Handicap dans les médias: des progrès, mais le chemin est encore long

Ce samedi à 20h35 sur France 2, le comédien Gilles Lellouche sera le premier invité des «Rencontres du Papotin», une demi-heure de questions et interpellations déconcertantes posées par des personnes autistes. (AFP)
Ce samedi à 20h35 sur France 2, le comédien Gilles Lellouche sera le premier invité des «Rencontres du Papotin», une demi-heure de questions et interpellations déconcertantes posées par des personnes autistes. (AFP)
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Publié le Vendredi 02 septembre 2022

Handicap dans les médias: des progrès, mais le chemin est encore long

  • La discussion à bâtons rompus entre la personnalité interviewée et les rédacteurs «atypiques» du magazine «Le Papotin» donne lieu à des échanges savoureux et poétiques.
  • Dépourvue d'animateur, cette émission mensuelle devrait compter huit volets au total, avec à chaque fois un invité différent

PARIS: Un talk-show avec des intervieweurs autistes, une série documentaire sur l'insertion professionnelle de personnes handicapées: en septembre, la télé offre une place remarquée au handicap, mais le chemin vers une meilleure visibilité dans les médias reste encore long, estiment des spécialistes interrogés par l'AFP.

"Je suis très content de vous voir, vous êtes un bon acteur! Mais excusez-moi, j'aime plus Jean Dujardin, moi": ce samedi à 20h35 sur France 2, le comédien Gilles Lellouche sera le premier invité des "Rencontres du Papotin", une demi-heure de questions et interpellations déconcertantes posées par des personnes autistes.

Dépourvue d'animateur, cette émission mensuelle devrait compter huit volets au total, avec à chaque fois un invité différent. La discussion à bâtons rompus entre la personnalité interviewée et les rédacteurs "atypiques" du magazine "Le Papotin" donne lieu à des échanges savoureux et poétiques.

Proposée par Eric Toledano et Olivier Nakache - réalisateurs au cinéma de "Intouchables" et "Hors normes", l'émission n'évoque d'ailleurs jamais le handicap des participants. "On ne parle pas d'inclusion, on la pratique!", se félicite Clément Chovin, l'un des producteurs de ces "rencontres", qui voit par ailleurs dans l'horaire de diffusion décidé par France 2, à une heure de grande écoute, un "progrès exceptionnel".

Le duo Toledano/Nakache, auteurs de la série télévisée "En thérapie", est également à l'origine d'une autre innovation de la rentrée télé: à partir du 22 septembre, Canal+ proposera "L'épopée joyeuse", une série documentaire de 4x40 minutes sur le parcours de personnes porteuses d'un handicap mental ou cognitif, qui trouvent un emploi dans les "Cafés Joyeux", une entreprise ouverte à leur différence.

Pour Patrice Tripoteau, de l'association APF France Handicap, "toute initiative d'émission consacrée au handicap va dans le bon sens". Toutefois, déplore-t-il, ces deux nouveautés ne peuvent à elles seules masquer la frilosité de la télévision, et des médias en général, à faire davantage de place au handicap.

Pas de «case à part»

Fin 2019, les principales chaînes de télé s'étaient pourtant engagées, à travers une charte non contraignante, à ce que les personnes handicapées soient "plus et mieux représentées, sans tomber dans une vision ni misérabiliste, ni héroïque", rappelle Carole Bienaimé Besse, membre de l'Arcom (ex-CSA).

Deux ans plus tard, le bilan est "très décevant au regard des enjeux de cohésion sociale et d'inclusion", reconnaît-elle: selon une étude publiée en juillet par l'Arcom, seules 0,8% des personnes qui apparaissaient à la télévision en 2021 étaient porteuses d'un handicap, alors que cette question concerne environ 20% de Français. Il faut donc "passer à la vitesse supérieure", plaide Mme Bienaimé.

Pour Patrice Tripoteau de l'APF, de légers progrès ont certes été réalisés, avec par exemple une large couverture télé des Jeux Paralympiques, ou la récente participation du nageur handisport Théo Curin à "Fort Boyard".

Mais "il faudrait appréhender le sujet différemment", estime ce responsable associatif. "On nous met toujours dans des cases à part", alors que les personnes handicapées "devraient être visibles dans des émissions où on parle d'autres sujets: par exemple, qu'un chef d'entreprise handicapé évoque son entreprise, et pas son handicap".

Autrement dit, "le handicap doit apparaître naturellement mais en s'effaçant", abonde Frédéric Cloteaux, directeur de la radio Vivre FM, qui consacre une part importante de ses programmes au handicap.

Pour aider les médias à évoluer dans ce sens, M. Cloteaux a lancé une plateforme dénommée "différents points de vue" (dpdv.info), où il référence des experts capables d'intervenir sur des sujets très variés, mais qui sont peu invités habituellement dans les médias en raison de leur handicap.

"Pour changer le regard sur le handicap, il faut le montrer! Si les gens voient quelqu'un s'exprimer sur un domaine dont il est un expert, ils pourront se dire +ah, il est en fauteuil? On s'en fiche!+".

Ce "changement de regard" reste cependant difficile à évaluer, met en garde le sociologue Eric de Léséleuc, spécialiste de la représentation du handicap dans les médias. "Le film +Intouchables+ a eu une grosse audience. Mais a-t-il vraiment changé le regard sur le handicap? Plus de dix ans après, on ne le sait pas vraiment".


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.