Avant les funérailles d'Elizabeth II, Charles III boucle sa tournée de nouveau roi

Ses premiers pas de roi ont été plutôt jugés dignes, à l'exception de quelques gestes d'agacement publics très commentés sur internet (Photo, AFP).
Ses premiers pas de roi ont été plutôt jugés dignes, à l'exception de quelques gestes d'agacement publics très commentés sur internet (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 16 septembre 2022

Avant les funérailles d'Elizabeth II, Charles III boucle sa tournée de nouveau roi

  • Elizabeth II reposera dans le Mémorial George VI, peu connu du grand public, situé dans la chapelle Saint-Georges au château de Windsor
  • Charles, Anne, Andrew et Edward observeront une «veillée des princes» autour du cercueil de leur mère

CARDIFF: Charles III achève vendredi au Pays de Galles sa tournée de nouveau souverain à travers le Royaume-Uni, à trois jours des funérailles grandioses de sa mère Elizabeth II, symbole de stabilité et d'unité pour les Britanniques pendant plus de 70 ans.

L'heure des derniers adieux approchent. Lundi, d'abord dans le cadre impressionnant de l'abbaye de Westminster, puis dans l'intimité familiale de la chapelle Saint-Georges de Windsor, une page de l'Histoire britannique se tournera.

Ce sera la fin de 12 jours d'immense émotion nationale qui auront permis, avec la pompe et la solennité dont la monarchie britannique a le secret, d'accompagner dans la ferveur l'ultrapopulaire Elizabeth vers sa dernière demeure et à son héritier Charles de s'installer sur le trône.

Après avoir enchaîné hommages et engagements officiels depuis la mort de la reine, le 8 septembre au château écossais de Balmoral à l'âge de 96 ans, Charles III s'est retiré jeudi dans sa résidence de campagne de Highgrove. Mais pas question de repos, ont précisé ses services: le roi, "résistant", a continué de travailler.

Vendredi, il reprend la route pour Cardiff, où il participera avec la reine consort Camilla à un service religieux puis à une réception avec des représentants politiques locaux.

Pour parachever une tournée qui l'a emmené dans tous les Parlements des nations constitutives du Royaume-Uni (Angleterre, Écosse, Irlande du Nord et Pays de Galles), celui qui fut prince de Galles de ses neuf ans à la semaine dernière n'arrive pas forcément en terrain conquis.

Une pétition protestant contre la transmission du titre – pour certains un symbole d'oppression anglaise – au nouvel héritier du trône William plutôt qu'à un Gallois a recueilli plus de 25 000 signatures. Une manifestation anti-monarchie est prévue devant le château de Cardiff.

Divisions nationales, crises familiales

Entre ces protestations, les velléités d'indépendance de l'Écosse, les tensions communautaires en Irlande du Nord mais aussi les tentations républicaines émergeant dans certains de ses 14 autres royaumes, les défis sont considérables pour Charles III au moment où il succède à sa mère.

Ses premiers pas de roi ont été plutôt jugés dignes, à l'exception de quelques gestes d'agacement publics très commentés sur internet.

Il reste à voir comment le monarque, qui n'hésitait pas à s'engager en faveur de l'environnement voire à transmettre discrètement au gouvernement ses opinions sur toute une série de sujets, va entrer dans le costume de sa mère, qui, imperturbable au fil des crises et bouleversements de l'Histoire, avait gardé une irréprochable neutralité et un sens du devoir à toute épreuve, jusqu'à ses derniers jours.

Elle savait en revanche toucher ses sujets en les réconfortant dans les moments difficiles: encore princesse pendant la Seconde Guerre mondiale, quand la mort de Diana avait fait vaciller la monarchie ou en fin de vie quand les Britanniques se sont retrouvés confinés.

Celui qu'on décrit souvent, à 73 ans, comme un roi de transition précédant le populaire William mais aussi comme un modernisateur soucieux de réduire la voilure d'une monarchie pléthorique, devra gérer les crises familiales.

Son frère Andrew a été mis au ban de la royauté en raison d'un scandale sexuel et son fils Harry, qui a fêté jeudi ses 38 ans, est exilé en Californie avec son épouse Meghan et prépare des mémoires potentiellement explosifs.

Le Mémorial George VI du château de Windsor, dernière demeure d'Elizabeth II

La reine Elizabeth II reposera dans le Mémorial George VI, peu connu du grand public, situé dans la chapelle Saint-Georges au château de Windsor, au côté de ses parents, de sa soeur et de son défunt mari Philip.

Cependant, elle ne sera pas, contrairement à d'autres membres de la famille royale, inhumée dans le caveau royal, sous la chapelle.

C'est là que repose actuellement la dépouille de Philip, qui sera transférée dans le Mémorial, une annexe de la chapelle principale, suivant les dernières volontés de la souveraine.

«Veillée de princes»

L'heure est pour l'instant à l'unité. Après avoir marché en ligne, derrière le cercueil d'Elizabeth II mercredi à travers le centre de Londres, ses quatre enfants se réuniront de nouveau dans leur deuil vendredi soir.

Charles, Anne, Andrew et Edward observeront une "veillée des princes" autour du cercueil de leur mère, exposé au public depuis mercredi soir au palais de Westminster. Pour l'occasion, Andrew, pourtant privé de titres militaires, a été autorisé à porter l'uniforme.

Plus d'une semaine après la mort d'Elizabeth II, l'émotion reste considérable. Comme à Edimbourg en début de semaine, des dizaines de milliers de personnes se sont déjà recueillies, après parfois plus de huit heures de queue à travers Londres, devant le cercueil de chêne et de plomb, drapé de l'étendard royal sur lequel repose la scintillante couronne impériale.

Le public pourra défiler jusqu'au petit matin lundi. Puis ce sera la fin du dernier voyage d'Elizabeth II, qui aura parcouru toute sa vie la planète dans ses tenues vives et armée d'un humour pince-sans-rire.

Son cercueil sera emmené à l'abbaye de Westminster pour des funérailles d'Etat, les premières depuis la mort de Winston Churchill en 1965, devant 2 000 invités, chefs d'Etat étrangers, gotha mondain mondial, anonymes décorés pour leur engagement associatif.

Après une dernière procession, elle sera inhumée dans la chapelle Saint-Georges de son bien-aimé château de Windsor, auprès de son père George VI et de son époux Philip.

Des millions de personnes sont attendues à Londres pour les funérailles du siècle, préparées minutieusement depuis 20 ans, immense défi sécuritaire et logistique. Le Royaume-Uni se mettra à l'arrêt pour ce jour férié, avant de retrouver, après une parenthèse de tristesse collective, la réalité de la grave crise économique et sociale qui le frappe.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.