New York s'inquiète d'une résurgence de la polio

Un scientifique prépare une réaction en chaîne par polymérase (PCR) pour la poliomyélite dans un laboratoire du Queens College, le 25 août 2022, à New York. (Photo, AFP)
Un scientifique prépare une réaction en chaîne par polymérase (PCR) pour la poliomyélite dans un laboratoire du Queens College, le 25 août 2022, à New York. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 03 septembre 2022

New York s'inquiète d'une résurgence de la polio

Un scientifique prépare une réaction en chaîne par polymérase (PCR) pour la poliomyélite dans un laboratoire du Queens College, le 25 août 2022, à New York. (Photo, AFP)
  • A la mi-août, les autorités sanitaires de New York ont prévenu que le virus de la poliomyélite avait été détecté dans les eaux usées
  • Pour la ville de New York, 86% des enfants de six mois à cinq ans ont reçu trois doses du vaccin, ce qui signifie que 14% ne sont pas entièrement protégés

POMONA: Brittany Strickland était "morte de peur" en apprenant cet été que les Etats-Unis avaient enregistré leur premier cas de poliomyélite depuis près de dix ans, un jeune New-Yorkais frappé de paralysie. 

"C'est effrayant. On ne pensait pas que cela arriverait ici", témoigne cette femme de 33 ans, interrogée à Pomona, une bourgade du comté new-yorkais de Rockland, à 50 km au nord de Manhattan. 

"Ma mère était opposée aux vaccins et je me suis rendu compte qu'enfant, je n'avais pas été vaccinée contre la polio", confie cette designeuse qui vient de recevoir sa première dose contre le virus de la polio, qui avait pratiquement disparu. 

A la mi-août, les autorités sanitaires de New York ont prévenu que le virus de la poliomyélite -- maladie très contagieuse transmise par les selles, les secrétions du nez et de la gorge ou en buvant de l'eau contaminée -- avait été détecté dans les eaux usées. 

Une découverte "inquiétante mais pas surprenante", selon les autorités, qui pensent que "le virus circule probablement localement" et que les New-Yorkais non encore vaccinés doivent le faire au plus vite. 

Car mi-juillet, un tout premier cas avéré de polio a été enregistré dans le comté de Rockland, le tout premier aux Etats-Unis depuis 2013. 

60% des enfants vaccinés 

Pour la ville de New York, 86% des enfants de six mois à cinq ans ont reçu trois doses du vaccin, ce qui signifie que 14% ne sont pas entièrement protégés. 

Dans le comté de Rockland, seulement 60% des enfants de deux ans sont vaccinés, contre 79% dans l'ensemble de l'Etat de New York et 92% dans le pays, selon les autorités sanitaires. 

"Préoccupés", les Centres fédéraux de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) ont dépêché cet été des experts dans l'Etat de New York pour mieux dépister et vacciner. Car la maladie peut avoir des "conséquences dévastatrices et irréversibles". 

La polio, qui frappe surtout les très jeunes et provoque des paralysies, a pratiquement été éradiquée dans le monde, à l'exception de pays pauvres comme le Pakistan et l'Afghanistan. 

Aux Etats-Unis -- dont le président Franklin Roosevelt a contracté la maladie en 1921 à 39 ans --, le nombre de contaminations a décliné à la fin des années 1950 (15.000 cas de paralysie par an à l'époque), grâce à un premier vaccin. 

Dernière polio naturelle en 1979 

La dernière infection naturelle dans le pays date de 1979. 

Mais les autorités sanitaires savent que, dans de rares cas (2% à 4% sur un million d'enfants vaccinés), des personnes non vaccinées ont pu être contaminées par d'autres qui avaient reçu par voie orale un vaccin antipoliomyélitique. 

Ce vaccin administré par ampoule est interdit aux Etats-Unis depuis 2000. 

Mais l'Organisation mondiale de la Santé a révélé en juin qu'un variant du poliovirus dérivé des vaccins oraux avait été détecté dans des eaux usées de Londres. 

L'analyse du cas de Rockland laisse aussi penser que l'infection du jeune New-Yorkais proviendrait d'une personne qui avait été vaccinée par voie orale. 

Ce vaccin oral se réplique dans l'intestin et peut se transmettre par de l'eau usée contenant de la matière fécale. 

Moins virulent que le virus naturel, ce variant peut toutefois provoquer des symptômes graves, comme des paralysies des membres de patients non vaccinées. 

Et comme le patient de Rockland n'a pas voyagé à l'étranger, les autorités de l'Etat de New York pensent que la maladie s'est transmise localement dans le comté. 

Juifs orthodoxes 

Dans cette banlieue résidentielle tranquille, verte et boisée, réside une importante communauté juive orthodoxe. Et d'après des publications locales, le patient de Rockland est un Américain juif orthodoxe d'une vingtaine d'années. 

Comme le reconnaît Shoshana Bernstein, communicante dans la santé, sa communauté est traditionnellement réticente aux vaccins, mais comme "tout groupe isolé et renfermé". 

Mme Bernstein fait toutefois passer le message, à l'instar d'une dizaine de rabbins la semaine dernière dans un courrier aux juifs de Rockland: il faut se faire vacciner. 

Elle s'appuie aussi sur "les juifs les plus âgés" qui se souviennent de la polio des années 1950 et peuvent convaincre les plus jeunes récalcitrants. 

Plus pessimiste, le virologue John Dennehy, de l'Université de New York, craint que le cas de Rockland soit "la partie émergée de l'iceberg" alors qu'il croyait le "virus en voie d'extinction". 


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.