PARIS: Nouveau nom, nouvelle direction, et un saut dans l'inconnu: La République en marche, qui devient officiellement "Renaissance" samedi à Paris, doit trouver son rôle dans un second quinquennat Macron sans majorité, avant de faire émerger un successeur pour l’Élysée.
Quelque 25 000 à 26 000 adhérents étaient appelés, de vendredi à samedi midi, à approuver, par vote électronique, les nouveaux statuts du parti, son nouveau nom "Renaissance", déjà employé à l'Assemblée et au Parlement européen, et la composition de la nouvelle direction.
Les résultats seront proclamés à partir de 20h00, en présence d’Élisabeth Borne. Pas de suspense pour prendre la suite de Stanislas Guerini: un seul candidat a émergé, missionné par Emmanuel Macron: Stéphane Séjourné, 37 ans, ex-collaborateur du chef de l’État et président des eurodéputés Renaissance.
M. Séjourné entend s'entourer d'une "direction collégiale" comprenant les représentants des partis associés Agir et Territoires de Progrès (Franck Riester et Olivier Dussopt), mais aussi et surtout des prétendants aux premiers rôles pour la présidentielle de 2027. Au premier rang desquels les ministres Bruno Le Maire, qui sera en charge des idées, et Gérald Darmanin, à qui reviendra la formation.
"Deux choses sont importantes", explique un cadre de la direction sortante. "Un: mettre vraiment autour de la table tous les prétendants à 2027. Il faut qu'ils soient là, actifs, présents dans la discussion". Deux: "dérouler une organisation partisane qui sera capable d'élire un chef de parti potentiellement candidat à la présidentielle", après les élections européennes de 2024.
La direction comprendra également le ministre délégué Clément Beaune (international) et la secrétaire d’État Bérengère Couillard (relations avec les adhérents) ou encore la présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée Aurore Bergé, chargée de la "riposte".
Candidat unique en 2027?
Les nouveaux statuts du parti, qui a revendiqué jusqu'à 400 000 adhérents sans obligation de cotisation, devraient instaurer une adhésion payante, ainsi que des scrutins pour les représentants locaux, un point attendu dans un parti ayant montré de grandes difficultés à s'implanter au niveau local.
Si le parti aura "vocation à présenter un candidat" à l’Élysée --M. Macron ne pouvant se représenter--, il devra également s'entendre avec les composantes autonomes de la majorité: le MoDem de François Bayrou, et Horizons de l'ancien Premier ministre Édouard Philippe.
Vendredi, M. Philippe a assuré Élisabeth Borne de son soutien lors des journées parlementaires de son parti à Fontainebleau, tout en livrant un discours fleuve déroulant sa "stratégie" pour le pays.
François Bayrou, quant à lui, réunira ses troupes le week-end prochain à Guidel (Morbihan) pour les universités du MoDem.
De son côté, Renaissance aura fort à faire, notamment à l'Assemblée, où le camp présidentiel ne détient qu'une majorité relative. Après une session extraordinaire estivale sans grands heurts, le menu d'automne s'annonce compliqué: projets de loi sur l'assurance-chômage, sur les énergies renouvelable et projet de loi d'orientation du ministère de l'Intérieur, avant la grande affaire de la rentrée: le budget.
Gouvernement et majorités semblent déjà se préparer à déclencher l'article 49.3, qui permet l'adoption d'un texte sans vote, sauf motion de censure. Les débats du PLFSS risquent de s'enflammer avec l'hypothèse d'une inclusion de la réforme des retraites, évoquée lundi par le président.