ALGER: Les indépendantistes sahraouis du Front Polisario ont rappelé dimanche aux organisateurs du rallye automobile Africa Eco Race que tout le territoire sahraoui était "une zone de guerre" et les ont mis en garde contre les conséquences du passage de cette course.
Les organisateurs du rallye ont annoncé que l'édition 2022, programmée du 15 au 30 octobre, traverserait le territoire disputé du Sahara occidental.
Les Sahraouis les ont invités, dans un communiqué publié par l'agence de presse sahraouie SPS, à "s'abstenir" de "violer la légalité internationale".
La question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole considérée comme un "territoire non autonome" par l'Onu, oppose depuis des décennies le Maroc au Front Polisario, soutenu par Alger.
Rabat, qui contrôle près de 80% de ce territoire, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté. Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU, prévu lors de la signature en 1991 d'un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé.
"La République arabe sahraouie (RASD, autoproclamée par le Polisario, NDLR) se réserve le droit de recourir à tous les moyens légaux et à riposter fermement à tout acte visant à porter atteinte à sa souveraineté et à son intégrité territoriale", précise le communiqué diffusé par SPS.
À la mi-novembre 2020, le cessez-le-feu en cours depuis 29 ans a volé en éclats après le déploiement de troupes marocaines à l'extrême sud du territoire pour déloger des indépendantistes qui bloquaient la seule route vers la Mauritanie, selon eux illégale, car inexistante lors de la signature des accords de 1991.
Depuis, le Polisario se dit "en état de guerre de légitime défense" et a déclaré "zone de guerre l'ensemble du territoire de la République sahraouie, y compris ses espaces terrestres, maritimes et aériens".
C'est cette même route que le rallye devrait emprunter.
La RASD a ajouté qu'elle "tient l’État d'occupation marocain entièrement responsable des conséquences qui pourraient découler de ses provocations continues".
Le Polisario précise dans ce communiqué que ces "provocations continues" pourraient "remettre en cause, de manière dangereuse, non seulement les perspectives de relance du processus onusien pour la paix déjà à l'arrêt, mais aussi la paix et la sécurité dans toute la région".
Cette annonce survient une semaine après la visite de l'émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura , durant laquelle il a rencontré le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, à Tindouf, en Algérie, dans le cadre de sa deuxième tournée régionale.