vie à plusieurs égards.

 «D’abord, lorsque vous êtes aux commandes d’un avion, vous vivez l’instant présent à 100%. Cela vous permet de vous éloigner de tous vos problèmes et stress quotidiens.»

«Ensuite, cela renforce le leadership et la prise de décision chez une personne. Piloter un avion comporte une grande responsabilité et tout dépend de vous en tant que pilote.»

«Troisièmement, vous apprenez beaucoup sur les conditions météorologiques, le paysage ainsi que tous les aspects techniques de l’avion et le fonctionnement des aéroports. Et lorsque vous observez le monde depuis un cockpit, la perception est très différente de la réalité.»

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«Enfin, c’est un passe-temps qui peut vous mener vers d’autres loisirs. Si vous voulez jouer au golf à Taïf ou faire de la plongée à Yanbu, vous pouvez simplement prendre votre avion et vous y rendre.»

L’achat d'un avion ne doit pas vous coûter des millions. Les avions de sport d’occasion (comme le Cessna Skyhawk 172 à quatre places) sont disponibles pour aussi peu que 250 000 riyals saoudiens (soit 66 700 euros environ). La propriété partagée permet de rendre les prix  encore plus abordables.

M. Mohammed recommande l’Arabie saoudite, qu’il considère comme un endroit idéal pour les pilotes privés, «parce qu’une grande partie de l’espace aérien a relativement moins de restrictions que, disons, Londres, où vous avez les aéroports d'Heathrow, de Stanstead, de Gatwick et de Luton, en plus de toutes les bases militaires. Piloter un avion peut être un véritable défi là-bas, compte tenu du trafic aérien.

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«Ici, il y a un plus grand choix de trajectoires de vol que vous pouvez utiliser. Et c’est un grand pays avec des destinations très diverses. Il n’y a rien de mieux que de voir le Royaume depuis les airs.»

M. Gwayed a un conseil pour les apprentis pilotes privés: «Prenez du plaisir!»

«Certains apprenants me disent qu’ils ont hâte de terminer la formation pour obtenir la licence. Mais je leur dis de se détendre et de prendre leur temps. Ils en apprendront probablement plus parce qu’ils ne seront pas si stressés à l’idée d’obtenir la licence. Il ne s’agit pas seulement d’obtenir la licence – mais de profiter de l’aventure.»

«En arabe, il y a une expression qui signifie voler de bonheur. Et nous volons littéralement de bonheur!»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".