PARIS : Les principales associations d'élus, qui doutaient que le Conseil national de la refondation (CNR) soit "le format adapté" pour un dialogue avec les collectivités, participeront finalement à son lancement jeudi après avoir obtenu des réunions régulières avec Emmanuel Macron, ont-elles indiqué à l'AFP.
"Nous irons parce que nous avons obtenu des réunions de travail régulières avec le président de la République pour échanger sur les problèmes spécifiques que nous rencontrons dans l'exercice de nos compétences", a expliqué François Sauvadet, le président de l'Assemblée des départements de France (AdF), après une réuunion à l'Elysée avec Emmanuel Macron.
"Nous avons convenu que l'on ait deux fois par an des rendez-vous de travail avec le président de la République pour faire en sorte que les réponses apportées à nos concitoyens soient plus rapides et plus adaptées", a ajouté Carole Delga, la présidente de Régions de France, qui participait également à la réunion, ainsi que David Lisnard, le président de l'Association des maires de France.
"Nous partageons les urgences à agir contre les inégalités et le réchauffement climatique", a-t-elle ajouté. "Il faut donc avoir plus de pouvoir localement et le président a partagé ce constat", a-t-elle souligné.
M. Macron "nous a exprimé sa volonté d'avoir une nouvelle ère de dialogue avec les collectivités locales", a assuré Mme Delga.
"Nous avons convenu de nous voir au moins deux fois par an, voire plus", a expliqué M. Sauvadet, précisant que la prochaine réunion serait "liée à la décentralisation".
Après un premier quinquennat marqué par des tensions entre l'Elysée et les principales associations d'élus, toutes trois aux mains de l'opposition, ces réunions régulières avec le chef de l'Etat permettent de "repartir sur un nouveau cycle de discussion", s'est félicité le président de l'AdF.
M. Lisnard, Mme Delga et M. Sauvadet se sont rendus à l'Elysée sous la bannière de "Territoires unis", organisme qui regroupe leurs trois associations.
Pour sa part, l'Association des maires ruraux (AMRF), qui ne participait pas à la réunion, a également indiqué à l'AFP qu'elle participerait au lancement du CNR, avec la présence de son vice-président Yvan Lubraneski.
Avant la réunion, l'entourage d'Emmanuel Macron avait assuré que "le président serait dans l'écoute, le dialogue et dans une optique de main tendue" pour discuter des enjeux du CNR.
Emmanuel Macron doit assurer le lancement jeudi à Marcoussis (Essonne) du CNR, censé regrouper tous les acteurs publics autour de quelques grands thèmes de réflexion de long terme.
Mais les partis d'opposition et le président (LR) du Sénat Gérard Larcher refusent d'y participer, dénonçant entre autres une confusion des rôles avec le Parlement.
Dans un communiqué, les trois associations d'élus avaient estimé vendredi que le cadre du CNR "ne leur semblait pas approprié pour évoquer les enjeux relevant des compétences de nos collectivités".
"C’est par un dialogue dédié et direct entre les représentants des collectivités, l'exécutif et le Parlement, que doivent être abordées ces questions qui touchent au quotidien des Français et engagent l’avenir du pays", avaient-elles souligné.