France : cinq morts après des orages en Corse

Des sauveteurs de la Sécurité civile française entrent dans le camping Sagone à Coggia, où un arbre est tombé sur un bungalow, tuant une personne, le 18 août 2022, sur l'île méditerranéenne française de Corse. (AFP).
Des sauveteurs de la Sécurité civile française entrent dans le camping Sagone à Coggia, où un arbre est tombé sur un bungalow, tuant une personne, le 18 août 2022, sur l'île méditerranéenne française de Corse. (AFP).
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Publié le Jeudi 18 août 2022

France : cinq morts après des orages en Corse

  • Dans le Cap Corse, le corps sans vie d'une kayakiste, pour laquelle l'alerte avait été donnée par son mari, qui avait lui réussi à se mettre à l'abri, a été localisé en début d'après-midi par des moyens aériens
  • A terre, 12 autres personnes ont été blessées, en Haute-Corse ou en Corse-du-Sud, dont trois en urgence absolue

AJACCIO : De violents orages qui frappent l'arc méditerranéen depuis mardi ont fait cinq  morts et plus d'une vingtaine de blessés, dont trois graves, jeudi, en Corse, une île française en Méditerranée, selon les autorités.

Succédant aux fortes chaleurs et à la sécheresse, les orages brutaux et les rafales de vent allant jusqu'à une pointe de 224 kilomètres/heure jeudi ont également fait des dégâts matériels et nécessité de nombreuses opérations de sauvetage en mer.

À terre, trois personnes, âgées de 13 à 72 ans, ont été tuées par des chutes d'arbres ou de toiture. Une douzaine de personnes ont également été blessées. Trois sont dans un état très grave, parmi lesquelles une Italienne de 23 ans.

"On prenait le petit déjeuner vers 07H30, et en cinq minutes, c'était l'enfer", a raconté Amanda Aguera, la quarantaine, une touriste venue du continent pour passer une semaine de vacances dans un camping. "On a senti un grand courant d'air chaud et des vents qui tournaient dans tous les sens".

"On a entendu un gros crac derrière notre tente, on s'est tout de suite réfugiés pendant 30 minutes avec une trentaine d'autres personnes dans les toilettes du camping", a-t-elle ajouté.

 

Orages en Corse: Macron a présidé une cellule de crise sur les mesures à prendre

Emmanuel Macron a présidé jeudi soir une cellule interministérielle de crise pour anticiper les mesures à prendre en Corse où de violents orages ont fait cinq morts dans la journée tandis que d'autres intempéries étaient attendues dans la nuit.

Le chef de l’État a supervisé un point de situation en visioconférence depuis le fort de Brégançon (Var), où il est en vacances et où la Première ministre Élisabeth Borne, également en villégiature dans la région, l'avait rejoint.

L'objectif est de "regarder les prochaines heures sur le plan météo (...), d'en tirer tous les éléments d'organisation nécessaires et de pouvoir sur les prochaines heures et les prochains jours prendre les bonnes décisions", a-t-il dit à l'ouverture de la réunion.

"Au-delà de cela, nous aurons évidemment les mesures d'accompagnement à acter pour les personnes comme pour le territoire", a-t-il ajouté en réitérant son soutien à la Corse et en ayant une "pensée pour les familles des victimes".

Les ministres de l'Intérieur Gérald Darmanin, de la Transition écologique Christophe Béchu, des Armées Sébastien Lecornu, de la Santé François Braun et le secrétaire d’État chargé de la Mer, Hervé Berville, sont intervenus à distance.

Peu de temps avant cette réunion, Gérald Darmanin avait fait un point de situation depuis la Corse où il s'est rendu dans la journée.

La Première ministre a activé jeudi après-midi la cellule interministérielle de crise alors que de nouveaux orages et des trombes marines sont attendus dans la nuit de jeudi à vendredi en Corse.

 

En mer, deux personnes ont également péri : un pêcheur de 62 ans et une kayakiste, dont les corps ont pu être récupérés. Une dizaine de blessés ont été dénombrés à bord de différents bateaux, selon la préfecture maritime.

Des dizaines d'interventions ont eu lieu jeudi "pour des échouements, des bateaux retournés ou en perdition, dont le mouillage a rompu", avait indiqué précédemment la préfecture maritime.

Par ailleurs, 35 000 clients étaient toujours privés de courant dans l'île, a annoncé à l'AFP un porte-parole de l'électricien EDF, après le rétablissement du service pour  10 000 clients.

Les services météorologiques prévoient que de nouveaux orages et des trombes marines vont frapper l'île dans la nuit de jeudi à vendredi.

Mardi et mercredi, de forts orages accompagnés de pluies soutenues ont frappé le sud/sud-est de la France, dont plusieurs départements avaient été placés en alerte jusqu'à mercredi soir.

Les dégâts ont été limités, même si les quantités de pluie ont été importantes - jusqu'à 123 millimètres enregistrés à Lauroux, un village à une soixantaine de kilomètres de Montpellier (Sud), selon Météo-France.


Macron et Xi dans les Pyrénées pour une escapade «personnelle»

Le président chinois Xi Jinping est accueilli par le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte à son arrivée à l'aéroport de Tarbes (Photo, AFP).
Le président chinois Xi Jinping est accueilli par le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte à son arrivée à l'aéroport de Tarbes (Photo, AFP).
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  • L'étape pyrénéenne pourrait, dans l'esprit de la délégation française, favoriser «un échange franc et amical»
  • Ce coin de montagne est «directement lié à l'histoire très personnelle» d'Emmanuel Macron, explique son entourage

 

TARBES: Après les ors de l'Elysée, la neige des cimes: Emmanuel Macron et Xi Jinping sont arrivés mardi dans les Pyrénées au second jour de la visite d'Etat du président chinois, pour une escapade "personnelle" censée permettre un dialogue plus direct sur la guerre en Ukraine ou les désaccords commerciaux.

"Nos montagnes françaises", "j'espère, continueront de nous inspirer", a lancé lundi, lyrique, le président français en accueillant son homologue chinois à Paris pour la première fois depuis 2019. Il a dit s'attendre, dans les Hautes-Pyrénées, à des "discussions fructueuses et amicales".

L'avion du chef de l'Etat et celui du président chinois ont atterri à Tarbes en fin de matinée, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les deux dirigeants sont attendus au col du Tourmalet, mythique ascension du Tour de France, où la météo est encore hivernale même si la saison est finie à la station de ski de La Mongie.

Une centaine de personnes sont venues apporter leur soutien au dirigeant chinois et des dizaines de drapeaux rouges aux cinq étoiles jaunes coloraient les abords de la route menant au col, dans la commune de Sainte-Marie-de-Campan.

"C'est vraiment étrange de voir ça ici", sourit Jean-Michel Garem, un villageois retraité.

Emmanuel Macron et Xi Jinping, accompagnés de leurs épouses, déjeuneront dans le restaurant d'altitude d'Eric Abadie, éleveur et ami du président français. Une sorte de réponse à la cérémonie du thé qu'ils avaient partagée l'an dernier à Canton dans la résidence officielle où le père du président chinois avait vécu quand il était gouverneur de la province du Guangdong.

Un cadre qui contraste avec celui du palais présidentiel où, entre un accueil en grande pompe et un banquet fastueux, ils n'ont pas cherché à dissimuler les différends sur le commerce entre l'Europe et la Chine.

Emmanuel Macron a appelé à un "cadre de concurrence loyale", se félicitant à l'issue des discussions d'avoir préservé le cognac français de la menace de taxes douanières chinoises "provisoires".

Conviée pour afficher un front continental uni, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a prévenu que l'Union européenne prendrait "des décisions fermes" pour "protéger son économie", dénonçant l'afflux de véhicules électriques chinois massivement subventionnés.

"Le soi-disant +problème de la surcapacité de la Chine+ n'existe pas", leur a répondu sèchement Xi Jinping.

Sur l'Ukraine, il s'est voulu plus consensuel, réaffirmant sa volonté d'œuvrer à une solution politique.

Et il a apporté son soutien à une "trêve olympique" à l'occasion des Jeux de Paris cet été, poussée également par Emmanuel Macron. Selon une source diplomatique française, cette trêve pourrait servir, s'agissant de l'Ukraine, à enclencher un processus plus politique après plus de deux ans de conflit.

Mais Paris, qui insiste depuis un an pour que Pékin fasse pression sur la Russie pour contribuer à mettre fin à la guerre, se veut "lucide" sur les chances limitées d'une percée rapide. D'autant que le président chinois reste le principal allié de son homologue russe Vladimir Poutine, qu'il doit recevoir prochainement.

Séduction 

L'étape pyrénéenne pourrait, dans l'esprit de la délégation française, favoriser "un échange franc et amical" sur ces sujets épineux. L'idée est de casser l'imposant protocole qui accompagne le moindre déplacement du numéro un chinois.

Ce coin de montagne est "directement lié à l'histoire très personnelle" d'Emmanuel Macron, explique son entourage. Celui qui fête mardi les 7 ans de sa première élection, a passé de nombreuses vacances entre le bourg de Bagnères-de-Bigorre et La Mongie avec ses grands-parents auxquels il était très attaché.

"La diplomatie d'Emmanuel Macron a toujours misé, de manière peut-être excessive, sur le pouvoir de séduction", analyse Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales à Sciences Po. "Il y a toujours eu chez lui l'idée que ses relations personnelles pouvaient renverser les structures", ajoute-t-il.

Le cadre intimiste du Tourmalet participe de cette volonté.

"Mais c'est mal connaître Xi Jinping qui n'est pas vraiment un grand sentimental", prévient le chercheur.

Le candidat des socialistes aux élections européennes de juin Raphaël Glucksmann a dénoncé la "tonalité amicale" de cette visite officielle. "L'homme qui déporte les Ouïghours, qui réprime les Hongkongais et les Tibétains n'est pas notre ami", a-t-il déclaré sur RTL.

Son adversaire de droite François-Xavier Bellamy (Les Républicains) a également pointé sur LCI les "ingérences" de Pékin et sa "stratégie agressive pour mettre à terre notre économie". La tête de liste macroniste Valérie Hayer a néanmoins défendu la volonté du chef de l'Etat de parler à son homologue chinois, souhaitant sur France 2 "un dialogue direct et franc sur l'ensemble des sujets".

Le politiste Bertrand Badie acquiesce: avec la Chine de Xi Jinping, "il y a un vrai travail à faire" car personne, jusqu'ici, "n'a trouvé la clé des relations euro-chinoises".


Affaire Meurice et remous à France Inter: appel à la grève dimanche à Radio France

Le 3 mai, dans la foulée de l'affaire Meurice, les sociétés des journalistes (SDJ) et des producteurs (SDPI) de France Inter avaient dénoncé "un virage éditorial" de la première radio de France  (Photo, AFP).
Le 3 mai, dans la foulée de l'affaire Meurice, les sociétés des journalistes (SDJ) et des producteurs (SDPI) de France Inter avaient dénoncé "un virage éditorial" de la première radio de France (Photo, AFP).
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  • L'humoriste en a été suspendu le 2 mai dans l'attente d'une éventuelle sanction pouvant aller jusqu'au licenciement, quatre jours après avoir réitéré ses propos polémiques sur Benjamin Netanyahu
  • Il avait comparé le Premier ministre israélien à une «sorte de nazi mais sans prépuce»

 

PARIS: Les syndicats de Radio France ont appelé à faire grève dimanche pour protester contre "la répression de l'insolence et de l'humour" après la suspension de Guillaume Meurice, ainsi que contre "des menaces" qui pèsent sur certaines émissions de France Inter.

Six syndicats (CGT, CFDT, FO, SNJ, SUD, Unsa) ont déposé lundi soir un préavis de grève pour dimanche de 00h00 à minuit. C'est le jour où est diffusée l'émission hebdomadaire de Charline Vanhoenacker, à laquelle participe d'ordinaire Guillaume Meurice.

L'humoriste en a été suspendu le 2 mai dans l'attente d'une éventuelle sanction pouvant aller jusqu'au licenciement, quatre jours après avoir réitéré ses propos polémiques sur Benjamin Netanyahu tenus fin octobre.

Il avait comparé le Premier ministre israélien à une "sorte de nazi mais sans prépuce", ce qui lui avait valu des accusations d'antisémitisme et une plainte, récemment classée sans suite.

Dans leur préavis de grève, les syndicats demandent à la direction du groupe public "la fin de la répression de l'insolence et de l'humour" et "la réaffirmation sans limites de la liberté d'expression" sur ses antennes.

Menaces 

Plus largement, les syndicats s'inquiètent des "menaces" qui pèsent selon eux "sur des émissions populaires et singulières", en particulier sur France Inter.

Le 3 mai, dans la foulée de l'affaire Meurice, les sociétés des journalistes (SDJ) et des producteurs (SDPI) de France Inter avaient dénoncé "un virage éditorial" de la première radio de France. Elles assuraient notamment avoir appris le remplacement prochain de l'émission sur l'environnement "La terre au carré".

Les syndicats accusent la direction de Radio France de mener "une politique de casse sociale sur les antennes" alors qu'un "projet de réforme de l'audiovisuel public va être discuté prochainement à l'Assemblée nationale".

Projet de la ministre de la Culture Rachida Dati, la mise en place d'une gouvernance unique pour l'audiovisuel public (dont France Télévisions et Radio France) sera examinée les 23 et 24 mai dans l'hémicycle.

Les syndicats fustigent enfin "une campagne de dénigrement et de calomnies orchestrée par des partis politiques, organisations ou personnalités franchement hostiles au service public de la radio". Ce dernier est fréquemment accusé par des personnalités de droite de pencher nettement à gauche.


L'entrée des locaux historiques de Sciences Po Paris à nouveau bloquée

Des gendarmes français évacuent des manifestants qui organisent un sit-in pro-Gaza dans le hall d'entrée de l'Institut d'études politiques (Sciences Po Paris) à Paris, le 3 mai 2024. (Photo Miguel Medina AFP)
Des gendarmes français évacuent des manifestants qui organisent un sit-in pro-Gaza dans le hall d'entrée de l'Institut d'études politiques (Sciences Po Paris) à Paris, le 3 mai 2024. (Photo Miguel Medina AFP)
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  • Une vingtaine d'étudiants sont présents dans la rue, certains arborant des masques sanitaires ou des keffiehs dissimulant une partie de leur visage
  • Les cours sont terminés depuis vendredi au sein de cet établissement d'enseignement supérieur souvent assimilé à une pouponnière des élites

PARIS : L'entrée des locaux historiques de Sciences Po Paris est bloquée mardi matin par des étudiants mobilisés en faveur des Palestiniens, a constaté une journaliste de l'AFP.

Des poubelles, mobilier urbain, vélos en libre service, obstruaient l'entrée du bâtiment situé au 27 rue Saint-Guillaume, un quartier huppé de la capitale.

Une vingtaine d'étudiants sont présents dans la rue, certains arborant des masques sanitaires ou des keffiehs dissimulant une partie de leur visage. Des policiers sont positionnés à proximité.

«On se mobilise avec ces moyens non conventionnels car on pense qu’on n’a plus d’autres choix, on a essayé les mails, les discussions. On est en période d’examen, on est tous fatigués», a déclaré à l'AFP une étudiante en première année qui n'a pas souhaité dévoiler son identité.

Cette jeune femme justifie le blocage par les mêmes revendications qui agitent les campus de Sciences Po Paris depuis plusieurs semaines, notamment une enquête sur les partenariats avec des universités israéliennes et «l'arrêt de la répression des étudiants mobilisés et des sanctions».

Elle affirme que 10 étudiants poursuivent une grève de la faim entamée vendredi après une évacuation de ces mêmes locaux par les forces de l'ordre.

Contactée la direction de Sciences-Po n'a pas répondu à ce stade.

Les cours sont terminés depuis vendredi au sein de cet établissement d'enseignement supérieur souvent assimilé à une pouponnière des élites.

Les étudiants en examens peuvent rentrer par une porte annexe, a constaté une journaliste de l'AFP.