La vente des Juifs de Roumanie, histoire longtemps enfouie

Un enfant portant une kippa et tenant un drapeau roumain passe devant des pierres tombales au cimetière juif de la ville de Iasi, en Roumanie, le 29 juin 2021. (AFP)
Un enfant portant une kippa et tenant un drapeau roumain passe devant des pierres tombales au cimetière juif de la ville de Iasi, en Roumanie, le 29 juin 2021. (AFP)
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Publié le Mercredi 31 août 2022

La vente des Juifs de Roumanie, histoire longtemps enfouie

  • Cette histoire longtemps tue, qui est celle de sa famille, la journaliste française Sonia Devillers l'a découverte tardivement
  • «Les Exportés» revient sur un épisode méconnu: le système de troc instauré à grande échelle par le régime communiste roumain (1945-1989) de ses Juifs contre du bétail et du matériel agricole

PARIS: Un demi-siècle a suffi à la Roumanie pour faire disparaître sa communauté juive, d'abord exterminée, puis vendue, "exportée". Cette histoire longtemps tue, qui est celle de sa famille, la journaliste française Sonia Devillers l'a découverte tardivement.

"Les Exportés" (éditions Flammarion), publié mercredi par cette vedette de l'antenne de France Inter, revient sur un épisode méconnu: le système de troc instauré à grande échelle par le régime communiste roumain (1945-1989) de ses Juifs contre du bétail et du matériel agricole.

La famille maternelle de Sonia Devillers s'appelait Deleanu, nom roumain adopté après la Seconde Guerre mondiale par ses grands-parents nés Grunberg et Spitzer.

Ces communistes fervents, tombés en disgrâce, ont quitté leur pays, et presque tous leurs biens, en 1961, pour rejoindre Paris.

La journaliste, née en 1975, savait que cette émigration, pour fuir un pays écrasé par la dictature et la pauvreté, avait été une épreuve. Elle n'imaginait pas le scandale derrière. "Quel autre pays, en effet, a vendu ses juifs contre des cochons?", écrit-elle.

«Extrêmement cadenassé»

Ignorée en Europe de l'Ouest, cette histoire n'est pas bien connue en Roumanie même.

À peine les manuels scolaires d'histoire mentionnent-ils le rôle du régime fasciste roumain dans l'Holocauste. Or le pays, qui comptait 750 000 Juifs à la fin des années 30, a vu ce nombre chuter à 350 000 après la guerre.

La politique secrète d'exportation des Juifs, qui réduit cette communauté à 10 000 membres à la fin du siècle, est un chapitre encore moins connu de l'histoire du pays.

Qu'a-t-il perdu en chassant tous ces ressortissants? Le débat n'a jamais été ouvert, tout comme sur d'autres aspects sombres de l'histoire roumaine.

Ce commerce honteux qui démarre en 1958, "c'était un secret extrêmement cadenassé, au sein du régime, au point que Nicolae Ceausescu, qui arrive au pouvoir en 1965, qui avant cela est déjà très haut placé dans le parti, n'en savait rien", explique Sonia Devillers à l'AFP.

Inventaires de commerce 

Au sein des familles sorties de Roumanie, on ne parle pas plus. Pour l'autrice, il a fallu découvrir les travaux du seul Roumain qui se soit vraiment intéressé à cette histoire, l'historien Radu Ioanid, aujourd'hui ambassadeur de Roumanie en Israël.

"La genèse de ce livre, ce sont les fac-similés des archives de la Securitate (police politique) que reproduit Ioanid: des listes et des inventaires de commerce. Et dans ces listes, il y a le nom de mes grands-parents", indique-t-elle.

Dans "Les Exportés" sont traduites en français pour la première fois ces archives éloquentes. Par exemple, contre 131 bestiaux, dont "10 porcelets danois" ou "10 vaches jersiaises", des visas de sortie doivent être expressément accordés à 22 Roumains, âgés de 3 à 73 ans. Ils partiront pour Israël ou l'Europe de l'Ouest.

L'intermédiaire est un Britannique d'origine hongroise, Henry Jacober, personnage de l'ombre qui en a fait un commerce lucratif.

"Je ne raconte pas cette histoire d'un point de vue de journaliste, ni d'historienne, et ne prétends pas faire une enquête, ni un document d'histoire", estime la journaliste.

Selon elle, "aux enfants d'exilés, il y a une partie du voyage qu'on ne raconte jamais. C'est aux héritiers non traumatisés de refaire le voyage à l'envers, et d'aller chercher dans ce pays où nous ne sommes pas nés, dans le passé, et souvent dans une langue que nous ne parlons pas, des vérités qui ont été cachées".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.