Sécurité, emploi en Outre-mer: Macron reçoit les élus

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias à la suite d'une conférence avec le chancelier allemand Olaf Scholz sur la crise énergétique par liaison vidéo, au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 5 septembre 2022. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias à la suite d'une conférence avec le chancelier allemand Olaf Scholz sur la crise énergétique par liaison vidéo, au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 5 septembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 08 septembre 2022

Sécurité, emploi en Outre-mer: Macron reçoit les élus

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias à la suite d'une conférence avec le chancelier allemand Olaf Scholz sur la crise énergétique par liaison vidéo, au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 5 septembre 2022. (Photo, AFP)
  • L'objectif de ce «dîner de travail» est d'avoir avec les élus «un échange sur les sujets importants pour nos concitoyens: la sécurité, l'emploi, la vie chère, les infrastructures», a précisé l’Élysée
  • Selon l'Insee, la grande pauvreté est de 5 à 15 fois plus fréquente dans les départements d'outre-mer (DOM) qu'en France métropolitaine

PARIS: Le chef de l'Etat a reçu mercredi soir les élus des collectivités de l'océan Atlantique et de l'océan Indien, qui avaient demandé à le rencontrer pour discuter de solutions aux problématiques spécifiques aux Français d'outre-mer pouvant aller jusqu'à une réforme constitutionnelle.

L'objectif de ce "dîner de travail" était, avait fait savoir l'Elysée, d'avoir avec les élus "un échange sur les sujets importants pour nos concitoyens: la sécurité, l'emploi, la vie chère, les infrastructures".

Interrogé à sa sortie par l'AFP, le président du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Martinique Serge Letchimy a rapporté que le chef de l'Etat avait "répondu de manière claire à l'appel de Fort-de-France".

En mai dernier, ses signataires, les présidents des régions de Guadeloupe, Réunion, Mayotte, Martinique, Saint-Martin et Guyane, avaient demandé à rencontrer le président pour discuter d'"un changement profond de politique" d'aide au développement de leurs territoires frappés par la pauvreté.

Mercredi soir, les élus ultramarins ont d'abord rencontré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et le ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco pour "échanger sur les évolutions institutionnelles".

Dans la foulée, ils ont entendu le président Macron "décliner ses orientations" puis ont pu discuter pendant trois heures avec lui et la Première ministre Elisabeth Borne, en présence d'une cinquantaine d'autres élus, a indiqué M. Letchimy.

"Il y a une fenêtre qui s'ouvre au niveau constitutionnel liée à la question de la Nouvelle-Calédonie", a expliqué le président de la collectivité de Martinique. "C'est à nous d'arriver à des propositions extrêmement concrètes dans le cadre de notre congrès de façon à ce qu'on puisse écrire à deux mains, Etat et collectivités, (…) et qu'on puisse être prêts pour la réforme constitutionnelle prévue fin 2023, début 2024 si les choses avancent normalement".

M. Letchimy a cependant précisé qu'"il y a une nouvelle relation à établir entre les pays d'outre-mer et l'Etat" et qu'il ne voulait pas "seulement un changement statutaire" mais "des réformes au fond sur le plan fiscal, économique, l'autonomie alimentaire, énergétique".

«Différenciation et responsabilisation»

Emmanuel Macron, "dans les semaines qui suivent, demandera au gouvernement une feuille de route qui permette de renforcer son action", avait assuré l'Élysée mercredi matin en rappelant que les "maîtres mots" de l'action de l'État étaient "la différenciation et la responsabilisation".

La priorité des concitoyens est sur les sujets du quotidien, selon l'Élysée, mais "si ça revient à faire des évolutions organisationnelles, réglementaires, législatives, on y est ouvert, c'est l'objectif de ces échanges. Et ça peut aller plus loin sur du statutaire, le président l'avait dit de manière très claire +pas de tabou+, mais (ce type d'évolution) passe par les consultations des populations".

L'ex-ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, avait abordé la question de l'autonomie lors d'un déplacement en Guadeloupe à l'occasion des émeutes urbaines qui avaient secoué l'île en novembre 2021.

Les cinq députés ultramarins du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT), Nathalie Bassire (Réunion), Stéphane Lenormand (Saint-Pierre-et-Miquelon), Max Mathiasin (Guadeloupe), Olivier Serva (Guadeloupe) et Estelle Youssouffa (Mayotte) ont de leur côté "pris acte de la volonté exprimée par le chef de l'État de mettre en œuvre une nouvelle méthode dans les relations entre l'État et les territoires d'Outre-mer", ont ils indiqué dans un communiqué.

"Le gouvernement aura matière à mettre en pratique sa nouvelle méthode revendiquée dès cette rentrée parlementaire lors de l'examen des projets de loi sur les énergies renouvelables et l'assurance chômage", ont-ils ajouté, en demandant que "les spécificités ultramarines soient prises en compte dès l'élaboration des avant-projets de loi".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.