La Suède aux urnes avec une extrême droite mieux placée que jamais

La première ministre suédoise et leader des sociaux-démocrates, Magdalena Andersson, est photographiée avant un débat avec d'autres chefs de parti organisé par la radio suédoise à Stockholm, le 2 septembre 2022. Les élections générales en Suède auront lieu le 11 septembre 2022. (AFP).
La première ministre suédoise et leader des sociaux-démocrates, Magdalena Andersson, est photographiée avant un débat avec d'autres chefs de parti organisé par la radio suédoise à Stockholm, le 2 septembre 2022. Les élections générales en Suède auront lieu le 11 septembre 2022. (AFP).
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Publié le Mardi 06 septembre 2022

La Suède aux urnes avec une extrême droite mieux placée que jamais

  • En passe selon les sondages d'atteindre une deuxième place inédite, le parti nationaliste et anti-immigration des Démocrates de Suède (SD), est désormais faiseur de roi d'un probable accord au Parlement avec la droite traditionnelle
  • La Première ministre sortante Magdalena Andersson, arrivée à son poste il y a un an pour redonner du souffle aux siens, jouit de la plus forte confiance des électeurs pour rester à son poste, avec 55% d'avis positifs

STOCKHOLM : Une droite prête pour la première fois à gouverner avec l'appui d'une extrême droite mieux placée que jamais, la gauche qui cherche un troisième mandat de rang: la Suède vote dimanche pour des élections législatives qui s'annoncent ultra-serrées.

En passe selon les sondages d'atteindre une deuxième place inédite, le parti nationaliste et anti-immigration des Démocrates de Suède (SD), longtemps paria sur la scène politique du pays scandinave, est désormais faiseur de roi d'un probable accord au Parlement avec la droite traditionnelle.

La Suède, engagée dans un délicat processus d'adhésion à l'Otan et qui va prendre la présidence tournante de l'Union européenne le 1er janvier, est gouvernée depuis 2014 par les sociaux-démocrates, premier parti du pays depuis les années 1930.

La Première ministre sortante Magdalena Andersson, arrivée à son poste il y a un an pour redonner du souffle aux siens, jouit de la plus forte confiance des électeurs pour rester à son poste, avec 55% d'avis positifs. Loin devant son rival conservateur du parti des Modérés, Ulf Kristersson (32%).

Mais la campagne a été dominée par des thèmes favorables à l'opposition de droite: criminalité et règlements de compte meurtriers entre gangs, problèmes d'intégration, flambée des factures énergétiques...

Un grand suspense demeure sur l'issue du scrutin, avec les deux probables nouvelles alliances (sociaux-démocrates, Verts, parti de Gauche et parti du Centre côté gauche; Modérés, chrétiens-démocrates, libéraux et SD pour les droites) à touche-touche dans les sondages.

Selon les dernières enquêtes d'opinion lundi, la "constellation" de gauche obtiendrait entre 48,6% et 52,6%, contre 47,1% à 49,6% pour la droite/extrême droite. Mais les chiffres sont très mouvants.

Les précédentes élections de 2018 avaient débouché sur une longue crise politique, avec quatre mois pour former au forceps un gouvernement minoritaire mené par les sociaux-démocrates.

De nombreuses incertitudes demeurent mais le rapprochement entre la droite et l'extrême droite a clarifié la situation politique, ramenant la Suède à deux blocs.

«Enorme bascule»

"Cette fois-ci, on peut dire qu'une des deux constellations va avoir une majorité. C'est impossible de deviner laquelle sur la base des sondages, mais l'une d'entre elles aura une majorité", estime Jan Teorell, professeur en sciences politiques à l'université de Stockholm.

La fin progressive de l'isolement des SD, et l'émergence du parti comme possible première formation de l'union des droites sont "une énorme bascule pour la société suédoise", souligne Anders Lindberg, éditorialiste au quotidien de gauche Aftonbladet.

Héritier d'un groupe néonazi à sa formation à la fin des années 80, le parti végétait à 1% il y a encore moins de 20 ans et n'est entré au Parlement qu'en 2010.

Avec un discours anti-immigration couplé à la défense de l'Etat-providence traditionnel, il a su conquérir les classes ouvrières, les retraités et les peu qualifiés, principalement chez les hommes, en surfant sur les importantes arrivées migratoires dans le pays (près de 500.000 depuis dix ans, soit environ 5% de la population).

"La criminalité, l'immigration occupent le devant de la scène, là où quand on regarde l'Histoire, les élections suédoises ont toujours été sur l'Etat-providence, l'économie, l'emploi. C'est un mouvement tectonique", observe M. Lindberg.

Première femme cheffe du gouvernement suédois, Magdalena Andersson était arrivée au pouvoir en novembre 2021, succédant à son prédécesseur Stefan Löfven à bout de souffle politiquement.

En dix mois aux manettes, l'ex-ministre des Finances et championne de natation a su gagner la confiance.

Alors qu'une adhésion à l'Otan était jusque-là une ligne rouge et un repoussoir pour les sociaux-démocrates, elle a su convaincre son camp que l'invasion russe de l'Ukraine justifiait une candidature express de la Suède, restée hors des alliances militaires depuis deux siècles.

«Echec»

"Beaucoup lui font confiance comme Première ministre, y compris chez ceux qui ne pensent pas voter pour les sociaux-démocrates", souligne Jan Teorell.

Six ans après le tour de vis de son parti sur l'immigration, elle a encore durci le ton sur l'intégration, reconnaissant un "échec" dans de nombreux quartiers et affiché une ligne anti-ghettos.

Dans les derniers sondages, les "S" sociaux-démocrates sont crédités d'entre 28,5% et 30%, contre un plus bas historique de 28,3% en 2018. Ils devancent SD (18,8% à 19,8%) et les Modérés (17,6% à 18,1%).

S'il peut toujours viser le poste de Premier ministre en cas de victoire de l'union des droites, se faire doubler par l'extrême droite serait une mauvaise nouvelle pour le chef des Modérés Ulf Kristersson.

Il pourrait être contraint de lâcher beaucoup de lest aux SD, voire les voir exiger une entrée au gouvernement, selon les politologues.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.