AMMAN: Le général Michael Kurilla, chef du commandement militaire américain pour le Moyen-Orient, a appelé lundi les pays concernés à rapatrier leurs ressortissants parmi les dizaines de milliers de personnes retenues dans le camp d'Al-Hol en Syrie, qui accueille des proches de combattants djihadistes.
Situé dans le nord-est de la Syrie, ce camp administré par les Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes), abrite des dizaines de milliers de personnes capturées ou ayant fui les offensives contre le dernier bastion du groupe Etat islamique (EI) en 2019.
"Le camp abrite actuellement près de 54 000 personnes dont 27 000 Irakiens, soit la moitié de sa population, et environ 18 000 Syriens ainsi que 8 500 étrangers (non Irakiens ou Syriens)", a déclaré le chef du Centcom. La moitié de la population du camp est âgée de moins de 18 ans selon l'ONU.
Malgré les mises en garde des organisations internationales qui dénoncent une situation "catastrophique" dans le camp surpeuplé, la plupart des pays refusent de rapatrier leurs ressortissants du camp d'Al-Hol, qui accueille des familles syriennes, irakiennes mais aussi d'Europe ou d'Asie.
"Cinquante pour cent de la population du camp sont des héritiers de l'EI qui adhèrent à la vile idéologie du groupe. Les autres sont des personnes qui n'ont nulle autre part où aller et qui souhaitent rentrer chez elles", a dit le général Kurilla lors d'une conférence de presse à l'ambassade des Etats-Unis à Amman.
"J'encourage tous les pays qui ont des ressortissants retenus dans le camp à les rapatrier et à les réinsérer (dans la société)", a-t-il plaidé, disant avoir visité trois jours plus tôt ce camp situé à moins de 10 kilomètres de la frontière irakienne.
"Nous devons aborder ce dossier avec empathie car il n'y a pas de solution militaire à cette question", a-t-il ajouté.
Le général Michael Kurilla a par ailleurs indiqué que "le rapatriement de prisonniers et combattants irakiens de l'EI est actuellement en cours. Nous travaillons avec les autorités irakiennes pour accélérer le processus".
L'administration kurde semi-autonome dans le nord-est de la Syrie a récemment transféré dans leur pays près de 700 Irakiens liés à l'EI, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Elle a lancé le mois dernier une opération sécuritaire pour débusquer les djihadistes cachés dans le camp, après une recrudescence des attaques. Des dizaines de combattants ont été arrêtés et les principaux réseaux de l'EI démantelés, a indiqué mercredi un communiqué de la coalition antidjihadiste dirigée par les Etats-Unis.