Ticad 8: bilan en demi-teinte pour la Tunisie

Le président sénégalais Macky Sall, le président tunisien Kais Saied et le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi arrivent pour une conférence de presse après la séance de clôture de la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) à Tunis, la capitale tunisienne, le 28 août 2022. (FETHI BELAID /AFP)
Le président sénégalais Macky Sall, le président tunisien Kais Saied et le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi arrivent pour une conférence de presse après la séance de clôture de la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) à Tunis, la capitale tunisienne, le 28 août 2022. (FETHI BELAID /AFP)
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Publié le Mardi 30 août 2022

Ticad 8: bilan en demi-teinte pour la Tunisie

  • Kaïs Saïed s’est réjoui que l’édition tunisienne de cette rencontre «ait réussi à cristalliser des conceptions prometteuses et palpables»
  • Le Japon a promis à la Tunisie une aide de 100 millions de dollars qui ne sera débloquée qu’après la conclusion d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI)

TUNIS: Avant même la fin de la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad), qui s’est déroulée à Tunis du 27 au 28 août 2022, chacun se félicitait de sa réussite, à commencer par le président tunisien, Kaïs Saïed. Ce dernier s’est réjoui que l’édition tunisienne de cette rencontre «ait réussi à cristalliser des conceptions prometteuses et palpables» et «à formuler de précieuses recommandations qui fondent une nouvelle vision commune du partenariat afro-japonais».

Kaïs Saïed peut également se féliciter d’avoir obtenu que la Déclaration de Tunis ait soulevé une question qui lui tient particulièrement à cœur: la récupération de l’argent mal acquis sous le régime Ben Ali par des membres de la famille et de l’entourage de l’ancien président. Elle recommande en effet une «coopération internationale pour renforcer le mécanisme existant de récupération des avoirs volés et pour prendre les mesures nécessaires afin de prévenir ces pratiques illégales qui sapent les efforts de développement durable de l’Afrique».
De même, les Tunisiens ont eu leur part des conventions qui ont pour objet l’étude de la réalisation de projets (1).

Le Japon a également promis à la Tunisie une aide de 100 millions de dollars (1 dollar = 1 euro) qui ne sera débloquée qu’après la conclusion d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), actuellement en négociation.

Toutefois, l’objectif le plus important pour les Tunisiens est loin d’avoir été atteint: faire reconnaître la Tunisie comme une plate-forme des investissements étrangers en général et des investissements japonais en particulier vers l’Afrique subsaharienne. Pour les Japonais, elle doit encore améliorer très sensiblement son environnement des affaires afin de prétendre jouer ce rôle.

D’ailleurs, la Déclaration de Tunis – qui reflète, pour l’essentiel, les attentes et les soucis du Japon – est on ne peut plus claire au sujet de l’investissement japonais en Afrique.

Elle rappelle que «l’investissement du secteur privé est essentiel pour la croissance économique ainsi que pour le développement inclusif et durable de l’Afrique» et «qu’il reste un partenaire essentiel dans ce processus de transformation en Afrique». Par ailleurs, elle réaffirme «l’importance du renforcement de l’environnement commercial pour la promotion des investissements en Afrique» et la nécessité «d’améliorer encore l’environnement des affaires» et de réaliser des «investissements dans des infrastructures de qualité ainsi que des projets de corridors dirigés par l’Afrique dans le cadre du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique [Pida]».

Ce message concerne en particulier la Tunisie, dont l’environnement des affaires fait l’objet de nombreuses critiques. C’est ce qu’a rappelé haut et fort aux Tunisiens M. Shinsuke Shimizu, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Japon, la veille de la Ticad 8.
Se plaignant des nombreux problèmes rencontrés par la vingtaine d’entreprises japonaises installées en Tunisie, le diplomate a réclamé l’instauration d’un «dialogue régulier» entre elles et le gouvernement tunisien en vue de parvenir à un «meilleur environnement des affaires».

De son côté, M. Hédi ben Abbes, entrepreneur et président de la Chambre tuniso-japonaise de commerce et d’industrie, a pointé du doigt une anomalie dans les relations tuniso-japonaises: l’absence d’une convention de non-double imposition entre la Tunisie et le Japon. Il a formulé le vœu de voir cette lacune comblée le plus rapidement possible.


(1) Sur les quatre-vingt-douze mémorandums d’entente conclus par les entreprises japonaises lors de Ticad 8, quatre l’ont été avec la partie tunisienne (ministères et entreprises). Ils portent sur la facilitation du partenariat public-privé, sur le développement de l’assurance en Tunisie, sur le dessalement des eaux et sur les énergies renouvelables.

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.