Kirghizstan/Tadjikistan: Plus de 90 morts lors des récentes violences

Des manifestants organisent un rassemblement pour demander aux autorités de soutenir les habitants de la province de Batken, dans le sud du Kirghizistan, à la suite d'affrontements frontaliers avec les troupes tadjikes, près du parlement kirghize à Bichkek le 16 septembre 2022. (AFP)
Des manifestants organisent un rassemblement pour demander aux autorités de soutenir les habitants de la province de Batken, dans le sud du Kirghizistan, à la suite d'affrontements frontaliers avec les troupes tadjikes, près du parlement kirghize à Bichkek le 16 septembre 2022. (AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 18 septembre 2022

Kirghizstan/Tadjikistan: Plus de 90 morts lors des récentes violences

  • Dans un communiqué, le ministère kirghiz de la Santé a annoncé la mort de douze personnes supplémentaires dans la région de Batken, située au sud-ouest du Kirghizstan et frontalière du Tadjikistan
  • «Vladimir Poutine a appelé les parties à empêcher une nouvelle escalade et à prendre des mesures pour résoudre la situation le plus rapidement possible, et cela uniquement par des voies pacifiques et politico-diplomatiques», a indiqué M. Poutine

BICHKEK: Au moins 94 personnes ont été tuées cette semaine lors d'affrontements frontaliers entre le Tadjikistan et le Kirghizstan, ont indiqué dimanche les deux camps, les pires violences depuis des années entre ces pays qui ont instauré une trêve fragile.

La situation à la frontière disputée de ces deux ex-républiques soviétiques d'Asie centrale était toutefois calme dans la soirée, selon Bichkek, après la signature vendredi d'un cessez-le-feu en urgence.

La diplomatie tadjike a publié dimanche sur Facebook un premier bilan détaillé de son côté, faisant état de 35 morts et de 25 blessés lors des combats entre mercredi et vendredi, et affirmant que la plupart des morts étaient des civils.

Cette source assure que l'armée kirghize a notamment tué douze personnes lors d'une frappe de drone sur une mosquée, six autres lors d'une autre attaque de drone contre une école, et sept autres lors de tirs sur une ambulance.

L'AFP n'a pas pu vérifier ces déclarations de source indépendante, dans un pays autoritaire et très fermé à la presse.

Pour sa part, dans son dernier bilan, le ministère de la Santé kirghiz a indiqué que 59 Kirghiz avaient été tués dans la région de Batken, située au sud-ouest du Kirghizstan et frontalière du Tadjikistan.

Bichkek a également indiqué que 144 personnes avaient été blessées et le ministre des Situations d'urgence, Boobek Ajikeeb, a affirmé dimanche que quatre soldats kirghiz étaient portés disparus.

Le président kirghiz, Sadyr Japarov, a annoncé un jour de deuil national lundi.

Il s'agit d'un bilan humain d'une gravité exceptionnelle, lors de combats frontaliers, depuis l'indépendance de ces deux pays en 1991.

Poutine appelle au calme

Le bilan des combats dépasse désormais largement celui de précèdents combats frontaliers d'ampleur, en avril 2021, qui avaient causé la mort d'une cinquantaine de personnes et fait craindre un conflit à plus grande échelle.

Lors d'entretiens téléphoniques, le président russe Vladimir Poutine a appelé dimanche les présidents kirghiz Sadyr Japarov et tadjik Emomali Rakhmon à éviter de nouveaux affrontements, dans ces pays où Moscou joue historiquement le rôle d'arbitre.

"Vladimir Poutine a appelé les parties à empêcher une nouvelle escalade et à prendre des mesures pour résoudre la situation le plus rapidement possible, et cela uniquement par des voies pacifiques et politico-diplomatiques", a indiqué M. Poutine, selon un communiqué du Kremlin.

La situation semblait se stabiliser dimanche. Aucun incident majeur n'a été signalé pendant la journée.

Dans un communiqué, les garde-frontières kirghiz ont indiqué qu'à 22H00 locales (17H00 GMT) la situation à la frontière dans les régions de Batken et Och "restait tendue", mais "avec une tendance à la stabilisation".

"Dans le cadre des accords conclus, les forces et moyens envoyés en renfort sont en train d'être retirés de la frontière vers leurs lieux de déploiement habituels", a ajouté cette source.

"Les forces des deux républiques (kirghize et tadjike, ndlr) assurent le contrôle de l'ordre public dans les territoires frontaliers" et mènent des patrouilles sur les routes entre les localités de Khoudjand et Kanibadam, au Tadjikistan, et d'Arka et Borbordouk, dans la région de Batken au Kirghizstan, ont précisé les garde-frontières kirghiz.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé samedi des responsables des deux camps par téléphone "pour favoriser un dialogue pour un cessez-le-feu durable", a indiqué un porte-parole des Nations Unies.

La frontière entre le Tadjikistan et le Kirghizstan est le théâtre de combats réguliers. Près de la moitié des 970 kilomètres de frontière commune est contestée depuis la dislocation de l'URSS, sur fond de tensions pour l'accès aux ressources.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.