L’attaque des Houthis sur la ville assiégée de Taïz tue 10 soldats yéménites

Des Yéménites portent des fournitures de secours, le long d’un chemin de montagne, vers la ville assiégée de Taïz (Photo, AP).
Des Yéménites portent des fournitures de secours, le long d’un chemin de montagne, vers la ville assiégée de Taïz (Photo, AP).
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Publié le Mardi 30 août 2022

L’attaque des Houthis sur la ville assiégée de Taïz tue 10 soldats yéménites

  • Les négociateurs gouvernementaux affirment que la milice ne croit ni aux trêves, ni à la stabilité, ni aux normes
  • Les groupes de défense des droits ont appelé les Houthis à mettre fin à leur siège en ouvrant les routes dans et autour de la ville

AL-MUKALLA: Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen a accusé les Houthis lundi de tenter de renforcer leur siège sur la ville de Taïz, dans le sud du pays, en lançant une attaque meurtrière sur la seule route la reliant à d’autres villes. Il a réitéré ses appels à l’envoyé des Nations unies pour le Yémen et à la communauté internationale pour qu’ils exercent une pression sérieuse sur la milice afin qu’elle mette fin à ces attaques.

Le gouvernement a indiqué que dix de ses soldats sont morts et sept autres ont été blessés au cours des dernières vingt-quatre heures alors qu’ils repoussaient une nouvelle attaque terrestre et d’artillerie des Houthis contre le personnel de l’armée à l’entrée ouest de la ville.

«Cette attaque constitue un défi flagrant visant toutes les initiatives et tous les efforts ayant pour but de mettre fin à la guerre et à instaurer la paix, sape les efforts déployés pour prolonger et étendre la trêve humanitaire, et cherche à imposer le siège de la vile de Taïz, qui est déjà assiégée depuis sept ans», a déclaré le gouvernement.

Dans la nuit de dimanche à lundi, les Houthis ont bombardé les troupes qui contrôlaient la route Al-Dhabab avant d’avancer sur le terrain pour en prendre le contrôle et finalement renforcer leur siège de Taïz.

De violents combats ont éclaté entre les troupes et les Houthis après leur attaque, mais lundi matin, les troupes avaient réussi à repousser l’offensive, selon des responsables militaires. Ils ont décrit l’attaque comme la plus meurtrière depuis le début de la trêve négociée par l’ONU le 2 avril.

L’attaque des Houthis est survenue alors qu’un comité militaire de désescalade parrainé par l’ONU, composé de représentants du gouvernement et des milices, est arrivé à Amman pour discuter des violations de la trêve et de l’ouverture des routes à Taïz.

«Avec cette dangereuse escalade, le gouvernement appelle l’émissaire de l’ONU à assumer ses responsabilités et à condamner ces actes criminels et escalatoires du groupe Houthi à Taïz», a déclaré le gouvernement.

Dans le cadre de la trêve des Nations unies, qui a été renouvelée à deux reprises, les parties belligérantes ont accepté de cesser les hostilités, d’autoriser les vols commerciaux en provenance de Sanaa, ville tenue par les Houthis, d’autoriser davantage de navires de ravitaillement à entrer dans le port de Hodeidah et d’engager des discussions à Amman en vue d’ouvrir des routes à Taïz et dans d’autres provinces.

L’ouverture des routes à Taïz est le seul élément de la trêve qui n’a pas été mis en œuvre, les Houthis ayant refusé les propositions visant à lever leur siège. Ils ont suggéré d’ouvrir une petite route non pavée dans la ville.

Abdel Karim Chaiban, chef de la délégation gouvernementale aux pourparlers sur le siège de Taïz à Amman, a déclaré lundi à Arab News que l’envoyé des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, avait été alerté de l’attaque des Houthis et des décès de militaires. Il a ajouté que la ville se préparait depuis longtemps à cette attaque, les Houthis ayant accumulé des combats à l’extérieur de la ville pendant la trêve.

«La milice ne croit ni aux trêves, ni à la stabilité, ni aux chartes internationales, ni aux normes religieuses ou tribales», a déclaré Chaiban.

Les groupes de défense des droits de l’homme ont appelé lundi les Houthis à mettre fin à leur siège en ouvrant les routes à l’intérieur et autour de la ville et en permettant aux habitants de sortir et d’entrer librement afin d’atténuer la crise humanitaire qui s’aggrave.

«Les restrictions imposées par les Houthis ont contraint les civils à emprunter des routes de montagne dangereuses et mal entretenues qui constituent le seul lien entre la population assiégée de la ville de Taïz et le reste du monde», a déclaré Michael Page, directeur adjoint pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Human Rights Watch.

«L’ouverture des routes principales contribuerait immensément à soulager les souffrances d’une population qui est dans un isolement quasi-total depuis sept ans.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".