Ethiopie: de nombreux morts dans une attaque menée par une milice amhara, selon des survivants

Des Éthiopiens fuyant la région du Tigré marchent vers une rivière pour passer de l'Éthiopie au Soudan, près du camp de transit de réfugiés de Hamdeyat. (Reuters)
Des Éthiopiens fuyant la région du Tigré marchent vers une rivière pour passer de l'Éthiopie au Soudan, près du camp de transit de réfugiés de Hamdeyat. (Reuters)
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Publié le Samedi 03 septembre 2022

Ethiopie: de nombreux morts dans une attaque menée par une milice amhara, selon des survivants

  • «Les assaillants ont attaqué la ville depuis trois directions avec des armes à feu et ont poursuivi leurs attaques», a déclaré un homme, qui a fui la ville après avoir «vu l'attaque de (ses) propres yeux»
  • Les deux hommes ont déclaré que l'attaque a été menée par des hommes d'une milice de la région voisine de l'Amhara

NAIROBI : Des hommes armés ont attaqué lundi une localité de la région de l'Oromia, dans l'ouest de l'Ethiopie, faisant plusieurs dizaines de morts, ont déclaré à l'AFP des survivants, affirmant que les assaillants sont des membres d'une milice de l'ethnie amhara.

Les autorités régionales accusent, elles, la rébellion de l'Armée de libération oromo (OLA) d'être à l'origine de cette attaque, dont le bilan "reste à confirmer".

Selon des habitants interrogés vendredi soir par l'AFP sous couvert d'anonymat, l'attaque a visé la localité d'Agamsa lundi au petit matin, vers 06H30-07H00 locales (03H30-04H00 GMT).

"Les assaillants ont attaqué la ville depuis trois directions avec des armes à feu et ont poursuivi leurs attaques jusqu'à environ 14H00" (11H00 GMT), a déclaré un homme, qui a fui la ville.

"Ils ont tué environ une centaine d'habitants, incendié de nombreuses maisons et magasins et pillé des entrepôts alimentaires (en transportant leur butin) à l'aide de pousse-pousse, de voitures et de motos", a-t-il raconté.

Un autre a affirmé que du bétail a également été volé et que l'attaque a fait "plus de cent morts".

Les deux hommes ont déclaré que l'attaque a été menée par des hommes d'une milice de la région voisine de l'Amhara.

L'OLA, un groupe armé actif dans la région, a accusé dans un communiqué la milice amhara Fano d'avoir tué "au moins 62 personnes" à Agamsa.

Les autorités régionales de l'Oromia ont, elles, incriminé l'OLA, qu'elles désignent sous le nom de "Shane".

"Ce qui s'est passé à Agamsa, c'est que le groupe terroriste Shane et des extrémistes ont attaqué des civils. Le nombre de victimes reste à confirmer", a déclaré dans un message à l'AFP Hailu Adugna, responsable de la communication du gouvernement régional.

Le gouvernement fédéral n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP samedi matin.

Selon les habitants, les forces spéciales régionales de l'Oromia avaient quitté la zone dimanche, "en raison d'une +rotation de sécurité+ mais il n'y avait pas de forces de sécurité pour les remplacer", a expliqué l'un d'entre eux.

Un des habitants, qui est revenu à Agamsa après avoir fui, a indiqué vendredi soir qu'"il n'y a pas de présence des forces de sécurité gouvernementales dans la ville". "Nous avons peur que les assaillants reviennent", a-t-il ajouté.

La région de l'Oromia, la plus vaste et la plus peuplée d'Ethiopie, est régulièrement le théâtre d'attaques et de représailles entre membres des ethnies oromo et amhara.

En août 2021, la Commission éthiopienne des droits humains (EHRC), organisme indépendant mais rattaché au gouvernement éthiopien, avait affirmé que plus de 210 personnes avaient été tuées en une semaine dans une succession d'attaques "à caractère ethnique" dans la zone de Gida-Kirimu, à quelques dizaines de kilomètres d'Agamsa.

En juin, des centaines de civils majoritairement amhara ont été tués dans le hameau de Tole, dans une autre partie de l'Oromia, lors d'un massacre qui a suscité l'indignation internationale. Des habitants interrogés par l'AFP et le gouvernement ont accusé l'OLA, qui a démenti et incriminé les forces progouvernementales.

Le gouvernement accuse régulièrement la rébellion de l'OLA, qu'il a classée comme organisation terroriste, d'être à l'origine de massacres de civils amhara vivant en Oromia.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.