Les futures mesures d'entrée en Cisjordanie imposées par Israël

Des Palestiniens sont photographiés à un poste de contrôle contrôlé par Israël alors qu'ils se dirigent vers la ville de Jérusalem pour assister aux prières du Ramadan dans l'enceinte de la mosquée al-Aqsa, le 8 avril 2022 à Qalandia en Cisjordanie occupée. (ABBAS MOMANI / AFP)
Des Palestiniens sont photographiés à un poste de contrôle contrôlé par Israël alors qu'ils se dirigent vers la ville de Jérusalem pour assister aux prières du Ramadan dans l'enceinte de la mosquée al-Aqsa, le 8 avril 2022 à Qalandia en Cisjordanie occupée. (ABBAS MOMANI / AFP)
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Publié le Lundi 05 septembre 2022

Les futures mesures d'entrée en Cisjordanie imposées par Israël

  • Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a qualifié lundi ces règles de «racistes», visant les étrangers d'origine palestinienne et «ceux qui sont solidaires de la Palestine»
  • La mise en oeuvre de la procédure avait été reportée à deux reprises car contestée devant la Cour suprême israélienne par 19 plaignants, dont l'organisation israélienne des droits humains Hamoked

JERUSALEM: Israël a modifié et repoussé l'entrée en vigueur de nouvelles règles d'entrée en Cisjordanie occupée destinées aux étrangers, qui avaient suscité des critiques de Washington, Bruxelles et d'organisations de défense des droits humains qui les considèrent comme intrusives.

Pour Israël, cette nouvelle procédure devrait faciliter le processus d'obtention de visa, tandis que l'Autorité palestinienne l'a qualifiée lundi de "raciste".

Quelles sont les règles qu'Israël veut mettre en place?

Publiée une première fois en février, la nouvelle procédure d'entrée en Cisjordanie --territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël-- vise les étrangers souhaitant y résider, travailler, faire du bénévolat ou étudier.

Le règlement, qui devait entrer en vigueur lundi avant d'être repoussé au 20 octobre, imposait aux étrangers de réclamer un visa 45 jours avant l'arrivée, d'emprunter uniquement le point de passage entre la Jordanie et la Cisjordanie et non plus l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, de spécifier s'ils ont de la famille de premier degré en Cisjordanie et d'indiquer s'ils sont propriétaires de terres ou s'ils doivent en hériter.

La nouvelle procédure de 97 pages demandait dans certains cas de déposer une caution pouvant s'élever à 70.000 shekels (20.000 euros) et obligeait, entre deux visas, à une pause de plusieurs mois en dehors du territoire, notamment pour les conjoints étrangers de Palestiniens.

Elle imposait aussi aux étrangers de formaliser, auprès des autorités israéliennes, une relation amoureuse avec un Palestinien en Cisjordanie dans un délai de 30 jours et imposait des quotas sur les professeurs d'universités (150 par an) et les étudiants étrangers (100) se rendant dans des universités palestiniennes.

Quelles règles ont été modifiées et où en sont les procédures judiciaires?
Le Cogat, organe du ministère israélien de la Défense supervisant les activités civiles dans les
Territoires palestiniens, a publié dimanche un texte révisé et annoncé que les nouvelles mesures, présentées comme devant faciliter le processus de délivrance de visas, prendront effet le 20 octobre, pour deux ans.

Dans le texte révisé, l'obligation de formaliser sous 30 jours une relation amoureuse a été retirée, tout comme les quotas sur les professeurs et les étudiants étrangers dans les universités.

La période obligatoire de plusieurs mois hors de Cisjordanie entre deux visas a également été supprimée pour les conjoints étrangers de Palestiniens. La mention de la propriété de terrains ou d'héritage n'apparaît plus dans la demande de visa.

La mise en oeuvre de la procédure avait été reportée à deux reprises car contestée devant la Cour suprême israélienne par 19 plaignants, dont l'organisation israélienne des droits humains Hamoked. Celle-ci a annoncé son intention de saisir une nouvelle fois la justice, jugeant les nouvelles mesures toujours discriminatoires.

Quelles réactions à cette procédure controversée?

Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a qualifié lundi ces règles de "racistes", visant les étrangers d'origine palestinienne et "ceux qui sont solidaires de la Palestine".

"Le problème principal demeure: si un conjoint est étranger, Israël va empêcher des milliers de familles d'être réunies pour des raisons politiques et démographiques flagrantes", a déploré Jessica Montell, directrice de Hamoked, affirmant que la procédure "violait les obligations légales internationales d'Israël".

Selon elle, le but de la procédure est "à la fois de contrôler et d'isoler la population palestinienne".

Quelque 2,9 millions de Palestiniens résident aujourd'hui en Cisjordanie, où vivent aussi 475.000 Israéliens, dans des colonies jugées illégales par le droit international.

L'ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Tom Nides, a affirmé qu'il continuerait à "s'engager fermement" contre les nouvelles règles. "Je continue d'être préoccupé par ces procédures", a- t-il tweeté dimanche, appelant le gouvernement israélien à "faire les ajustements nécessaires".

En juillet, la Commissaire européenne à l'Education, Mariya Gabriel, avait dénoncé les restrictions israéliennes comme étant contraires aux objectifs du programme d'échanges Eramus+.

"Alors qu'Israël bénéficie grandement d'Erasmus+, la Commission considère qu'il devrait faciliter et non entraver l'accès d'étudiants à des universités palestiniennes", avait-elle remarqué.

"Les 'règles du Cogat' sont faites non seulement pour contrôler et restreindre les échanges universitaires et la vie culturelle, mais elles sont aussi une forme intrusive de planification démographique", a dénoncé Hanane Achraoui, une ancienne ténor de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".