Tunisie: Des «jardins suspendus» résistent à la sécheresse

La cueillette des figues dans la ville tunisienne de Djebba (Photo, AFP).
La cueillette des figues dans la ville tunisienne de Djebba (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 18 septembre 2022

Tunisie: Des «jardins suspendus» résistent à la sécheresse

  • Les jardins suspendus dans la partie haute de Djebba, sont irrigués par l'eau de cinq sources au sommet de la montagne
  • Connu surtout pour ses figuiers, Djebba fait partie depuis 2020 des systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial

DJEBBA: Au moment où la sécheresse met en péril les récoltes en Tunisie, des "jardins suspendus" dans un village à 700 mètres d'altitude dans le nord-est du pays résistent grâce à un système unique inscrit au patrimoine agricole mondial.

Connu surtout pour ses figuiers, Djebba fait partie depuis 2020 des "Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM)", une appellation gérée par l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) qui l'a décernée à quelque 70 sites dans 22 pays différents depuis 2005.

A Djebba, les agriculteurs ont réussi à façonner le paysage montagneux à leur avantage en intégrant l'agriculture sur les terrasses naturelles ou  construites en pierres sèches. Ces "jardins suspendus" qui bénéficient aussi d'un système d'irrigation efficace satisfont aux besoins alimentaires des communautés locales tout au long de l'année.

Si les jardins de Djebba produisent de nombreux autres fruits et légumes, la figue reste le fruit fétiche du village qui organise depuis 2017 son festival annuel de "Karmous" (figue en dialecte tunisien) pour promouvoir ce produit phare et principale source de revenus pour la majorité des habitants de cette région.

Djebba produit plus de 13 variétés de figues dont celle de "Bouhouli" qui ne pousse que dans cette région et qui est protégée par une Appellation d'origine contrôlée (AOC) depuis 2012.

Richesses naturelles

Les jardins suspendus dans la partie haute de Djebba, sont irrigués par l'eau de cinq sources au sommet de la montagne qui s'écoulent jusqu'aux canaux traditionnels qui traversent les fermes.

Les agriculteurs se répartissent l'eau en ouvrant et en fermant des canaux pendant des heures précises selon un système de partage basé sur la taille de chaque jardin et le nombre de ses arbres.

Pour tirer profit des "richesses naturelles" de sa région, Farida Djebbi, 65 ans, a fondé en 2016 une coopérative regroupant une dizaine de femmes pour valoriser et encourager le retour aux méthodes traditionnelles dans la production de la confiture, des figues séchées et de l'eau distillée de plusieurs plantes et fleurs sauvages.

Mais la région n'est pas totalement à l'abri des aléas climatiques, met en garde le militant local Taoufik Rajhi, 60 ans, qui alerte sur une baisse du niveau d'eau dans les sources ces dernières années, ce qui fait peser "une menace sur le système agricole".

Si "la zone supérieure proche des sources d'eau" reste à l'abri, les jardins situés en contrebas, où les feuilles de certains arbres sont jaunissantes, risquent de pâtir de la rareté de l'eau, ajoute-t-il.

M. Rajhi estime que la baisse du niveau des sources est principalement dû au "changement climatique et à la mauvaise pluviométrie".

Maintenir l'équilibre

Mais il pointe aussi à une tendance à privilégier l'agriculture commerciale avec une plantation intensive de figuiers, plus rentables, au détriment d'autres variétés moins consommatrices d'eau.

D'où, selon lui, la nécessité de "maintenir l'équilibre et la diversité" des jardins de Djebba. Selon le FAO, une telle diversité permet en effet une utilisation efficace de l'eau,  maintient la richesse du sol et rend le modèle "résilient".

Malgré la baisse du niveau de l'eau et son potentiel impact sur leurs cultures, les agriculteurs de Djebba se vantent de la spécificité de leur territoire, qui compte selon la presse pas moins de 25.000 figuiers.

En pleine saison de récolte dans sa ferme, Lotfi Al-Zermani, 52 ans, se félicite ainsi de ce les figues de Djebba soient "très demandées" en Tunisie mais aussi à l'export, grâce au label AOC.

"L'exportation est devenue plus facile et se fait en plus grande quantité, et le prix des figues a augmenté", se réjouit-il.

"La figue n'est pas un simple fruit à Djebba. Nous sommes nés et nous grandissons parmi les figuiers. Nous apprenons à prendre soin d'eux depuis l'enfance", dit Shaïma Rajhi, étudiante de 20 ans, en récoltant le fruit emblématique dans la ferme familiale.


Tunisie: 14 corps de migrants retrouvés sur les côtes de l'île de Djerba

Des migrants africains attendent un train à la gare le 5 juillet 2023, alors qu'ils fuient vers Tunis au milieu des troubles à Sfax suite à l'assassinat, le 3 juillet, d'un Tunisien lors d'une altercation avec des migrants (Photo, AFP).
Des migrants africains attendent un train à la gare le 5 juillet 2023, alors qu'ils fuient vers Tunis au milieu des troubles à Sfax suite à l'assassinat, le 3 juillet, d'un Tunisien lors d'une altercation avec des migrants (Photo, AFP).
Short Url
  • La Tunisie et la Libye sont les principaux points de départ en Afrique du Nord pour des milliers de migrants clandestins
  • Un Egyptien, identifié grâce à son passeport retrouvé sur le corps, figure aussi parmi les morts, selon la même source

TUNIS: Les corps de 14 migrants morts noyés au large de la Tunisie ont été retrouvés sur les côtes de l'île de Djerba depuis vendredi, ont indiqué les autorités mercredi.

"Les corps ont commencé à échoir sur les côtes de Djerba vendredi. Quatorze corps, la plupart des Africains subsahariens, ont été récupérés depuis", a déclaré à l'AFP Fethi Bakkouche, procureur du tribunal de Médenine (sud-est), dont dépend l'île de Djerba.

Un Egyptien, identifié grâce à son passeport retrouvé sur le corps, figure aussi parmi les morts, selon la même source.

Point de départ 

La Tunisie et la Libye sont les principaux points de départ en Afrique du Nord pour des milliers de migrants clandestins, qui risquent leur vie chaque année dans l'espoir d'une vie meilleure en Europe.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations, 2.498 personnes sont mortes ou ont disparu en tentant de traverser la Méditerranée centrale l'année dernière, soit une augmentation de 75% par rapport à 2022

Mardi, les autorités tunisiennes avaient annoncé avoir retrouvé depuis samedi sur les côtes du centre-est du pays les corps de 22 migrants morts noyés au large en tentant de gagner clandestinement l'Europe à bord d'embarcations de fortune.


Liban: le Hezbollah dément que la moitié de ses commandants dans le sud aient été tués par Israël

Des panaches de fumée éclatent lors du bombardement israélien sur le village d'Alma al-Shaab, dans le sud du Liban, le 25 avril 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
Des panaches de fumée éclatent lors du bombardement israélien sur le village d'Alma al-Shaab, dans le sud du Liban, le 25 avril 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
Short Url
  • Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait affirmé en 2021 que sa formation comptait 100.000 combattants
  • L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah

BEYROUTH: Le Hezbollah libanais a démenti jeudi que la moitié de ses commandants dans le sud du Liban aient été "éliminés" comme l'a affirmé Israël, assurant qu'un petit nombre de ses responsables ont été tués en plus de six mois d'affrontements.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes, avait affirmé mercredi le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

Affirmations fausses 

"Ces affirmations sont fausses, dénuées de tout fondement", a déclaré une source du puissant mouvement pro-iranien à l'AFP.

Le nombre de membres du Hezbollah "occupant des postes de responsabilité qui ont été tués se compte sur les doigts d'une seule main", a ajouté cette source.

Pour elle, les allégations israéliennes "visent à remonter le moral de l'armée (israélienne) qui est effondrée".

Depuis le début de la guerre le 7 octobre, le Hezbollah a perdu 252 combattants dans des frappes israéliennes au Liban, selon un décompte de l'AFP.

Israël affirme régulièrement éliminer des responsables locaux du Hezbollah dans des frappes ciblées. Mais la formation chiite n'a annoncé que la mort d'un petit nombre de ses responsables, le reste des morts étant présentés comme de simples combattants.

Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait affirmé en 2021 que sa formation comptait 100.000 combattants, un chiffre susceptible d'être gonflé selon des analystes.

Au total, les violences entre Israël d'un côté et le Hezbollah et des groupes alliés de l'autre ont fait 380 morts du côté libanais, dont 72 civils, depuis le début de la guerre.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.


Israël dit «  avancer » dans les préparatifs de son opération militaire sur Rafah

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
Short Url
  • "Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer
  • Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi

JERUSALEM: Le gouvernement israélien dit "avancer" dans les préparatifs de son opération militaire prévue sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où selon lui quatre bataillons de combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas sont regroupés.

"Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer, lors d'un point presse. "Les quatre bataillons qui restent à Rafah ne peuvent pas échapper à Israël, ils seront attaqués".

M. Mencer a ajouté que "deux brigades de réservistes" avaient été mobilisées pour des "missions défensives et tactiques dans Gaza".

Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré à plusieurs reprises qu'Israël entendait mener un assaut contre Rafah, ville où sont réfugiés des centaines de milliers de Gazaouis, déplacés par la guerre.

M. Netanyahu insiste sur le fait que l'anéantissement des derniers bataillons du Hamas à Rafah est cruciale dans la poursuite des objectifs de la guerre contre le Hamas, mouvement islamiste qui a pris le pouvoir dans le territoire côtier depuis 2007.

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics.

Mais les ONG et un nombre croissant de pays - et même l'allié historique américain - s'opposent à cette opération, craignant qu'elle ne fasse de nombreuses victimes civiles.

Le Hamas de son côté a répété sa demande de cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, ce qui à ce stade de la guerre est inacceptable pour M. Netanyahu et son gouvernement qui ont juré d'"anéantir" le mouvement.

"Au moins 26.000 terroristes ont été tués, appréhendés, ou blessés dans les combats", a avancé M. Mencer.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas et lancé une offensive massive qui a fait jusqu'à présent 34.262 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.