GAZA: Shadi Khail, collectionneur de ferraille dans la bande de Gaza, a été tué ce mois-ci lors de frappes aériennes israéliennes, laissant sa mère, sa femme et ses deux enfants sans ressources.
«Il a dit qu'il allait collecter du plastique et le vendre puis acheter des couches et du lait pour notre fils. Il n'est jamais rentré», raconte sa femme, Asma, qui vit dans leur maison de trois pièces à Gaza. «Il est revenu dans un cercueil.»
Au moins 49 personnes ont été tuées au cours d'un week-end de frappes aériennes et de tirs de roquettes qui a débuté le 5 août. Il s'agit de la pire flambée de violence depuis plus d'un an dans la bande de Gaza, où quelque 2,3 millions de personnes vivent bloquées dans une étroite parcelle de terre.
Le cheval de Shadi Khail, dont il se servait pour transporter la ferraille et le plastique qu'il ramassait et vendait pour environ 3 dollars par jour, a été tué à ses côtés.
«Shadi a toujours voulu nous procurer un logement décent. Il avait des projets, mais il n'avait pas les moyens de les réaliser», dit-elle.
Parallèlement, des dizaines de milliers de Palestiniens employés en Israël ont organisé dimanche une journée de grève pour protester contre la décision selon laquelle leur salaire serait versé sur un compte bancaire plutôt qu'en espèces.
Cette nouvelle méthode de paiement a été approuvée par les autorités palestiniennes et israéliennes qui cherchaient un moyen plus efficace et plus sûr de rémunérer les employés. Toutefois, ceux-ci craignent que des frais dissimulés et de nouvelles taxes ne réduisent leur salaire.
Environ 200 000 Palestiniens se rendent chaque jour en Israël ou dans les colonies juives pour y travailler. Ils touchent en moyenne un salaire deux fois plus élevé que celui des personnes employées par les organismes publics et les entreprises palestiniennes.
La plupart de ces travailleurs n'ont pas de compte bancaire et la comptabilisation de leur salaire serait une manne pour l'Autorité palestinienne – qui est en difficulté financière – et pour les banques palestiniennes.
Conformément à cette décision, les salaires seront versés chaque semaine et les frais bancaires seront fixés à 1 dollar par transfert, indiquent certains travailleurs.
Le ministre palestinien du Travail, Nasri Abou Jeich, a expliqué que le but de cette décision était de protéger les droits des travailleurs et qu’il n’était pas prévu d'imposer de nouvelles taxes.
L'Autorité palestinienne, dont l'autonomie est limitée en Cisjordanie occupée par Israël, gère environ 150 000 emplois dans le secteur public en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. En 2021, son budget s'élevait à 330 millions de dollars. Elle compte largement sur les donateurs étrangers.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com