Les Chiliens appelés à approuver ou rejeter une proposition de nouvelle constitution

Quelque 15 millions de Chiliens sont appelés dimanche à finaliser ou suspendre le processus de nouvelle Constitution, entamé après le violent soulèvement populaire de 2019 réclamant plus de justice sociale. (AFP)
Quelque 15 millions de Chiliens sont appelés dimanche à finaliser ou suspendre le processus de nouvelle Constitution, entamé après le violent soulèvement populaire de 2019 réclamant plus de justice sociale. (AFP)
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Publié le Dimanche 04 septembre 2022

Les Chiliens appelés à approuver ou rejeter une proposition de nouvelle constitution

  • Le référendum à vote obligatoire invite à remplacer l'actuelle Constitution rédigée sous la dictature d'Augusto Pinochet qui est toujours considérée comme un frein à toute réforme sociale de fond
  • Base néolibérale d'un modèle qui a permis des décennies de stabilité et de croissance économique, elle a engendré une société profondément inégalitaire

SANTIAGO DU CHILI: Quelque 15 millions de Chiliens sont appelés dimanche à finaliser ou suspendre le processus de nouvelle Constitution, entamé après le violent soulèvement populaire de 2019 réclamant plus de justice sociale.

Le référendum à vote obligatoire invite à remplacer l'actuelle Constitution rédigée sous la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990) qui, malgré plusieurs réformes successives, est toujours considérée comme un frein à toute réforme sociale de fond. Base néolibérale d'un modèle qui a permis des décennies de stabilité et de croissance économique, elle a engendré une société profondément inégalitaire.

La proposition entend notamment que l'Etat puisse garantir aux citoyens chiliens le droit à l'éducation, à la santé publique, à une retraite ainsi qu'à un logement décent. Elle entend consacrer le droit à l'avortement ainsi que des droits environnementaux ou encore la reconnaissance des peuples autochtones.

Chili: principaux changements dans le projet de nouvelle Constitution

Système politique, retraite, santé, logement, avortement, droits des peuples indigènes...: la proposition de nouvelle constitution soumise à référendum dimanche au Chili prévoit de profonds changements dans le pays.

L'actuelle constitution rédigée en 1980, qui place l'économie néolibérale au cœur de ses principes fondateurs, stipule que l'Etat peut seulement "contribuer à créer les conditions sociales" pour l'épanouissement des personnes.

La proposition rédigée par une Assemblée constituante élue de 154 membres, au sortir du soulèvement social de 2019 pour une société plus égalitaire, veut faire du Chili un Etat-providence qui garantit des droits sociaux à sa population.

Voici les changements majeurs proposés dans ce texte constitutionnel de 178 pages et 388 articles, sur lequel doivent se prononcer plus de 15 millions d'électeurs lors d'un vote obligatoire.

Système politique

Le parlement chilien est composé de deux chambres, l'Assemblée nationale et le Sénat, chargées de voter la loi et de contrôler l’action du gouvernement.

La nouvelle mouture voudrait supprimer le Sénat et créer une "Chambre des régions", qui laisserait aux seuls députés le soin d'édicter les lois.

Elle garantirait aux femmes la moitié des postes dans les institutions de l'Etat, faisant du  Chili une "démocratie paritaire".

Le nouveau texte reconnaît des droits "environnementaux", premier pas vers une reconnaissance de droits pour les animaux ou pour les ressources naturelles comme l'eau, en tant que bien commun.

Retraite et santé

Actuellement, seuls les employés cotisent au système de sécurité sociale. Selon la nouvelle constitution, les employeurs devront également y contribuer.

La nouvelle constitution propose en outre un système de santé universel auquel chaque citoyen abonderait. Actuellement, chacun est libre d'y contribuer ou non, et seules les catégories socioprofessionnelles les plus favorisées peuvent adhérer à un système de santé privé.

Logement

La proposition de constitution établit le droit à un logement décent et stipule que l'Etat doit veiller au respect de normes minimales, notamment de surface, et garantir l'accès à la propriété ou à la location dans un parc immobilier en déficit de plus d'un demi-million de logements

Plurinationalité

La Constitution de 1980 ne fait aucune référence aux onze peuples indigènes qui représentent 12,8% de la population chilienne. Le nouveau texte entend les reconnaître sous différentes nations à l'intérieur du pays, bien que l'Etat resterait "unique et indivisible".

Une certaine autonomie leur serait accordée, en matière judiciaire notamment pour autant que la Constitution et les traités internationaux soient respectés. La Cour suprême conserverait sa suprématie.

«Vote conservateur»

Malgré la démonstration de force des partisans du "oui", qui ont réuni plus de 250 000 personnes jeudi soir à Santiago lors de la clôture de la campagne officielle --contre à peine 400 pour les soutiens du "non"--, les sondages prédisent, sans exception, la victoire du "je rejette" la proposition de nouvelle Constitution.

"Beaucoup de jeunes vont aller voter, surtout dans la capitale, et ces jeunes sont pour le changement. Mais cela ne signifie pas" que le vote d'approbation va l'emporter car il est donné perdant "dans le sud et le nord du pays", indique à l'AFP Marta Lagos, sociologue et fondatrice de l'institut de sondage Mori.

Ces deux régions connaissent de graves problèmes de violence et d'insécurité. Dans le sud, en raison de conflits autour de terres revendiquées par des groupes radicaux indigènes Mapuche et, dans le nord, en raison de l'afflux migratoire, des problèmes de pauvreté et de trafic d'êtres humains.

Selon elle, les partisans du "non" forment un groupe "très hétérogène" avec une forte fibre "populiste" alimentée par la "peur" de se voir dépossédés. Au contraire, le camp du "oui" a été capable de comprendre comment "les nouveaux droits sociaux seront répartis", dit-elle.

"Il y a bien sûr toujours une possibilité que tous les sondages se trompent" et que le vote dans la capitale "puisse compenser celui dans le nord et le sud" du pays, mais "je pense que cette probabilité ne dépasse pas 5%" de chances, assure-t-elle.

La nouvelle Constitution porte certaines des valeurs "des millenials" (qui ont atteint leur majorité en 2000 ou après), mais "dimanche nous devrions assister à un vote conservateur", prédit la sociologue.

Nouveau processus 

Le rejet de cette proposition de Constitution, élaborée pendant un an par une assemblée constituante élue en mai 2021 et composée de 154 membres, ne signifie pas pour autant le gel de toutes les réformes. Des "feuilles de route" ont déjà été élaborées.

"Il y a un consensus sur le fait que la Constitution de 1980 n'est plus valable et que nous devrions passer à une autre" établissant de nouveaux "droits sociaux, politiques et économiques", a déclaré à l'AFP Cecilia Osorio, universitaire à l'Université du Chili.

Emanuel Gonzalez, un journaliste de 22 ans, qui dit avoir voté pour l'écriture une nouvelle Constitution lors du référendum d'octobre 2020, entend cette fois rejeter la proposition qui en a découlé.

"Ce n'est pas que je ne l'aime pas du tout. Je l'ai lue et je pense qu'il y a des choses qui peuvent être sauvées si un nouveau processus constituant est recréé", a-t-il dit.

Si le rejet l'emporte, le président Gabriel Boric a annoncé qu'il demanderait au Parlement de lancer un nouveau processus constitutionnel repartant de "zéro", avec l'élection d'une nouvelle assemblée constituante pour rédiger un nouveau texte.

Selon lui, le référendum de 2020, approuvé à 79%, a définitivement enterré la Constitution de l'ère Pinochet.

Si le oui l'emporte, la nouvelle Constitution entrera en vigueur dans 10 jours.

Les partisans du président Boric veulent croire à un renversement de situation. "Les gens vont voter en masse et les sondages vont encore se tromper", se convainc le sénateur Juan Carlos Latorre, président du parti Révolution démocratique, membre de la coalition gouvernementale.


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.