KHARTOUM: Les généraux au pouvoir au Soudan ont accepté de laisser les factions politiques civiles nommer les futurs chef de l'Etat et Premier ministre, a affirmé vendredi le numéro deux du régime militaire.
Mohamed Hamdan Daglo, le patron des très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), a tenu ses propos au lendemain d'une réunion avec le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, arrivé au pouvoir après un coup d'Etat le 25 octobre 2021.
Le général Burhane est également chef du Conseil de souveraineté qui dirige le pays depuis le putsch. M. Daglo, lui, est le numéro deux du Conseil.
"Nous avons réitéré notre engagement en faveur d'un départ de l'armée du pouvoir qui accordera la gouvernance aux (factions) civiles", a écrit M. Daglo, dit Hemedti, sur Twitter.
Les généraux "se sont mis d'accord, sans équivoque, sur le fait que les (factions) civiles devraient choisir un chef civil pour le Conseil de souveraineté ainsi qu'un Premier ministre", a-t-il ajouté.
M. Daglo a indiqué que l'institution militaire se consacrerait ensuite "pleinement" à ses devoirs, "tel que stipulé par la Constitution et la loi".
Il a encore dit espérer que les factions civiles "puissent s'accorder sur un gouvernement entièrement formé de civils pour terminer la période de transition".
Le Soudan est plongé dans l'instabilité depuis le coup d'Etat du général Burhane. Le putsch a brutalement arrêté la transition démocratique lancée en 2019 après la chute de la dictature islamo-militaire d'Omar el-Béchir.
Des manifestations sont organisées presque toutes les semaines pour réclamer le départ des militaires.
Le général Burhane s'est dit début juillet prêt à s'effacer devant un gouvernement civil, sans toutefois quitter son poste.
Mais pour les Forces pour la liberté et le changement (FLC), principal bloc civil, il ne s'agit que d'une "tactique" pour garder la haute main sur le pays.
Le pays, déjà l'un des plus pauvres au monde, ne cesse de s'enfoncer dans le marasme politique et économique. L'inflation avoisine chaque mois les 200%, la monnaie est en chute libre et le prix du pain a été multiplié par dix depuis le putsch.
Plusieurs initiatives ont émergé ces derniers mois pour tenter de sortir le Soudan de la crise, sans succès.