« Les Contes berbères de mon grand-père », avant-goût d’une tradition orale exceptionnelle

La couverture de l'ouvrage, illustrée par Mélodie Hojabr (fournie)
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Publié le Vendredi 16 septembre 2022

« Les Contes berbères de mon grand-père », avant-goût d’une tradition orale exceptionnelle

  • Les Contes berbères de mon grand-père est un recueil de contes rassemblés en pays berbère par l’anthropologue Slimane Rahmani et retranscrits par Jamil Rahmani
  • Parmi les principaux éléments de ces contes innombrables figurent les naissances miraculeuses, les êtres mythologiques, les animaux comme le chacal et le hérisson, mais aussi les trésors

PARIS : Dernier né d’Orients éditions, Les Contes berbères de mon grand-père est un recueil de contes rassemblés en pays berbère par l’anthropologue Slimane Rahmani et retranscrits, corrigés et mis en forme par le petit-fils de ce dernier, Jamil Rahmani, chef du service d'anesthésie réanimation urgences à l'Institut hospitalier franco-britannique de Paris. Rahmani a fait ses études de médecine à Alger, avant de quitter le pays en 1987. Il a co-écrit avec son confrère Michel Canési "Le Syndrome de Lazare" (2006), un hommage aux victimes anonymes du sida et à leurs souffrances, "La Douleur du Fantôme" (2010), "Alger sans Mozart" (2012 ) et "Siamoises" (2013).

La couverture du recueil (fournie)
La couverture du recueil (fournie)

Un projet commencé dans les années 1950

Jamil Rahmani, pour qui la publication de cet ouvrage est l’accomplissement d’un vœu que son grand-père n’a pu réaliser de son vivant, explique dans une vidéo : « Les Contes berbères de mon grand-père est sorti simultanément en Algérie et en France, publié en Algérie par Dalimen et en France par les Orients éditions. C’est un livre qui rassemble les contes recueillis dans les années 1950 par Slimane Rahmani, le grand-père de l’auteur, qui était professeur d’arabe, anthropologue, et qui a passé toute sa vie à recueillir tous les éléments de la culture kabyle de sa région. Au début des années 1960, il écrit ces contes avec le souhait de les publier. Malheureusement cela ne s’est pas fait. Ces contes sont préfacés par un de ses élèves, un élève vraiment prestigieux, Jacques Berque, un grand anthropologue qui s’est intéressé au monde musulman et qui a appris l’arabe avec le grand-père de l’auteur quand il était enfant, parce qu’il vivait dans le même village. Ces contes vous apprendront beaucoup sur la Kabilye si vous ne la connaissez pas, et si vous êtes d’origine berbère vous rappelleront ces contes racontés au coin du feu par un membre de la famille (…) Ces contes sont absolument savoureux, j’ai eu beaucoup de plaisir à les retranscrire et les corriger et à les mettre en forme »

Une éditrice au service des cultures arabes

Née à Alger d’une mère pied-noir et d’un père algérien, Ysabel Saïah-Baudis, journaliste, écrivaine, éditrice, n’a cessé d’explorer et d’exposer les splendeurs des sociétés et des cultures arabes, trop souvent caricaturées. En témoignent ses œuvres: Pieds-noirs et fiers de l’être (1988); Oum Koulsoum, l’étoile de l’Orient (1985 et 2004, traduit en arabe); Haram, itinéraire des femmes orientales (2003); Le Qohélet, calligraphié par Henri Renoux en français, arabe et hébreu (2004); Les Mille et une nuits érotiques, illustrées par Van Dongen (2008 et 2012).

La préface de l’ « élève »

La préface de Jacques Berque est prête depuis l’époque où Slimane Rahmani projetait d’éditer cet ouvrage. Né à Frenda, en Algérie, en 1910, et mort à Saint-Julien-en-Born, dans les Landes, en 1995, Jacques Berque est un sociologue et anthropologue orientaliste français. Il est en outre le père d'Augustin Berque, grand géographe, spécialiste du Japon et théoricien du paysage. Le père de Jacques Berque, Augustin Berque, après avoir été administrateur en Algérie, finit directeur des Affaires musulmanes et des Territoires du Sud au Gouvernement Général. Jacques Berque était titulaire de la chaire d'histoire sociale de l'Islam contemporain au Collège de France de 1956 à 1981 et membre de l'Académie de langue arabe du Caire depuis 1989.

« On remplirait des volumes »

Pour mesurer la difficulté de rassembler et retranscrire cette immense tradition orale, il suffit de se référer à cette présentation donnée par René Basset, professeur à l’École supérieure des Lettres d’Alger, d’un ouvrage publié en 1887, Contes populaires berbères, dans laquelle il cite Ibn Khaldoun selon qui « les Berbères racontent un si grand nombre d’histoires que, si on se donnait la peine de les mettre par écrit, on remplirait des volumes ». Parmi les principaux éléments de ces contes innombrables figurent les naissances miraculeuses, les êtres mythologiques comme les ghoules, les afrites et les djinns ; des animaux comme le chacal et le hérisson, mais aussi les trésors, leurs quêtes et leurs découvertes dans un pays qui ne manque pas de ruines oubliées.

« Commence par ‘ il était une fois’ »

Comment aborder cet ouvrage sans se remémorer le fabuleux « Ya Raoui » de la chanteuse algérienne Souad Massi : « Raconte, ô conteur/Raconte une histoire/qu'elle soit une légende/Parle-nous des gens d'antan/De Loundja, la fille de l'ogresse et du fils du Sultan/Commence par "il était une fois"/Offre-nous des rêves/Commence par "il était une fois"/Chacun d'entre nous a une histoire au fond de son cœur ». Il y a dans ces récits autant de matière à lire qu'à écouter, et l'on est à deux doigts de penser qu'une enfance bercée par ces contes n'est pas sans lien avec le métier d'anesthésiste dans lequel se distingue l'auteur.  

Illustration de Mélodie Hojabr pour Les contes berbères de mon grand-père (fournie)
Illustration de Mélodie Hojabr pour Les contes berbères de mon grand-père (fournie)

Illustrations et joie de vivre

Au trésor des contes s’ajoute, dans ce magnifique travail d’édition, le trésor des illustrations de l’artiste franco-iranienne Mélodie Hojabr Sadat. Née en 1989 à Paris,elle a vécu ensuite de ses dix ans jusqu’à ses dix-huit ans en Iran. Autodidacte, le dessin occupe une grande partie de sa vie depuis 2007, date de son retour en France. Elle a commencé à partager ses dessins sur les réseaux sociaux en 2008 et elle est actuellement représentée par le Endjavi-Barbé Art Projects et Klerkx International Art. Elle décrit son œuvre comme « un monde de rêverie » qui au final lui permet de vivre ses deux cultures sur un mode joyeux au lieu d’être un pont entre deux déchirures. « Je partage le désir et la joie de vivre qu’on m’a transmis : c’est vrai que rien n’est pas parfait, mais si j’ignore cet amour absolument sublime mon nom sera Pinocchio », affirme-t-elle.

* Les contes berbères de mon grand-père est disponible en ligne, sur le site de l'éditeur, et à la librairie de l'Institut du Monde arabe à Paris

Orients éditions, courants mystiques et lutte des femmes

Orients s’attache à mettre en lumière la diversité des courants de pensée mais surtout leurs convergences.

Les textes fondateurs qui sont toujours si vivants, les mouvements et courants mystiques qui cohabitent si bien dans cette partie du monde, la lutte des femmes qui à chaque instant doivent prouver qu’elles sont les égales des hommes, et l’esthétique qui explose sous toutes ses formes, constituent le fil conducteur du catalogue éclectique de cette maison d'édition.

Essais, textes inédits et traductions, calligraphies, dessins, photo et bande dessinée, tout ce qui dit l’intemporalité de cette terre marquée par le terrestre et le céleste et son renouveau libéré constituent cette collection, Orients.


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.