COLOMBO : Le président déchu du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, exilé en Thaïlande, a demandé à son successeur de prendre des dispositions pour qu'il puisse rentrer en sécurité sur l'île, a annoncé vendredi son parti dans un communiqué.
Le frère cadet de M. Rajapaksa et ancien ministre des Finances, Basil, a rencontré le président Ranil Wickremesinghe, jeudi, a indiqué le SLPP.
"Basil Rajapaksa a demandé au président de prendre des dispositions pour que l'ancien président puisse rentrer chez lui", précise-t-il dans le communiqué.
"La principale demande du SLPP est la sécurité de l'ancien président", est-il souligné.
Le SLPP dispose d'une majorité écrasante au Parlement et l'administration de M. Wickremesinghe compte sur son soutien pour gouverner.
Le nouveau gouvernement n'a pas réagi immédiatement à la demande du SLPP ni à l'idée de voir l'ancien président rentrer rapidement chez lui.
M. Rajapaksa a fui l'île le 13 juillet, quatre jours après l'assaut de sa résidence par des dizaines de milliers de manifestants exaspérés par des mois de privations.
Le Sri Lanka, pays de 22 millions d'habitants, est ravagé par une crise économique historique, marquée par de sévères pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments, faute de devises pour financer les importations.
Plusieurs mois d'agitation réclamant sa démission sous ses fenêtres ont abouti à sa fuite à l'étranger, à bord d'un avion militaire. Il s'est d'abord réfugié aux Maldives, puis pour Singapour où il a annoncé sa démission.
Son visa de 28 jours ayant expiré sans reconduction possible, il se trouve désormais en Thaïlande, mais les autorités locales lui ont demandé de ne pas sortir de son hôtel pour des raisons de sécurité, le maintenant pratiquement en état d'arrestation.
Démissionnaire à mi-chemin de son mandat de cinq ans, M. Rajapaksa, 73 ans, a perdu l'immunité que lui garantissaient ses fonctions. Il pourrait en conséquence être poursuivi par la justice.
Plusieurs affaires de corruption, dont les tribunaux sri-lankais sont saisis, ont été suspendues après son accession à la présidence en 2019 et pourraient être relancées à son retour.
La constitution sri-lankaise garantit des gardes du corps, un véhicule et un logement aux anciens présidents.