Royaume-Uni: face à la crise, Liz Truss refuse de taxer les compagnies énergétiques

La Première ministre britannique, Liz Truss, quitte le 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 7 septembre 2022, pour se rendre à la Chambre des communes afin de prendre part à ses premières questions au Premier ministre. (AFP).
La Première ministre britannique, Liz Truss, quitte le 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 7 septembre 2022, pour se rendre à la Chambre des communes afin de prendre part à ses premières questions au Premier ministre. (AFP).
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Publié le Mercredi 07 septembre 2022

Royaume-Uni: face à la crise, Liz Truss refuse de taxer les compagnies énergétiques

  • Liz Truss, fervente libérale âgée de 47 ans, se retrouve confrontée à une situation qui ressemble de plus en plus à l'époque de Margaret Thatcher, dont elle se revendique
  • Seul un tiers des Britanniques s'attendent à la voir faire un bon travail, selon un sondage Ipsos

LONDRES : La nouvelle Première ministre britannique Liz Truss a promis d'annoncer dès jeudi des mesures pour faire face à l'ampleur de la crise du coût de la vie, mais exclu de taxer les compagnies énergétiques pour les financer, lors de son premier duel avec le chef de l'opposition.

Au lendemain de sa prise de fonction à Downing Street, la cheffe du gouvernement conservateur a reconnu devant les députés arriver au pouvoir dans une "période vitale" pour le Royaume-Uni, confronté à une inflation à plus de 10%, un risque de récession, des grèves sans cesse plus nombreuses et une chute de sa monnaie.

Elle a indiqué qu'elle reviendrait le lendemain avec un plan pour lutter contre l'envolée des factures d'énergie. Selon la presse, Liz Truss, qui en campagne a dit préférer les baisses d'impôts à la redistribution, veut geler les prix du gaz et de l'électricité, censées augmenter de 80% à partir d'octobre.

Un tel projet pourrait représenter un coût massif de plus de 150 milliards d'euros. Mais la dirigeante, lors de la première séance de questions à la Première ministre, a martelé son rejet de la taxe exceptionnelle sur les compagnies énergétiques à laquelle s'était résolu Boris Johnson pour aider les ménages.

"L'argent doit bien venir de quelque part", l'a interpellée le chef du parti travailliste Keir Starmer. "Elle est la quatrième Première ministre conservatrice en six ans, le visage peut changer mais l'histoire reste la même", a-t-il déploré, l'accusant de vouloir faire porter le fardeau de son plan aux finances publiques plutôt que de ponctionner les profits des entreprises.

Grogne sociale

"La vérité, c'est que ce pays ne trouvera pas le chemin de la croissance par les taxes (...) mais en attirant les investissements, en baissant les taxes et en agissant plus vite", a répliqué Liz Truss, plutôt à l'aise dans l'exercice, mettant en avant les dangers d'une fiscalité "au même niveau que la France".

Alors que le différend avec Bruxelles sur le statut post-Brexit de l'Irlande du Nord menace de se durcir, Liz Truss s'est aussi dite "déterminée" à travailler avec "toutes les parties" pour régler la crise, disant préférer une "solution négociée" mais avertissant qu'elle n'accepterait pas le statu quo, face au blocage politique dans la province.

Liz Truss, fervente libérale âgée de 47 ans, se retrouve confrontée à une situation qui ressemble de plus en plus à l'époque de Margaret Thatcher, dont elle se revendique.

Jamais depuis les années 1980, la grogne sociale n'avait été aussi forte, avec des grèves qui se multiplient pour réclamer des hausses de salaires. Jamais non plus depuis lors, l'inflation n'avait été aussi forte ni la livre sterling aussi faible: la monnaie a plongé mercredi à son plus bas niveau depuis 1985 face au dollar.

Mauvais sondages

A peine nommée cheffe du gouvernement lors d'une audience avec la reine Elizabeth II en Ecosse, Liz Truss a assuré mardi que le pays pouvait "sortir de la tempête", une formule reprise mercredi en Une de nombreux journaux britanniques.

Le pari n'est pas gagné pour l'ancienne cheffe de la diplomatie: choisie par la base de son parti, elle reste peu aimée de la population, à deux ans d'élections législatives où les travaillistes sont donnés gagnants.

Seul un tiers des Britanniques s'attendent à la voir faire un bon travail, selon un sondage Ipsos.

Alors que la majorité des députés conservateurs aurait préféré que son rival Rishi Sunak devienne chef du gouvernement, elle va aussi devoir rassembler tant bien que mal un parti divisé après 12 années au pouvoir.

Après avoir fait une campagne très à droite, Liz Truss était entourée à la Chambres des Communes par ses fidèles soutiens qu'elle a nommés au sein de son cabinet, à commencer par son ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, jusqu'ici chargé des Entreprises et de l'Energie et partisan comme elle d'un Etat peu interventionniste et d'une économie de marché.

Pour la première fois, les trois principaux postes du cabinet seront occupés par des élus issus de la diversité - mais passés par l'enseignement privé classique de l'élite britannique.

Outre le Chancelier de l'Echiquier, le ministre des Affaires étrangères James Cleverly a ses racines maternelles en Sierra Leone, et la ministre de l'Intérieur, Suella Braverman, est d'origine indienne.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.