LILLE: Le mariage avec une Française de l'ex-responsable algérien d'un lieu de culte de Hautmont (Nord), fermé en 2018 pour apologie d'actes de terrorisme, a été reporté, ont indiqué le maire de la commune et le parquet d'Avesnes-sur-Helpe, l'homme étant de source proche du dossier visé par une procédure d'expulsion.
Le procureur de la République d'Avesnes-sur-Helpe, Laurent Dumaine, a indiqué à l'AFP avoir "pris un sursis à célébration" de ce mariage, "compte tenu des vérifications en cours en pareille situation", confirmant une information de la Voix du Nord.
L'intéressé, ancien président de l'association Assalem, gérante du lieu de culte fermé en décembre 2018, en avait demandé la célébration pour le 3 septembre, avec une ressortissante française, a expliqué à l'AFP le maire UDI de Hautmont, Stéphane Wilmotte.
L'élu a précisé avoir "demandé des instructions au parquet" après avoir "été informé par les services de l'Etat d'un certain nombre d'éléments concernant la situation du demandeur". Selon lui, le sursis court sur un mois.
L'association Assalem, a précisé la maire, a également été dissoute après la fermeture de la salle de prière As-Sunnah, ordonnée par le préfet du Nord au motif que "les idées qui y sont diffusées et les activités qui s'y déroulent provoquent à la violence, à la haine et à la discrimination et font l'apologie d'actes de terrorisme".
"Le procureur m'a informé qu'une procédure était en cours pour étudier le dossier", a affirmé le maire. "Toute ma démarche s'est faite en concertation avec les services du ministère de l'Intérieur et de la Justice", a-t-il souligné.
Selon une source proche du dossier, ce ressortissant algérien résident à Hautmont, près de Maubeuge, avait été notifié le 10 août du lancement d'une procédure d'expulsion à son encontre.
Dans le cadre de l'affaire de l'imam nordiste Hassan Iquioussen, sous le coup d'un arrêté d'expulsion signé par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin avait souligné le 30 août avoir demandé aux préfets "de lui proposer des possibilités d'expulsion de personnes qui tiennent des discours de haine contre la République".
Il avait affirmé que "depuis 2017, 786 étrangers radicalisés avaient été expulsés" du territoire national, et que "74 d'entre eux" l'ont été au cours "des derniers mois", en se félicitant de la décision du Conseil d'Etat de valider l'expulsion de l'imam Iquioussen.