PARIS: Le gouvernement prépare pour « la fin de l'année » « l'extension des dispositifs existants » pour les détenus terroristes sortant de prison, a expliqué le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti dans une interview au Figaro publié lundi.
Début août, le Conseil constitutionnel avait censuré l'essentiel d'une loi LREM prévoyant des « mesures de sûreté » pour ces détenus terroristes, jugeant que nombre des dispositions du texte « portent atteinte » à plusieurs libertés fondamentales.
« Nous travaillons, avec Gérald Darmanin, à l'extension des dispositifs existants concernant les sortants de prison pour terrorisme et cela devrait voir le jour d'ici à la fin de l'année » a expliqué le garde des Sceaux après les trois attentats terroristes qui viennent de frapper la France en quelques semaines.
« Quant à l'expulsion des fichés S étrangers, ce dossier est également en cours. Mais il implique des démarches diplomatiques complexes avec des pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants » a par ailleurs expliqué Eric Dupond-Moretti, qui a balayé l'idée de « créer un Guantanamo à la française » qui « est tout sauf sérieuse ».
En août, sur les quelque 58 000 détenus en France, on comptait 504 personnes incarcérées pour des faits de « terrorisme islamiste » et environ 600 détenus de « droit commun suspectés de radicalisation », selon la DAP.
Selon les chiffres donnés par Dupond-Moretti au Sénat en juillet, 21 personnes condamnées pour un délit ou crime terroriste sortiront de prison à l'issue de leur peine en 2020, 62 personnes en 2021 et 50 en 2022.
En 30 ans, la France a considérablement musclé son arsenal antiterroriste, chaque vague d'attentats nourrissant un durcissement de la réponse pénale.
Évoquant par ailleurs, la situation actuelle dans les prisons avec la crise sanitaire actuelle, il a expliqué qu'elles ne seraient « pas reconfinées car la situation n'est pas la même qu'en mars dernier avec des protocoles en place protégeant les personnels et les détenus ». « Les parloirs familiaux continueront et il n'y aura pas de libérations anticipées », a-t-il ajouté.